Ces leaders qui nous inspirent
- Revue Les diplômés
Le 7 mai 2018
- Benjamin Augereau
Ils sont avocat, entrepreneur, cadre dirigeant ou chef d’orchestre, et s’illustrent par leurs qualités de meneurs d’équipe. Gros plan sur le parcours de quatre leaders inspirants diplômés de l’UdeM.
Shahad Salman

Shahad Salman
Droit 2009 et 2011
Conseillère juridique et gestionnaire de la propriété intellectuelle
Passionnée par l’innovation scientifique et les nouvelles technologies, Shahad Salman est conseillère juridique, gestionnaire de la propriété intellectuelle et secrétaire corporative chez Aligo Innovation, une société de valorisation de la recherche universitaire québécoise. Une mission qui l’enthousiasme. «J’ai la chance unique d’être à l’avant-plan de l’innovation au Québec et de contribuer à la commercialisation de la recherche universitaire.»
Cette Montréalaise née de parents irakiens, dont «la force, la persévérance et la détermination» l’inspirent chaque jour, multiplie les engagements bénévoles au sein de différentes organisations civiles publiques et locales. «J’aime participer au dialogue social sur les questions d’actualité, de droits de la personne et du leadership des femmes, et je chéris mon rôle de citoyenne.» Elle préside ainsi le Comité sur la diversité ethnoculturelle du Barreau de Montréal, est administratrice de la Maison Secours aux femmes – un lieu d’hébergement pour les femmes immigrantes victimes de violence conjugale –, collabore au Comité sur les droits de la personne du Musée de l’Holocauste et est membre du Groupe des Trente, un réseau de jeunes leaders issus de la diversité. Et ce ne sont que quelques exemples!
Cette jeune avocate de 31 ans toujours en mouvement aime les environnements de travail stimulants et créatifs. «Toujours prête à vulgariser le droit auprès de collègues d’autres professions», Mme Salman s’efforce d’être à la hauteur des attentes de son entourage. «Je suis assez exigeante envers moi-même», avoue-t-elle.
Sa définition d’un bon leader
«Il doit avoir une capacité d’écoute très élevée et savoir rallier des personnes aux idées, aux opinions et aux parcours divers. Par ses actions, il doit concourir à la mise en place de projets fédérateurs.»
Sonia Bélanger

Sonia Bélanger
Crédit : Julia MaroisSciences infirmières 1989 et administration de la santé 1997
Présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
Sonia Bélanger dirige le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal depuis sa création, en avril 2015. Fusionner 11 établissements de santé aux missions différentes constituait alors un véritable défi de gestion et une extraordinaire expérience professionnelle. «Je considère avoir bien posé les assises de l’organisation en la dotant, dès les premiers jours, d’un plan d’organisation, d’un plan stratégique, d’un modèle de performance, d’une salle de pilotage et d’un bureau de projet, confie-t-elle. Je suis heureuse que nous ayons réussi ce tour de force.»
Mais ce n’est pas tous les jours facile de gérer une organisation complexe. «Ce qui est le plus difficile, ce n’est pas de gérer les chiffres, c’est plutôt de mobiliser les 16 000 personnes qui la composent, dont une équipe de 500 cadres. Le grand défi, c’est d’avoir une approche axée sur les individus et guidée par nos valeurs organisationnelles que sont le respect, l’engagement, la collaboration et la passion.»
Au quotidien, Mme Bélanger explique être animée par «le pouvoir de faire bouger les choses pour mobiliser les personnes qui ont une influence réelle sur la qualité des soins et des services». Elle dit être inspirée par «ceux qui réussissent à s’accomplir en restant accessibles et authentiques».
Et parle de son accès à l’Université comme d’un «privilège», qui a donné le ton à sa carrière. «Sans mon parcours universitaire, je n’aurais pas pu gravir les échelons et avoir une ascension aussi rapide vers la gestion.»
Sa définition d’un bon leader
«Quelqu’un qui est capable de conférer un sens au travail accompli dans une organisation, qui crée des environnements et donne des outils aux équipes leur permettant de se réaliser. Il doit saisir les occasions d’accroître la capacité d’agir des personnes vers l’atteinte d’objectifs communs.»
Louis Babin

