Formation continue: l’union fait la force

  • Forum
  • Le 22 mars 2019

  • Martine Letarte
Laurent Duchastel

Laurent Duchastel

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Les responsables de la formation continue des facultés de l’UdeM se sont regroupés pour former une communauté de pratique. Voici les résultats de la sixième action du plan Transcender les frontières.

Le plan d’action Transcender les frontières 2016-2021 fait de la formation continue tout au long de la vie un élément important du développement stratégique de l’Université de Montréal. Un des moyens choisis pour enrichir la formation continue est la création d’une communauté de pratique. Depuis deux ans, les responsables de la formation continue dans les différentes facultés se rencontrent presque chaque mois pour discuter de leurs projets, de leurs enjeux et des meilleures pratiques qu’ils ont adoptées. Cette collaboration a des retombées positives au sein de l’UdeM et des avancées sont maintenant constatées sur le terrain. Laurent Duchastel, directeur du développement professionnel à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), est membre de la communauté de praticiens en formation continue. Il a répondu aux questions d’UdeMNouvelles.

En quoi la création de la communauté de pratique a-t-elle été bénéfique dans votre travail au quotidien?

La participation à la communauté de praticiens a facilité mon travail. Avant, nous ne connaissions pas les responsables de la formation continue dans les autres facultés et chacun agissait seul. La culture de la formation continue est encore jeune à l’UdeM. Nous sommes en quelque sorte des entrepreneurs qui travaillons à l’intérieur de nos facultés respectives à implanter un troisième volet à la mission de l’Université, en complément des volets enseignement et recherche. C’est une responsabilité importante. Avant, nous nous sentions parfois isolés et, surtout, peu coordonnés. Maintenant, grâce à la communauté de pratique, nous nous connaissons et nous n’hésitons pas à appeler un collègue d’une autre faculté pour obtenir de l’aide. Nous nous sentons également mieux appuyés par l’Université pour faire la promotion de la formation continue.

D’une faculté à l’autre, la réalité de la formation continue varie énormément. Comment arrivez-vous à être utiles dans ce contexte?

Effectivement, nous avons des réalités bien différentes. L’ESPUM par exemple est une jeune faculté: son offre de formation continue est pour l’instant davantage sur mesure et en réponse à des besoins directement exprimés par les organisations du milieu de la santé, tels des centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux. L’avantage de la communauté de pratique en formation continue est que, maintenant, comme nous savons qui travaille sur quels projets et comment, nous pouvons facilement nous partager des trucs, des ressources, des formateurs et des préoccupations, améliorer nos pratiques en nous inspirant de celles des autres. Cela nous amène à unir nos forces pour imaginer des projets interfacultaires.

Sur quels types d’enjeux, concrètement, pouvez-vous vous entraider?

Il y a différents enjeux règlementaires et logistiques à l’organisation d’activités de formation continue, comme les inscriptions ‒ en particulier lorsqu’il y a des crédits qui y sont rattachés ‒, l’obtention des salles, les ententes contractuelles, la propriété intellectuelle, les attestations de compétence, les moyens technologiques ou encore la rémunération des formateurs. En moins de deux ans, notre communauté de pratique aura permis, en collaboration avec les services et les directions de l’Université, de faire des avancées significatives pour réduire certaines difficultés et favoriser le développement de la formation continue.

Comment voyez-vous l’évolution de la formation continue à l’UdeM dans les prochaines années?

L’UdeM aura bientôt une plateforme informatisée de gestion des activités de formation continue non créditées [voir l’encadré]. Cette plateforme facilitera grandement les opérations, en incluant notamment l’inscription aux activités de formation et le paiement. Par ailleurs, la communauté de praticiens nous permet de plus en plus d’exploiter les forces des différentes facultés. Ainsi, lorsque je reçois une demande de formation d’une organisation du réseau de la santé, j’ai davantage tendance à en parler à mon vis-à-vis d’une autre faculté pour lui proposer une collaboration; et je peux parfois lui relayer la demande si elle relève davantage de son expertise. Dans mon réseau, je fais également la promotion des activités de formation continue offertes dans les autres facultés. Enfin, avec la création d’une direction de la formation continue à l’échelle de l’Université, je crois que nous sommes au début d’un grand mouvement marqué par une collaboration accrue entre les facultés et par une vision institutionnelle réellement intégrée. Je suis très enthousiaste de voir ces changements.

