Quelque 500 doctorats à la Collation des doctorats de 3e cycle

  • Forum
  • Le 10 juin 2019

  • Caroline Boily
Cinq cent sept diplômés étaient réunis avec leurs proches pour la cérémonie dans l’amphithéâtre Ernest-Cormier du pavillon Roger-Gaudry.

Cinq cent sept diplômés étaient réunis avec leurs proches pour la cérémonie dans l’amphithéâtre Ernest-Cormier du pavillon Roger-Gaudry.

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

À la 93e Collation des doctorats de 3e cycle, l’UdeM a décerné 507 doctorats et 4 doctorats honorifiques.

La 93e Collation des doctorats de 3e cycle de l’Université de Montréal, tenue le 7 juin, a permis de souligner la réussite universitaire des nouveaux docteurs et docteures. Deux cent trente diplômés étaient réunis avec leurs proches pour la cérémonie dans l’amphithéâtre Ernest-Cormier du pavillon Roger-Gaudry. Cette année, l’Université de Montréal et ses écoles affiliées ont décerné 507 doctorats, soit 396 de l’UdeM, 90 de Polytechnique Montréal et 21 de HEC Montréal. Les photos de la cérémonie sont accessibles sur la page Facebook de l'UdeM.

«Chers diplômés, vous avez réussi. Ce moment, vous l’avez désiré pendant des années, l’avez poursuivi de vos efforts. Vous avez traversé nuits blanches, remises en question, défaites et victoires. Vous avez fait vivre tout cela à vos proches et votre réussite, c’est aussi pour elles, pour eux. Félicitations!» a dit le recteur Guy Breton.

«Nous sommes fiers de vous. Comme diplômés du 3e cycle, vous représentez une des rares voix du Québec pouvant contribuer à repousser les limites de la connaissance. Une des rares voix d’Amérique pouvant participer au développement et au rayonnement de la science en français. En d’autres mots, vous êtes encore plus extraordinaires que vous le pensiez. Félicitations à toutes et à tous», a déclaré le chancelier Louis Roquet.

Quatre doctorats honorifiques

L’Université de Montréal a remis des doctorats honoris causa à quatre personnalités qui sont devenues des modèles en servant, chacune à leur façon, les idéaux de l’avancement de la connaissance. L’économiste David Card, la professeure de l’UQAM Yolande Cohen, le recteur de l’Université de Toronto Meric S. Gertler ainsi que le médecin et Prix Nobel de la paix Denis Mukwege ont été honorés pendant la cérémonie.

David Card

«Un de nos défis, de vos défis, sera d’exprimer au reste de la société la valeur de la recherche scientifique, des arguments raisonnés.» - David Card

Crédit : Université de Montréal

Économiste canadien de renommée internationale, David Card a fait porter ses recherches notamment sur l'immigration, les salaires, l'éducation et leurs répercussions sur le marché du travail. Depuis 1997, il est class of 1950 professor of economics à l’Université de Californie à Berkeley. Avec son collègue Alan B. Krueger, il a publié en 1994 une étude qui contredit la croyance selon laquelle la hausse du salaire minimum a inévitablement un effet négatif sur l’emploi.

«David Card s’est dressé contre les perceptions et les préjugés pour démontrer qu’on ne créait ni inflation ni chômage en augmentant le salaire minimum ou en accueillant des immigrants. La générosité n’est pas un appauvrissement, a indiqué M. Breton. Merci, monsieur Card, d’être pour nos finissants l’exemple d’un homme de science qui sait combattre les errements de l’idéologie par la puissance tranquille des faits.»

«C’est un grand honneur et un privilège d’être chercheur et de travailler à faire progresser le savoir. Nous poursuivons les traditions des Lumières, avec la science, la connaissance et des débats rationnels. Un de nos défis, de vos défis, sera d’exprimer au reste de la société la valeur de la recherche scientifique, des arguments raisonnés», a affirmé M. Card.

Yolande Cohen

«À l’heure où le monde semble être souvent sur le point de basculer dans la barbarie, il est rassurant de constater que nous sommes aussi nombreux et nombreuses à vouloir le réparer et en prendre soin.» - Yolande Cohen

Crédit : Université de Montréal

Yolande Cohen est historienne du social et spécialiste de l'histoire comparée des femmes et du genre. Ses travaux ont entre autres permis de mieux comprendre les enjeux liés aux soins prodigués aux autres, un travail longtemps gratuit et majoritairement accompli par les femmes. Elle s’est aussi illustrée par ses positions sociales en faveur d’une société plus équitable et inclusive. «Yolande Cohen est une sommité des mouvements sociaux et identitaires qui se sont développés au Québec et en France tout au long du 20e siècle, particulièrement chez les jeunes, les femmes et les Juifs», a signalé M. Breton.

