Un jeune chercheur de l’UdeM au Temple de la renommée médicale canadienne

Mathieu Nadeau-Vallée, doctorant en pharmacologie à l'Université de Montréal.

Mathieu Nadeau-Vallée, doctorant en pharmacologie à l'Université de Montréal.

Crédit : Maryse Boyce

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Mathieu Nadeau-Vallée, un jeune chercheur au parcours exceptionnel, remporte un prix au Temple de la renommée médicale canadienne.

Âgé d’à peine 26 ans, Mathieu Nadeau-Vallée cumule déjà honneurs et distinctions. Le jeune chercheur, qui est doctorant en pharmacologie et aussi étudiant en médecine à l’Université de Montréal, vient d’ajouter une autre marque de reconnaissance à sa longue liste en remportant le prix Jim Glionna, l’un des prestigieux prix du Temple de la renommée médicale canadienne.

Le prix Jim Glionna reconnaît les étudiants des cycles supérieurs en médecine qui ont fait preuve de leadership et de persévérance et qui s’intéressent à l’avancement des connaissances en santé. Les facultés de médecine ne peuvent proposer qu’un seul candidat et Mathieu Nadeau-Vallée était tout désigné pour gagner ce prix.

Pendant ses études doctorales en pharmacologie, M. Nadeau-Vallée a obtenu plus de 30 récompenses parmi les plus convoitées du pays, dont une bourse Vanier, des Instituts de recherche en santé du Canada, d’une valeur de 150 000 $. Il a aussi attiré l’attention avec plus de 20 conférences locales, nationales et internationales et de nombreuses publications dans des revues de prestige.

Sur la scène internationale, l’étudiant s’est notamment illustré avec la présentation orale de ses travaux au concours de la Society for Reproductive Investigation. Les participants à ce concours viennent de partout sur la planète et les communications se font devant pas moins de 5000 personnes. M. Nadeau-Vallée était alors l’un des quatre concurrents retenus parmi les 1000 autres à avoir soumis leur candidature.

Cette performance lui a par la suite valu d’être invité à écrire dans la plus grande revue scientifique internationale en obstétrique, soit le Journal of Obstetric and Gynecology. Jusqu’à présent, il a signé plus de 10 articles de recherche dans des revues de premier plan, dont à trois reprises dans le Journal of Immunology, considéré comme le troisième journal en importance dans la discipline. Et c’est à titre de premier auteur qu’il a signé 7 de ces articles.

Un parcours exceptionnel

Mathieu Nadeau-Vallée s’est démarqué dès son baccalauréat en sciences biomédicales effectué à l’Université de Montréal en figurant parmi les 10 meilleurs étudiants des six cohortes de finissants de la Faculté de médecine. Il est alors passé directement au programme de doctorat en pharmacologie de la même faculté.

«Je suis allé voir le professeur Sylvain Chemtob, dont les recherches portent sur les naissances prématurées, et je lui ai dit que je voulais travailler dans son laboratoire, relate M. Nadeau-Vallée. Il m’a donné ma chance et j’ai su dès la première rencontre que c’était avec lui que je voulais faire mes recherches.»

Le professeur Chemtob, qui travaille en néonatologie au CHU Sainte-Justine, ne s’est pas trompé. Les travaux de doctorat de l’étudiant ont directement contribué à la synthèse d’une molécule capable de prévenir ou de retarder l’inflammation des tissus utérins qui altère le développement des organes du fœtus et provoque des accouchements prématurés. Baptisée RYTVELA, des initiales des sept acides aminés qui la composent, cette molécule bloque une partie des effets de l’interleukine-1, un agent du système immunitaire qui, en trop grande quantité, entraîne une inflammation précoce.

«La pratique actuelle consiste à prolonger la gestation, mais cela n’a aucune conséquence bénéfique sur le développement du fœtus, affirme le chercheur. Il faut aussi éviter de bloquer en entier l’effet de l’interleukine-1, puisqu’elle protège contre les infections. Notre molécule réduit l’inflammation tout en maintenant les effets avantageux de l’interleukine.»

Les travaux de doctorat de Mathieu Nadeau-Vallée ont consisté à tester la molécule RYTVELA sur des souris. Les résultats ont été plus qu’encourageants: aucun accouchement prématuré n’a été observé chez les souris de la cohorte traitée à l’aide de cette molécule. Ces résultats lui ont valu le Prix de la meilleure contribution scientifique du Département de pharmacologie et de figurer, avec l’ensemble de l’équipe du professeur Chemtob, sur la liste des 10 découvertes de l’année 2015 du magazine Québec Science.

Clinicien-chercheur

Si la plupart des chercheurs poursuivent leurs travaux dans le même domaine que leur thèse, Mathieu Nadeau-Vallée n’a pas craint pour sa part d’entreprendre, en 2016, un second doctorat, cette fois en médecine.

«Mon objectif est d’être clinicien et chercheur, déclare-t-il. Je veux être spécialiste en médecine des organes internes et pouvoir faire de la recherche sur les problèmes dont souffrent mes patients.»

Reprenant à son compte la vision de son mentor, le professeur Chemtob, il mentionne que «les hypothèses se formulent au chevet des malades, mais les réponses au labo».

Mathieu Nadeau-Vallée a aussi comme autres modèles inspirants les professeurs Wilder Penfield et Hans Selye, tous deux intronisés au Temple de la renommée médicale canadienne.