Vers une vitrine unique pour la formation continue

La formation continue est en train de vivre toute une transformation à l’UdeM. Grâce aux travaux soutenus d’un groupe spécialement mandaté à cet effet, l’Université a pu atteindre plusieurs des objectifs qu’elle s’était donnés dans ce dossier, notamment la création de la Direction de la formation continue, la concertation des facultés et des services pour mieux répondre aux besoins des participants et la rédaction d’un cadre de gestion institutionnel de la formation continue.

Un des éléments importants de ce projet, c’est la création d’une vitrine unique. Cette vitrine sera composée de deux grands éléments: une plateforme d’inscription aux cours et un site Web. La première facilitera la gestion des inscriptions par les facultés, tandis que le second simplifiera l’accès des utilisateurs à toute l’information sur la formation continue à l’Université de Montréal.

«L’UdeM doit permettre aux gens de se retrouver plus facilement dans l’offre d’activités de formation continue, car, en ce moment, quelqu’un qui souhaite suivre un cours en négociation par exemple ne sait pas s’il doit se tourner vers la Faculté de l’éducation permanente, la Faculté de droit ou la Faculté des arts et des sciences par l’intermédiaire de son centre de développement professionnel PRAXIS», énumère Florence Bordage, première directrice de la formation continue à l’Université.

«L’Université de Montréal a déjà fait l’acquisition d’une solution logicielle, précise Mme Bordage. Au cours des prochains mois, des facultés participeront à un projet pilote au terme duquel la solution pourra être exploitée par les autres facultés.»

La nouvelle plateforme comprendra un dossier unique par personne, ce qui viendra simplifier le suivi, assurera une harmonisation des informations entre les facultés et permettra de mieux cibler les besoins en formation. Pour les facultés, la gestion des activités de formation continue non créditées s’en trouvera facilitée, que ce soit pour la mise en ligne du catalogue de cours ou le traitement des inscriptions.  

La plateforme sera aussi pratique pour les usagers. Grâce au moteur de recherche, les personnes en quête de perfectionnement pourront choisir rapidement parmi les activités de formation non créditées offertes selon les thématiques choisies, toutes facultés confondues. Les candidats auront également la possibilité de s’inscrire et de payer en ligne, ils auront accès à l’historique des cours suivis et pourront facilement obtenir des attestations de participation en version électronique.

La Direction de la formation continue a en outre comme mandat de soutenir les facultés en matière de développement commercial et technologique en formation continue. La conception et l’offre des activités de formation demeurent la responsabilité des facultés.

«Le contenu, c’est le domaine d’expertise des facultés, mentionne Florence Bordage. En revanche, nous faisons le lien entre les facultés pour qu’elles puissent travailler ensemble à la réalisation de projets de formation continue interfacultaires. Les formations interdisciplinaires sont dans l’air du temps, elles sont demandées par différentes organisations et nous souhaitons en proposer plus à l’UdeM.»

Membre du Comité éducation et adéquation formation-emploi au Conseil du patronat du Québec, Florence Bordage est bien placée pour voir à quel point la formation continue est particulièrement bien adaptée au monde du travail d’aujourd’hui.

«Les professionnels veulent s’outiller pour maintenir à jour leurs compétences et pouvoir ainsi répondre aux besoins émergents dans leurs milieux respectifs, conclut Mme Bordage. L’UdeM a beaucoup à offrir à ces personnes, qui veulent diversifier leurs habiletés par un complément de formation tout en continuant à travailler. Et notre vitrine mettra encore davantage de l’avant l’offre de formation continue de l’UdeM.»