Je veux comprendre le monde des «biohackers»

Mon doctorat porte sur le projet démocratique proposé par le mouvement Do-It-Yourself Biology (DIYbio), aussi connu sous le nom de «biohacking». Le DIYbio a pour mission de permettre à toute personne de s’approprier les outils de la biologie moléculaire et des biotechnologies selon ses propres objectifs et de les utiliser en dehors des établissements de recherche. Outre des observations et des sources documentaires, mon enquête est basée sur 25 entretiens menés auprès de membres de communautés DIYbio. Sur le plan conceptuel, j’analyse le phénomène DIYbio comme le fruit du croisement entre la biologie synthétique et la culture du piratage informatique. Ce double ancrage me permet de comprendre entre autres l’intérêt que le DIYbio suscite à la fois chez les néophytes et les diplômés en biotechnosciences. Selon mes travaux, le mouvement DIYbio pose les bases d’une démocratisation néolibérale des biotechnologies, qui s’inscrit en faux contre les principes de la démocratie délibérative.