Il faut réinvestir dans le réseau des centres de la petite enfance

Sylvana Côté

Sylvana Côté

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La professeure Sylvana Côté souhaite un réinvestissement dans le réseau des centres de la petite enfance. Selon elle, cette question devrait être un enjeu de la campagne électorale.

Par Sylvana Côté, professeure à l’École de santé publique

Le réseau des centres de la petite enfance (CPE) instauré au Québec il y a 21 ans a eu des répercussions majeures dans la société, permettant notamment aux mères de s’intégrer massivement au marché du travail. Nous avons donc fait la moitié du chemin. Mais trois études sérieuses ont démontré que le réseau était de qualité inégale. Il est temps de faire l’autre moitié du chemin.

En effet, les résultats de travaux récents repris dans un rapport de l’Observatoire des tout-petits, et publiés en mars dernier, rappellent que moins de 45 % des enfants de 18 mois à cinq ans fréquentent un milieu de garde subventionné de bonne ou d’excellente qualité. Les partis politiques qui aspirent au pouvoir doivent saisir l’occasion de s’engager à réinvestir dans ce réseau. C’est par l’éducation de la petite enfance qu’on met en place les fondations de la réussite scolaire et sociale. Elle est la pierre angulaire du développement des ressources humaines et une façon efficace de réduire les inégalités sociales en santé.

Former la main-d’oeuvre

Où mettre l’argent? Dans la formation de la main-d’œuvre et dans l’amélioration des conditions de travail offertes par les centres de la petite enfance. Les éducatrices de la petite enfance ont un rôle primordial à jouer en matière d’éducation. Elles doivent posséder une excellente formation et avoir de très bonnes conditions de travail. Pour y arriver, ça prend des budgets et une volonté politique.

Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a laissé entendre le 23 août que, advenant une victoire de son parti aux élections provinciales du 1er octobre, il pourrait créer un poste de «ministre délégué à la Petite Enfance». Quelques jours plus tôt, il avait exprimé l’idée de généraliser l’accès à la maternelle dès l’âge de quatre ans, ce qui libérerait quelque 50 000 places en garderie. M. Legault et Jean-François Lisée, chef du Parti québécois, sont revenus sur le sujet dans le cadre d’un reportage de Radio-Canada le 3 septembre. Ils ont croisé le fer sur les avantages liés à la fréquentation des CPE par rapport à une entrée précoce à la maternelle.

Il est à souhaiter que le prochain gouvernement réinvestira dans le réseau des centres de la petite enfance.

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