«À l’heure où le monde semble être souvent sur le point de basculer dans la barbarie, il est rassurant de constater que nous sommes aussi nombreux et nombreuses à vouloir le réparer et en prendre soin. Dans ce contexte, je salue l’immense travail réalisé par la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, qui forme ceux et celles qui sont sur la première ligne de soins dans nos sociétés», a mentionné Mme Cohen.

Meric S. Gertler

«Si j’ai un grand message pour les finissants d’aujourd’hui, c’est celui-ci: vous arrivez à temps, le monde a besoin de vous.» - Meric S. Gertler

Crédit : Université de Montréal

Professeur et urbaniste, Meric S. Gertler dirige l’Université de Toronto depuis 2013. Il s’est penché dans ses recherches sur les dynamiques de développement urbain, en particulier le rôle de l’innovation et de la créativité dans ce processus. Auteur prolifique et l’un des géographes les plus cités au Canada, il a publié neuf livres dont l’Oxford Handbook of Economic Geography à titre de codirecteur. «Meric S. Gertler est l’un des plus grands théoriciens canadiens de l’urbanité et un expert de l’innovation, de la créativité et de la culture comme leviers de développement des métropoles. Je le remercie de représenter pour nos finissants cette importance des métropoles pour l’avancement des nations», a souligné M. Breton.

En s’adressant à l’assistance de l’amphithéâtre Ernest-Cormier, M. Gertler a mis en lumière l’importance des villes, comme Montréal et Toronto, dans nos sociétés et le rôle majeur qu’elles jouent pour les universités. «Si j’ai un grand message pour les finissants d’aujourd’hui, c’est celui-ci: vos connaissances, votre créativité, vos études ici, dans cette grande université, vous ont préparés à réaliser les promesses de nos villes. Vous allez entrer dans des professions honorables et importantes, vous arrivez à temps, le monde a besoin de vous.»

Denis Mukwege

«Cet honneur, je le dédie à ces milliers de femmes, survivantes à la résilience exceptionnelle, dont le corps a été transformé en champ de bataille.» - Denis Mukwege

Crédit : Université de Montréal

Prix Nobel de la paix, le gynécologue congolais Denis Mukwege a consacré sa vie à lutter contre les violences sexuelles dont sont victimes les femmes dans le contexte de conflits armés en République démocratique du Congo, où le viol est utilisé comme arme de guerre. Outre le prix Nobel de la paix en 2018, il a reçu le Prix des droits de l'homme des Nations unies (2008) et le prix Sakharov de l'Union européenne (2014). «Au mépris du danger et de sa propre sécurité, Denis Mukwege porte secours à des femmes et des enfants victimes d’agressions sexuelles. Il se dresse contre le viol comme arme de guerre. Docteur Mukwege, merci d’être pour nos finissants un si grand exemple d’humanisme et de courage», a dit M. Breton.

«Cet honneur, je le dédie à ces milliers de femmes, survivantes à la résilience exceptionnelle, dont le corps a été transformé en champ de bataille. Les graves blessures qu’on leur a injustement infligées ne les ont pas mises à genoux. Le courage de ces femmes est hors du commun, mais en contraste il y a le déshonneur et l’inhumanité de ceux qui ont fait du viol une arme de guerre. Violer une femme, c’est violer toute l’humanité, a témoigné M. Mukwege. Enfin, ce qui fait un grand scientifique, c’est cette audace de regarder au-delà de ce pour quoi on a été formé.»

  • Cette année, l’Université de Montréal et ses écoles affiliées ont décerné 507 doctorats, soit 396 de l’UdeM, 90 de Polytechnique Montréal et 21 de HEC Montréal.

    Crédit : Amélie Philibert

Des collations à l’empreinte environnementale limitée

Les collations des grades de l’Université de Montréal ont obtenu le niveau 2 de la norme BNQ en gestion responsable d’évènements. Cette norme certifie que les cérémonies ont une empreinte environnementale limitée et des avantages économiques et sociaux accrus pour les communautés.

Le processus de classement fonctionne selon un système de points, regroupés en différentes catégories: la sélection des fournisseurs, des moyens de transport et de l’alimentation, ainsi que la gestion des matières résiduelles, du matériel, des sources d’énergie et de l’eau.