La sensibilisation à la douleur augmente le risque de douleurs persistantes au genou

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Le fait de devenir plus sensible à la douleur, ou sensibilisation à la douleur, est un facteur de risque important de douleurs persistantes au genou chez les personnes atteintes d’arthrose.

C’est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs de l’École de réadaptation de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CRHMR) ‒ rattaché au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal ‒, en collaboration avec des chercheurs de la Boston University School of Medicine. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés dans la revue Arthritis and Rheumatology.

L'arthrose est une cause courante de douleur et de limitation des fonctions articulaires. Elle touche 302 millions d’adultes dans le monde. Elle peut entraîner une incapacité chronique dans l’articulation du genou. Selon des recherches précédentes, divers facteurs autres que la pathologie structurelle peuvent également être source de douleur chez les gens atteints d’arthrose.

«Il est essentiel de comprendre les facteurs qui provoquent une douleur persistante afin de mieux prévenir le déclenchement de la douleur, ainsi que sa transformation en douleur plus persistante», dit Lisa Carlesso, professeure adjointe à l’École de réadaptation de l’UdeM et chercheuse au CRHMR.

Les chercheurs ont analysé les données d’une étude multicentrique sur l’arthrose ayant suivi 852 adultes (âgés de 50 à 79 ans) qui présentaient un risque d’arthrose du genou, mais qui ne ressentaient pas de douleur persistante au genou au début de l’étude. Des données sociodémographiques, des mesures de sensibilisation à la douleur et des données sur les facteurs de risque habituellement associés à la douleur au genou ‒ comme les éléments psychologiques, la douleur généralisée et le manque de sommeil ‒ ont été recueillies auprès des participants, qui ont ensuite été suivis sur une période de deux ans pour voir s’ils ressentaient une douleur persistante au genou.

Les chercheurs ont utilisé les facteurs de risque mentionnés ci-dessus et les données sur la sensibilisation à la douleur pour déterminer quatre sous-groupes distincts appelés «phénotypes de sensibilité à la douleur» (PSP). Les auteurs ont constaté que ces PSP se caractérisaient principalement par des degrés différents de sensibilisation à la douleur. Le PSP ayant le degré de sensibilisation le plus élevé présentait le risque le plus élevé de ressentir une douleur persistante au genou. Parmi les variables sociodémographiques qui déterminent l’appartenance au PSP comportant le plus haut degré de sensibilisation à la douleur, on compte les femmes, les personnes non blanches et les gens âgés de 65 ans et plus.

Selon les chercheurs, la distinction de ces PSP constitue une étape importante pour mieux comprendre le processus pathologique complexe de l'arthrose du genou. «Nos résultats laissent à penser que la thérapie axée sur la prévention ou sur l'amélioration de la sensibilisation à la douleur peut être une nouvelle approche pour prévenir la douleur persistante au genou, explique l'auteure Tuhina Neogi, professeure de médecine et d’épidémiologie à la Boston University School of Medicine et à la Boston University School of Public Health. La prévention de la douleur est cruciale pour améliorer la qualité de vie et la mobilité des personnes atteintes d'arthrose.»

À propos du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal regroupe 26 installations et dessert une population de plus de 500 000 Montréalais. Affilié à l’Université de Montréal, il offre une gamme complète de soins de santé et de services sociaux de première ligne, de services d’hébergement, de soins hospitaliers généraux, spécialisés, surspécialisés et de soins en santé mentale.

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