Une réelle transformation des pratiques en accompagnant les enseignants

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  • Le 27 mars 2019

  • Martine Letarte
Crédit : Getty

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La Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM a réalisé un partenariat avec l’école Simon-Vanier, à Laval, pour améliorer les compétences des élèves en lecture et en écriture.

Une fois par mois depuis septembre dernier, Isabelle Montésinos-Gelet, professeure au Département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, se rend à l’école Simon-Vanier de la Commission scolaire de Laval (CSDL). Sa mission? Travailler avec les enseignants des deuxième et troisième cycles pour améliorer les compétences en lecture et en écriture des élèves de cette école primaire située en milieu défavorisé et fréquentée par une grande proportion d’enfants allophones.

C’est l’école qui a ciblé l’enjeu pour lequel une intervention était souhaitée, puis la Faculté des sciences de l’éducation lui a proposé une experte dans le domaine.

«Je réalise un transfert de connaissances auprès des enseignants et je les accompagne le temps d’arriver à une réelle transformation des pratiques», dit Mme Montésinos-Gelet, qui est spécialisée en didactique de la lecture et de l’écriture.

Elle ira prochainement montrer aux élèves du troisième cycle, sous le regard des enseignants, comment modeler l’écriture à la manière d’un auteur. Pour ce faire, elle demande aux jeunes d’observer attentivement comment les auteurs jeunesse écrivent pour qu'ensuite ils les imitent.

De plus, elle a accompagné les enseignants dans des «joggings d’écriture», qui consistent à proposer aux élèves d’effectuer une tâche très précise dans un temps limité. «Ces derniers devaient par exemple rédiger le plan d’un texte ou encore constituer un champ lexical autour d’un thème en 10 minutes avec chronomètre, explique la professeure. Le jogging d’écriture est très bon pour développer la fluidité.»

Avec les enseignants du deuxième cycle, elle travaille à soutenir l’acquisition du vocabulaire en se concentrant entre autres sur les verbes d’incise dans des dialogues ou sur les adverbes.

«L’accompagnement se fait sur deux ans pour permettre d’abord d’explorer un certain nombre d’éléments, puis de les planifier dans la durée pour qu’ils s’intègrent vraiment à la routine des enseignants», précise Isabelle Montésinos-Gelet.

Donnant, donnant

Isabelle Montésinos-Gelet

Crédit : Amélie Philibert

Ce n’est pas un hasard si l’UdeM a choisi de s’associer avec l’école Simon-Vanier. La Faculté des sciences de l’éducation est à la recherche d’écoles qui ont des défis à relever, où les innovations sont nombreuses et où la direction et les enseignants sont motivés à recevoir un professeur et à investir du temps pour aller encore plus loin dans leurs approches innovantes. Le directeur de l’école Simon-Vanier, Carl Vaillancourt, un diplômé de l’UdeM et membre du conseil de la Faculté des sciences de l’éducation, ne manque d’ailleurs pas une rencontre, d’après Mme Montésinos-Gelet.

L’école associée reçoit beaucoup dans ce type de projet, mais elle donne aussi. D’ailleurs, la Faculté des sciences de l’éducation a entrepris il y a plusieurs années déjà ce rapprochement avec le milieu scolaire. Les professeurs-chercheurs peuvent notamment profiter de leur expérience dans les écoles pour recueillir des données. Ce lien de confiance établi avec les équipes en place facilite par la suite la réalisation de projets autant par des chercheurs que par des étudiants-chercheurs de l’UdeM.

«Ainsi, une de mes étudiantes à la maîtrise rencontre quatre enseignants de l’école Simon-Vanier pour son projet de recherche», mentionne Isabelle Montésinos-Gelet.

Ce partenariat a également des avantages pour l’accueil de stagiaires en formation initiale: plus les enseignants améliorent leurs compétences, mieux les stagiaires seront formés. Et les finissants qui ont vécu une expérience positive dans une école ont ensuite plus de chances de vouloir y rester lorsque viendra le temps de trouver un emploi. Un privilège à ne pas négliger en ces temps de pénurie d’enseignants.

La Faculté des sciences de l’éducation pourrait maintenant créer un partenariat avec une école secondaire de la CSDL. Elle souhaite en outre signer dans les prochaines années des ententes avec les commissions scolaires francophones de l’île de Montréal.

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