Découverte d’un nouveau mécanisme qui empêche la prolifération des cellules cancéreuses
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Le 21 juin 2018
- UdeMNouvelles

Dans la prestigieuse revue «Nature Cell Biology», des scientifiques de l’Université de Montréal démontrent que la perturbation du subtil équilibre dans la composition des ribosomes (énormes molécules qui convertissent le code génétique en protéines) entraîne l’arrêt de la multiplication des cellules cancéreuses, ce qui déclenche un processus appelé «sénescence».
Crédit : Getty imagesDes chercheurs de l’Université de Montréal découvrent que la perturbation de la composition des ribosomes stoppe la multiplication des cellules tumorales.
Des chercheurs canadiens ont découvert un nouveau mécanisme moléculaire direct qui empêche la prolifération des cellules cancéreuses. Dans la prestigieuse revue Nature Cell Biology, des scientifiques de l’Université de Montréal démontrent que la perturbation du subtil équilibre dans la composition des ribosomes (énormes molécules qui convertissent le code génétique en protéines) entraîne l’arrêt de la multiplication des cellules cancéreuses, ce qui déclenche un processus appelé «sénescence».
«Éléments complexes composés d’ARN et de protéines, les ribosomes produisent toutes les protéines nécessaires à la croissance des cellules, explique Gerardo Ferbeyre, professeur de biochimie à l’Université de Montréal et auteur principal de l’étude. Comme les cellules cancéreuses se développent et prolifèrent sans relâche, elles ont besoin d’une quantité massive de ribosomes. Les cellules en croissance doivent coordonner la production d’ARN ribosomiques et de protéines ribosomiques afin de les combiner selon une proportion très précise.»
Le professeur poursuit: «Nous avons cependant été surpris de constater que, si la production de cette proportion d’ARN ribosomiques et de protéines ribosomiques est perturbée à l’intérieur d’une cellule cancéreuse, la prolifération peut être stoppée de manière très simple et directe.»
Dans leur recherche dirigée par Frédéric Lessard, chercheur en biochimie à l’Université de Montréal, et réalisée en collaboration avec la professeure de biochimie Marlene Oeffinger, de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, affilié à l’UdeM, Gerardo Ferbeyre et son équipe ont mis au jour un mécanisme qui dissocie les ARN ribosomiques de la synthèse des protéines ribosomiques de façon à arrêter la multiplication des cellules porteuses de mutations oncogéniques. L’équipe a montré l’existence d’un déséquilibre dans la synthèse d’ARN ribosomiques et de protéines ribosomiques au cours d’une sénescence causée par un oncogène, réaction qui empêche la formation de cellules cancéreuses. En laboratoire, les cellules sénescentes ont stoppé la synthèse des ARN ribosomiques, mais ont continué à produire des protéines ribosomiques. L’équipe a ensuite mis en lumière que des unités excédentaires d’une protéine ribosomique appelée RPS14 pouvaient se lier et inhiber une protéine clé – la kinase 4 cycline – dépendante, ou CDK4, nécessaire à la prolifération cellulaire.
Frédéric Lessard a souligné les perspectives thérapeutiques immédiates qu’offre la découverte de l’équipe: «Un médicament qui arrête la biogenèse des ARN ribosomiques conduirait immédiatement à une accumulation de protéines ribosomiques à l’extérieur des ribosomes, et puisque les cellules tumorales en produisent davantage, ce sont elles qui seraient d’abord atteintes par ce type de médicament.»
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