Vers un nouveau baccalauréat par cumul en langues modernes

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  • Le 15 décembre 2014

En 5 secondes

L'Université de Montréal a été la première en Amérique du Nord à adopter et implanter le Cadre européen commun de référence pour les langues.

Les Québécois sont de plus en plus ouverts sur le monde et intéressés par les langues étrangères. Le nouveau baccalauréat par cumul avec appellation en langues modernes veut répondre à cette tendance. Le programme, qui a reçu le 9 décembre l'approbation de la Commission des études de l'Université de Montréal, vise à offrir à l'étudiant «une connaissance solide d'au moins deux langues étrangères lui permettant de s'intégrer à l'environnement interculturel actuel et de relever les défis professionnels de la mondialisation».

 

Les organisations publiques et privées recrutent davantage de diplômés universitaires capables de communiquer en allemand, arabe, catalan, espagnol, italien et portugais, fait valoir le document de présentation. D'autres langues enseignées à l'UdeM, comme le chinois et le japonais, pourront s'ajouter. Les diplômés pourront être engagés par «les gouvernements, les grandes entreprises, les sociétés d'import-export, les médias d'information, les établissements d'enseignement, les agences de publicité, le monde de l'édition électronique, les organismes qui offrent des services à la communauté».

«Nous travaillons à ce projet depuis trois ans. Nous cherchions à mettre à profit l'expertise de l'Université en matière de langues modernes. Ce projet de baccalauréat par cumul est une solution idéale pour y arriver», dit Eric Viladrich Castellanas, professeur invité en études catalanes au Département de littératures et de langues modernes de la Faculté des arts et des sciences (FAS). Le projet alimente la politique d'internationalisation de l'établissement en vertu d'ententes de coopération avec l'Allemagne, l'Autriche, la Catalogne, l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal.

L'Université de Montréal a été la première en Amérique du Nord à adopter et implanter le Cadre européen commun de référence pour les langues, qui définit de manière très précise les niveaux de compétence attendus en langues. Avec une offre de 12 langues modernes, le Centre de langues de la FAS offre le choix le plus varié des universités québécoises.

Modifications en sciences infirmières et en santé et sécurité au travail

Un projet de modification aux programmes de baccalauréat de la Faculté des sciences infirmières a également reçu l'aval des membres de la Commission des études. Comme on peut le lire dans le document de présentation, la profession infirmière s'est beaucoup transformée depuis 10 ans en raison des changements survenus dans le système de santé. «On pense aux durées d'hospitalisation plus courtes, aux situations de santé plus critiques, aux soins spécialisés en clinique ambulatoire et à domicile. On pense aussi aux soins de courte durée pour les personnes âgées, aux soins relatifs aux maladies chroniques et au maintien à domicile. S'ajoutent le développement des soins de première ligne, la collaboration interprofessionnelle et les pratiques de partenariat avec les patients et leur famille. L'accent grandissant des déterminants de la santé sur la santé humaine, notamment dans un contexte populationnel, doit de plus être considéré.»

Selon la vice-doyenne aux études de premier cycle et à la formation continue Johanne Goudreau, venue présenter le projet, la Faculté de sciences infirmières devait s'adapter aux nouvelles réalités. Les changements apportés tiennent compte des critères d'agrément de l'Association canadienne des écoles de sciences infirmières.

La refonte comporte, principalement, un réaménagement de la première session autour de «la santé et l'évaluation de la santé», et une réflexion sur la discipline. On a cherché à intégrer plus de contenus théoriques (recherche, démarche scientifique, intervention auprès des familles) dans les cours de pratique clinique afin de favoriser l'utilisation de savoirs dans la pratique infirmière. Des stages ont été ajoutés et l'on se prépare à implanter le portfolio électronique.

De son côté, la Faculté de l'éducation permanente modifie son certificat de santé et sécurité du travail pour prendre en compte les conclusions de l'évaluation périodique des programmes, qui a été effectuée en 2013. «Des modifications sont apportées aux objectifs du programme ? dorénavant formulés en termes de résultats d'apprentissages ciblés [savoirs, savoir-faire, savoir-être], d'acquisition de connaissances et de développement de compétences et d'habiletés spécifiques; également, on a établi la répartition des objectifs pour chacun des cours du programme» nous apprend le document de présentation. L'École de relations industrielles de la Faculté des arts et des sciences et la Faculté de droit ont été consultées.

Comme l'a exprimé la responsable de programme Mélissa Lebœuf, la problématique de la santé et de la sécurité au travail (dont l'entrée en vigueur de la loi C-21, en 2004) a changé le champ de pratique. «La santé et la sécurité au travail prennent une place croissante sur le marché du travail. Le nouveau programme permettra de mieux répondre à cette réalité. Le programme remanié met l'accent sur la prévention. Nous souhaitons donner des outils aux professionnels appelés à travailler en PME autant que dans la grande entreprise.»

Nouveau baccalauréat en bio-informatique

Le baccalauréat spécialisé en bio-informatique du Département d'informatique et de recherche opérationnelle (DIRO) sera revu en profondeur. Sylvie Hamel, professeure et responsable des études de premier cycle au DIRO, a rappelé que le taux d'échec était passablement élevé au cours de la première année.

La refonte donne lieu à un réaménagement important de la structure et des crédits du programme, entre autres par la diminution du nombre de crédits de cours obligatoires et par la redistribution des crédits du programme, répartis en fonction de blocs de formation obligatoires, spécialisés et complémentaires. La structure demeure flexible pour accommoder des étudiants de formation diverse (diplômes d'études collégiales en sciences de la nature, en sciences informatiques et mathématiques, en sciences, lettres et arts) et encourager des carrières dans des disciplines connexes ainsi que l'interdisciplinarité.

En début de séance, la registraire Marie-Claude Binette a présenté les plus récentes statistiques sur les inscriptions. Il y a des augmentations au premier cycle et de légères baisses aux deuxième et troisième cycles. On note aussi une hausse du nombre d'étudiants libres. «Ma conclusion : ça va bien!» a-t-elle lancé.

Mathieu-Robert Sauvé