Louis Babin
Musique 2007
Compositeur, chef d’orchestre et de chœur
On qualifie bien souvent les leaders de chefs d’orchestre. C’est justement la profession de Louis Babin. Il est également compositeur et chef de chœur. Ses œuvres, reconnues pour être modernes, ludiques, accessibles et cinématographiques, ont été acclamées au Canada et à l’étranger, et jouées par de grands ensembles et interprètes, tels l’Orchestre symphonique de Toronto, le Quatuor Molinari ou bien encore la violoniste française Marie Cantagrill. Son passage à la Faculté de musique, où il a étudié la composition et l’analyse, lui a permis «d’emmagasiner des connaissances, mais surtout d’élaborer une structure de la pensée musicale».
M. Babin reconnaît qu’un des «grands plaisirs de la direction d’orchestre et de la direction de chœur est d’unir les talents dans un but commun». Son travail prend aussi une tournure pédagogique lorsqu’il s’adresse à des groupes de musiciens amateurs. Il se déclare d’ailleurs «très fier» de sa participation l’an passé, en tant que compositeur et chef d’orchestre, aux Eurochestries, un festival qui rassemble des orchestres et ensembles musicaux formés de jeunes de toutes les nationalités.
Le diplômé de l’UdeM se voit comme «un éclaireur qui prépare le terrain afin de guider les choix artistiques et les manières pratiques de les réaliser». Il dit suivre avec beaucoup d’intérêt le travail de Yannick Nézet-Séguin, dont «la carrière illustre qu’il est possible d’insuffler la passion pour la musique en la faisant aimer sans artifices et dans la bonne humeur».
Sa définition d’un bon chef
«En musique, diriger demande une préparation soignée. La communication avec les musiciens est tout aussi importante: elle se fait en créant un cadre de travail qui est inspirant pour aller encore plus loin dans l’expression de l’humain au travers des sons.»
Nicolas Duvernois

Nicolas Duvernois
Science politique 2006
Entrepreneur, conférencier et auteur
Président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal
À seulement 37 ans, Nicolas Duvernois a un parcours impressionnant. Cet «entrepreneur créatif», comme il se qualifie, est à la tête de Pur Vodka, son entreprise fondée en 2013 qui produit la vodka la plus primée du Canada et qui emploie une quarantaine de personnes. Cofondateur du mouvement Adopte inc, qui vise à offrir une expérience entrepreneuriale unique aux jeunes créateurs d’entreprises, M. Duvernois cumule les mandats et les fonctions. Ce qui le motive le plus dans sa vie professionnelle? La création de produits. «Le fait de pouvoir créer de toutes pièces un produit, de l’idée de départ à la première vente, est très excitant.»
L’homme explique que ses études en science politique à l’UdeM l’ont «poussé à la réflexion, à la remise en question du statu quo, à la curiosité et à la découverte du monde dans son ensemble».
L’auteur de l’ouvrage à succès Entrepreneur à l’état pur, également chroniqueur au journal Les Affaires, avoue que, dans ses fonctions de gestionnaire, il peut être «parfois difficile, mais stimulant, de bâtir une équipe de joueurs complémentaires qui travaillent tous en cohésion avec le même objectif». Fier d’avoir réussi à prouver qu’il a eu raison de persévérer, Nicolas Duvernois se dit «impressionné» par des entrepreneurs comme Alain Bouchard, le fondateur de la chaîne Couche-Tard, ou Pierre Pomerleau (Polytechnique 1987). NICOLASDUVERNOIS.COM
Sa définition d’un bon leader
«Avant tout un être humain qui comprend que la réussite est binaire: il est aussi important de réussir en affaires que de réussir socialement!»