Myélome multiple: une étude audacieuse pour rendre l’allogreffe plus sûre et efficace

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Le Dr Jean Roy espère guérir des patients atteints du myélome multiple, un cancer incurable de la moelle osseuse, grâce à une molécule découverte par des chercheurs de l’UdeM, appelée UM171.

Une étude menée par le DJean Roy, médecin hématologue et professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, sur une cohorte de 10 patients, visant à comprendre comment endiguer les risques associés au traitement du myélome multiple, un cancer pernicieux, adopte une approche novatrice en misant sur les propriétés immunologiques particulières du sang de cordon dans le but de rendre l’allogreffe, traitement privilégié pour tenter de guérir cette maladie, plus sûre et plus efficace.

«Cette nouvelle étape permet d’élargir l’horizon de l’espoir pour les personnes frappées par cette terrible maladie», a déclaré le DDenis-Claude Roy, directeur de la recherche du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Ces travaux, effectués à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, sont soutenus par le Réseau canadien de recherche sur les cellules souches, la Chaire Maryse et William Brock pour la recherche appliquée en greffe de cellules souches de l’Université de Montréal et la société de biotechnologie ExCellThera.

Le défi de l’allogreffe

Le myélome multiple, l’un des cancers de la moelle osseuse les plus fréquents au Canada, demeure encore incurable, s’accompagnant d’une espérance de vie d’environ cinq à six ans. Les patients qui se présentent avec une maladie avancée, des anomalies des chromosomes, des cellules de myélome dans le sang ou qui ne répondent pas à leur traitement initial ont une survie diminuée d’environ trois ans. Jusqu’à maintenant, la seule option curative pour les patients atteints de myélome multiple était la greffe de cellules souches d’un donneur familial ou non apparenté. Toutefois, l’allogreffe demeure associée à de nombreux effets indésirables, le plus important étant celui de la maladie du greffon contre l’hôte, qui survient lorsque les cellules du donneur attaquent les organes du receveur. Cette complication s’accompagne d’un taux de mortalité de 10 à 20 %. Chez les survivants à long terme, les complications immunitaires (jusqu’à 80 % des patients) et la rechute (jusqu’à 50 % des patients) demeurent encore trop fréquentes. L’allogreffe doit donc être raffinée pour pouvoir guérir davantage de patients atteints de myélome.

Le sang de cordon ombilical est associé à une incidence nettement moindre de complications immunitaires tout en ayant un effet anticancéreux puissant. Il est utilisé depuis plusieurs décennies chez les enfants, mais plus rarement chez les adultes en raison de son faible nombre de cellules souches.

La molécule de l’espoir

Récemment, une molécule découverte  par le Dr Guy Sauvageau, Anne Marinier et leurs collègues de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal appelée UM171 a permis d’augmenter jusqu’à 30 fois en laboratoire le nombre de cellules souches contenues dans le sang de cordon avec des résultats prometteurs chez les premiers 22 patients de l’étude clinique en cours, principalement atteints de leucémie. Au cours de l’étude qui sera menée sur une cohorte de dix patients atteints de myélome multiple à haut risque de rechute, des sangs de cordon seront cultivés en laboratoire avec la molécule UM171 puis injectés aux patients dans l’espoir de les guérir avec moins de complications immunitaires. Si les résultats attendus se concrétisent, l’allogreffe de sang de cordon rendue possible grâce à la molécule UM171 pourrait ainsi devenir le traitement de choix pour les patients atteints d’un myélome multiple. Les droits exclusifs à la molécule UM171 sont détenus par ExCellThera.

À propos du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal regroupe 26 installations et dessert une population de plus de 500 000 Montréalais. Affilié à l’Université de Montréal, il offre une gamme complète de soins de santé et de services sociaux de première ligne, de services d’hébergement, de soins hospitaliers généraux, spécialisés, surspécialisés et de soins en santé mentale.

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