Il faut revoir la loi sur la radiodiffusion!

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  • Le 30 janvier 2019

  • Mathieu-Robert Sauvé
Alain Saulnier a présenté son point de vue sur la réforme des lois des télécommunications canadiennes.

Alain Saulnier a présenté son point de vue sur la réforme des lois des télécommunications canadiennes.

Crédit : Amélie Philibert

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Le Département de communication de l’Université de Montréal a organisé avec HEC Montréal et l’UQAM une journée de réflexion sur l’avenir de la radiodiffusion.

Une nouvelle loi canadienne sur les télécommunications devrait permettre de rétablir la souveraineté culturelle du Canada sur les États-Unis, tenir compte de la dualité linguistique du pays et de la réalité autochtone et défendre des valeurs comme la neutralité du Web et la confidentialité des renseignements personnels, estime Alain Saulnier, professeur invité au Département de communication de l’Université de Montréal et ancien journaliste qui a occupé le poste de directeur de l’information de Radio-Canada.

«La loi actuelle date de 1991, soit bien avant l’apparition des Google, Apple, Facebook et Amazon. Il est donc urgent de la réformer et tout le monde s’entend là-dessus. Mais le gouvernement procède un peu à huis clos et nous avons voulu ouvrir le débat», explique M. Saulnier, qui a organisé une journée de réflexion sur cette question le 24 janvier avec la collaboration de l'École des médias de l'UQAM et du Pôle médias HEC Montréal.

Le gouvernement de Justin Trudeau a mandaté un comité d’experts (dont fait partie le professeur Pierre Trudel, de la Faculté de droit de l’UdeM) pour le conseiller sur les orientations qui devront guider les rédacteurs de la nouvelle loi. «La prochaine année sera déterminante pour la définition d’une nouvelle loi sur la diffusion au Canada. Cette loi doit être entièrement mise à jour afin qu’elle s’inscrive dans l’ère numérique largement dominée par les superpuissances du Web», pouvait-on lire dans le programme de la Conférence extraordinaire de Montréal sur l’avenir de la diffusion, de la distribution, de la création et de la production francophones à l’ère numérique. Comment le Canada doit-il composer avec ces superpuissances mondiales? Comment les milieux de la culture et de l’information peuvent-ils se tailler une place dans cet univers?

Voilà des questions qui ont été posées à une quinzaine de spécialistes universitaires et d’acteurs du milieu des télécommunications. Un débat largement médiatisé a notamment opposé Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor; Michel Bissonnette, vice-président principal des Services français de CBC/Radio-Canada; Brian Myles, directeur du journal Le Devoir; Philippe Lapointe, vice-président des stations parlées de Cogeco Média et directeur général du 98,5 FM; et Marie-Philippe Bouchard, présidente-directrice générale de TV5 Québec Canada. La journaliste Anne-Marie Dussault a animé les échanges à partir de la question suivante: qu’attendez-vous d’une nouvelle loi sur la diffusion et d'une future règlementation?

«On peut dire qu’il y a un consensus autour de l’imposition d’une contribution obligée des superpuissances étrangères du Web aux écosystèmes canadien et québécois et à la défense de l’exception culturelle francophone», résume M. Saulnier, qui était particulièrement fier de voir à une même table des dirigeants de réseaux rivaux.

Le coorganisateur de la rencontre avec Pierre Barrette, de l’UQAM, et Sylvain Lafrance, de HEC Montréal, était tout aussi fier de voir une journée d’étude rassembler des participants de trois établissements universitaires.

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