Inauguration du laboratoire de neuropsychologie développementale ABCs

En 5 secondes

L'objectif des projets menés au laboratoire ABCs est non seulement d'explorer la maturation cérébrale et cognitive, mais aussi les facteurs biologiques et environnementaux.

Le laboratoire ABCs est unique par sa conception reposant sur une approche interactive et multimodale de l'étude du développement cérébral, cognitif et social.Le laboratoire de neuropsychologie développementale ABCs du carrefour des sciences sociales et de la santé a été inauguré le 20 novembre 2014 par la Dre Miriam Beauchamp, chercheuse au CHU Sainte-Justine et professeure agrégée au Département de psychologie de l'Université de Montréal. Le laboratoire est doté d'une multitude d'équipements interactifs de pointe dont la mise en commun unique permettra à la chercheuse et à son équipe de concevoir des outils d'évaluation des nourrissons, des enfants et des adolescents à risque de problèmes de développement cérébral, cognitif et social, plus particulièrement les enfants ayant subi une commotion cérébrale ou un traumatisme craniocérébral (TCC), ainsi que de contribuer à améliorer les moyens d'intervention et de prise en charge de ces patients.

Le laboratoire ABCs est unique par sa conception reposant sur une approche interactive et multimodale de l'étude du développement cérébral, cognitif et social. Les différents modes d'évaluation et techniques sont répartis en plusieurs salles outillées pour observer et analyser les jeunes en interaction naturelle avec leur parents, avec d'autres enfants ou lors de la participation à diverses tâches spécifiques, pouvant mesurer par exemple l'attention ou le raisonnement moral : réalité virtuelle, cognition sociale, oculométrie, reconnaissance faciale des émotions, observation audiovisuelle, neuro-imagerie, actigraphie.

L'objectif des projets menés au laboratoire ABCs est non seulement d'explorer la maturation cérébrale et cognitive, mais aussi les facteurs biologiques et environnementaux qui influent sur le développement social. «On estime que certains enfants développeront des difficultés cognitives, émotionnelles, sociales ou comportementales marquées après un TCC, alors que d'autres n'en subiront pratiquement aucune séquelle. Comment expliquer cette différence?», se demande la Dre Beauchamp. C'est pour répondre à ce genre de questions qu'elle mène par exemple l'étude LION auprès des enfants de 18 mois à 5 ans, et qu'elle est co-chercheuse dans le cadre de l'étude 5P, laquelle suit  plus de 2 200 jeunes âgés entre 5 ans et 18 ans dans neuf établissements au Canada.

Les équipements de pointe dont est doté le laboratoire ont été financés grâce à l'indispensable soutien du Fond des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI). Comme le mentionne Gilles G. Patry, président-directeur général de la FCI, «ce genre de projet illustre bien comment l'appui de la Fondation canadienne pour l'innovation soutient la recherche innovante et contribue à faire avancer les connaissances en santé au bénéfice du patient.» Pour souligner l'inauguration, l'équipe du laboratoire a d'ailleurs accueilli la communauté scientifique dans ses locaux afin de lui présenter sa nouvelle infrastructure et ses nombreuses salles d'évaluation, dont les salles d'oculométrie, de lecture des émotions faciales et de réalité virtuelle :

Reconnaître les sentiments et les sensations

Une salle est équipée de nombreux appareils d'évaluation comme l'oculomètre (Tobii Studio), qui permet d'enregistrer les mouvements oculaires de l'enfant à titre d'indices de leur attention sociale. Il s'agit d'un outil particulièrement intéressant, puisqu'en plus d'être non-invasif, il permet d'étudier les jeunes enfants ayant parfois de la difficulté à communiquer ce qu'ils pensent, ressentent ou vivent.

La salle héberge aussi un outil de lecture d'émotions faciales (FaceReader), qui permet de déterminer des émotions de base ressenties par l'enfant dans certaines situations comme la bonne humeur, la tristesse, la colère, la surprise, la peur et le dégoût.

La virtualité pour évaluer le raisonnement moral

Une salle de réalité virtuelle (So-Live) a été aménagée pour présenter des environnements quasi-réels aux jeunes et leur faire vivre des situations qui se rapprochent de la vie courante, tout en mesurant leurs réactions et leurs décisions. Ainsi, grâce à une tâche de raisonnement moral virtuelle que développe l'équipe de la Dre Beauchamp, les chercheurs seront en mesure de déterminer quels indices mentaux, affectifs et physiologiques sont associés à la prise de décision dans des situations sociales quotidiennes.

Les projets de Miriam Beauchamp sont financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Fonds de recherche du Québec – Santé.

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