Le droit, la communauté juive et l’Université de Montréal

Herbert Marx, au lancement de son autobiographie le 9 octobre au Musée McCord.

Herbert Marx, au lancement de son autobiographie le 9 octobre au Musée McCord.

Crédit : Voltaic

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Deux nouveaux livres soulignent les liens étroits entre la communauté juive de Montréal et la Faculté de droit de l’UdeM.

L’un s’intitule La Faculté de droit de l’Université de Montréal et la communauté juive et l’autre Mon histoire: Herbert Marx (aussi publié simultanément en anglais sous le titre My Story: Herbert Marx). Parus aux Éditions Thémis, ces deux livres témoignent du rôle important joué par les diplômés juifs de la faculté depuis presque 125 ans non seulement dans le milieu juridique, mais aussi dans les sociétés québécoise et canadienne en général. Le lancement des ouvrages a eu lieu le 9 octobre au Musée McCord, au centre-ville de Montréal.

«La faculté s’est révélé un lieu de convergence culturelle, surtout à une époque où, pour des raisons linguistiques ou religieuses, peu d’établissements exerçaient ce rôle, a noté Jean-François Gaudreault-Desbiens, professeur et doyen de la faculté, s’adressant à une cinquantaine d’invités. En ce sens, la faculté a offert ‒ et offre encore, notamment à la communauté juive ‒ un environnement de francisation, créant des ponts entre les collectivités… et ces ponts sont transposés dans la pratique du droit et dans la vie publique montréalaise, québécoise et canadienne.»

Herbert Marx, maintenant âgé de 86 ans, a tenu à remercier son alma mater. «J’ai le grand plaisir d’entretenir une relation particulière avec l’Université de Montréal, qui a mis en place les conférences Chevrette-Marx en droit constitutionnel et où j’ai créé un fonds qui décerne annuellement un prix à un étudiant méritant. Il est important pour moi de donner ainsi en retour, même de modeste façon, à cette université. Je me sens toujours très proche de l’Université de Montréal, qui m’a mis au monde», a-t-il conclu, la voix chargée d’émotion et les larmes aux yeux.

D’autres invités ont souligné la contribution exceptionnelle d’Herbert Marx, qui signe une autobiographie relatant ses débuts en tant que fils d’immigrants juifs du Plateau-Mont-Royal, ses études aux universités McGill, de Montréal et Harvard, ses années à l’UdeM en tant que professeur à la Faculté de droit, sa carrière politique – il fut député libéral et le premier ministre de la Justice du Québec de confession juive – et ses dernières années comme juge de la Cour supérieure du Québec.

Le professeur Jean Hétu, coauteur avec l’avocate Emmanuelle Amar du livre sur la Faculté de droit et la communauté juive, a été un ancien étudiant d’Herbert Marx, puis un collaborateur en politique et en matière de droit de la pauvreté et de la sécurité publique. «Je le remercie encore aujourd’hui de m’avoir permis de travailler avec lui pendant toutes ces années et de participer à des réformes importantes dans le domaine du droit», a dit Jean Hétu, qui espère que l’autobiographie de ce late bloomer sera lue «comme un livre d’espoir pour tous ceux qui, même à l’âge de 30 ans, ne savent pas encore quoi faire dans la vie».

Sandra Abitan, associée directrice du bureau de Montréal de la firme Osler, est entrée à la faculté en 1986. «Je ne connaissais pas l’histoire de mes prédécesseurs ni celles de Samuel Jacobs et de Peter Bercovitch, qui en 1891  et en 1904 respectivement ont ouvert la voie aux étudiants juifs désirant étudier le droit à Montréal», a-t-elle raconté aux invités. Elle était accompagnée de sa fille, Julia, nouvelle diplômée de la faculté. «J’aime croire qu’elle ne suit pas seulement mes traces, mais celles que nous avons tous laissées depuis un siècle.»

  • Jean Hétu et Emmanuelle Amar, coauteurs du livre «La Faculté de droit de l’Université de Montréal et la communauté juive».

    Crédit : Voltaic

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