Des vélos recyclés sont mis à la disposition des étudiants étrangers

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  • Le 30 avril 2019

  • Mathieu-Robert Sauvé
Chaque année, plusieurs vélos sont abandonnés sur le campus. Ils sont recyclés et offerts en location aux étudiants étrangers.

Chaque année, plusieurs vélos sont abandonnés sur le campus. Ils sont recyclés et offerts en location aux étudiants étrangers.

Crédit : Amélie Philibert

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Un service de location de vélos récupérés sur le campus est offert aux étudiants étrangers. Un bel exemple d’économie circulaire.

Depuis 2016, une flotte de vélos récupérés sur le campus de l’Université de Montréal sont loués à faible coût (40 $ pour trois mois, 10 $ pour le quatrième mois et 5 $ pour un dernier mois) par des étudiants étrangers dans le cadre du programme UniverCyclo. «Les étudiants étrangers n’ont souvent pas accès aux Bixi pour différentes raisons et ce service leur permet de circuler à leur aise durant leur séjour d’études. De plus, nous leur fournissons le casque et le cadenas», commente Luc Surprenant, conseiller au développement durable au Vice-rectorat aux finances et aux infrastructures.

Celui qui est à l’origine de nombreuses initiatives visant à favoriser le transport actif sur le campus explique que ce service s’inscrit dans une logique d’économie circulaire. La flotte est constituée de bicyclettes abandonnées ici et là à l’approche de l’hiver. Comme on doit retirer la plupart des supports à vélos afin de permettre le déneigement, un avis est apposé sur les vélos 30 jours avant l’opération de remisage. Ceux qui ne sont pas retirés prennent le chemin du garage Louis-Colin. C’est là que, le printemps venu, les responsables d’UniverCyclo s’approvisionnent en bicyclettes.

À la suite de la dernière saison, 16 vélos ont été envoyés à l’organisme de lutte contre le décrochage CycloChrome pour être remis à neuf. Une douzaine d’autres, considérés comme irrécupérables, lui ont été donnés afin de servir de modèles pour l’enseignement. Au premier jour de mai, Mois du vélo, cinq bicyclettes sont en location et quatre autres attendent de trouver preneur. «Les étudiants étrangers ont parfois de la difficulté à se prévaloir d'un service de location de vélos comme Bixi, puisqu’une carte de crédit est exigée pour s'y abonner. Ils sont donc heureux de pouvoir compter sur notre service», précise Luc Surprenant.

Une idée qui a fait du chemin

C’est Myriam Côté, bénévole au regroupement UdeMonde, qui a lancé le projet en 2015, alors qu’elle était étudiante en sciences économiques. «L’idée m'est venue en discutant avec des étudiants étrangers, raconte-t-elle de Belgique, où elle travaille actuellement en plus de terminer des études supérieures à l’Université libre de Bruxelles. Plusieurs se demandaient comment acheter ou louer un vélo pour acquérir une plus grande autonomie dans leurs déplacements. En plus des bienfaits pour la santé, le vélo en location évite à ces étudiants des problèmes d’entreposage ou de revente; et ils n’ont pas à se soucier de l’entretien.»

La jeune femme a procédé à une étude de marché qui l’a menée à discuter avec les responsables de services de location similaires dans diverses régions du Québec.

Avec l’aide de Martin Rioux, de l'Action humanitaire et communautaire de l’Université de Montréal, la fondatrice d’UniverCyclo a découvert que, chaque année, une demi-douzaine de vélos étaient abandonnés sur le campus. La Direction des immeubles les recueillait. «Le système de collecte était déjà en place et nous venions de trouver une source d’approvisionnement en vélos. C'est l'élément qui a permis au projet de durer, d’en réduire les coûts au maximum et d'avoir un modèle durable et socialement utile.»

Au départ de Myriam Côté, le projet a été poursuivi par l’Action humanitaire et communautaire, puis il a été repris en 2017 par l’Unité du développement durable de l’UdeM.

Avant d’être remis en état et mis à la disposition des étudiants, les vélos sont inspectés avec la collaboration des services policiers afin de s’assurer qu’ils n’ont pas fait l’objet d’un vol. «Les vélos que nous proposons sont dans un excellent état, je peux vous l’assurer», ajoute le conseiller en développement durable. Il rappelle que l’Université de Montréal a obtenu la certification «Vélosympathique» de l’organisme Vélo Québec en 2016.

Cette récompense soulignait l’existence de ce programme ainsi que d’autres initiatives en matière de vélo sur le campus comme la mise sur pied d’ateliers de mécanique (Bicicklo) et la création d’un club de cyclisme. D’autres projets «vélosympathiques» devraient voir le jour durant les prochains mois.

Information: https://velo-udem.com/velocation/

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