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Des experts de l’UdeM répondent aux questions de la communauté sur la pandémie de COVID-19.

Symptômes, transmission et traitement de la COVID-19. Christian Baron et Nathalie Grandvaux, professeurs au Département de biochimie et médecine moléculaire de l’Université de Montréal, répondent aux questions de la communauté universitaire.

Lorsque le test de dépistage de la COVID-19 est positif, comment savoir si l’on sera hospitalisé? (Sonia, Faculté de médecine vétérinaire)

Nathalie Grandvaux: Selon les autorités de santé publique, les symptômes les plus sérieux de la COVID-19 sont les difficultés respiratoires. Les symptômes modérés correspondent majoritairement à de la toux sèche et de la fièvre. 

Que se passe-t-il après qu'on a contracté le coronavirus? Combien de temps durent les symptômes? Jusqu’à quand est-on contagieux? Développe-t-on des anticorps? (Melody, Faculté des sciences infirmières)

NG: Les données actuelles démontrent une variabilité dans la durée des symptômes. D’après les études épidémiologiques, l’intensité des symptômes, notamment la toux sèche, augmente dans les six jours de l’infection. Tant que les tests sont positifs au SRAS-CoV-2, on est considéré comme contagieux. Une personne est considérée comme guérie si elle est déclarée négative deux fois dans une période de 24 heures. En ce qui concerne l’immunité des patients, les données, bien qu’encore préliminaires, semblent montrer le développement d’anticorps. Mais il est encore trop tôt pour dire clairement si une personne peut être atteinte de la COVID-19 une deuxième fois.

Si je contracte le virus mais demeure asymptomatique, de quelle façon pourrais-je contaminer une autre personne? (Pamela, Faculté de droit)

NG: Si vous êtes asymptomatique, cela veut dire que votre système immunitaire travaille à vous défendre contre le virus. Par contre, le virus est présent dans votre organisme et l’émission de gouttelettes peut contaminer des surfaces ou vos mains et ainsi vous pouvez transmettre le virus à une autre personne plus vulnérable. Il est donc essentiel de respecter les mesures de distanciation sociale même en l’absence de symptômes.

Mon fils, qui vient d'avoir 22 ans, souffre d'arthrite rhumatoïde juvénile et de la maladie de Crohn et prend de la cortisone et un immunodépresseur. Est-ce que le fait de souffrir de ces maladies le rend plus à risque face à la COVID-19? (Daniella, Département de psychologie)

Christian Baron: Oui, les personnes immunodéprimées, c’est-à-dire dont le système immunitaire est affaibli en raison d’une maladie ou d’un traitement, sont plus à risque que les personnes en pleine santé.

Si une personne infectée par la COVID-19 éternue à tout vent, est-ce que le virus demeure longtemps en suspension dans l'air, à l'endroit où elle a éternué? (Guylaine, Faculté de l’éducation permanente)

CB: On suggère une distance de deux mètres entre les personnes parce que le virus se trouve dans les gouttelettes qui proviennent des éternuements ou de la toux, mais pas dans l’air.

Est-ce qu'il existe un lien entre la charge virale du coronavirus et la gravité des symptômes? En d'autres mots, est-ce qu'une personne en contact avec plusieurs personnes infectées a un moins bon pronostic qu'une personne en contact avec une seule personne infectée?
(Grégoire, Département de philosophie)

CB: C’est difficile à savoir, mais il est fort probable que l’amplification du virus à l’intérieur du corps est plus importante que les infections secondaires. Cela dit, la probabilité de l’infection augmente si l’on est en contact avec plusieurs personnes infectées. 

Quels sont les savons et désinfectants qui sont véritablement efficaces pour détruire le virus? J'ai entendu des messages contradictoires selon lesquels le savon ordinaire peut ou non suffire. (Maude, Faculté de droit)

CB: Le consensus scientifique est que le savon ordinaire est le plus efficace. Une solution composée d’au moins 60 %-70 % alcool peut être une solution. Mais, attention, même la vodka ne comprend pas assez d’alcool et n’est donc pas efficace!

Puisque ce sont majoritairement les personnes âgées qui sont atteintes de la COVID-19, pourquoi ne pas avoir limité le confinement à cette catégorie d'âge et laissé l'immunité se développer dans le reste de la population? (Pierre, diplômé)

NG: Selon les statistiques, les gens les plus vulnérables ont au-delà de 70 ans, car ils ont davantage de symptômes graves que le reste de la population. Leur confinement a été recommandé plus tôt que pour les autres personnes. Par contre, le risque n’est pas nul pour les autres catégories d’âge. Les personnes dont les symptômes sont modérés sont des vecteurs de l’infection et pourraient contaminer des segments vulnérables de la population. Le taux de mortalité globale serait selon les modèles très hauts si nous n’appliquions pas des mesures de confinement pour tous.

Dernièrement, la chloroquine semble avoir été proposée comme une solution à la COVID-19 par des chercheurs chinois et le virologue Didier Raoult à Marseille. Est-ce que les centres de recherche universitaires ou le Canada analysent la possibilité d'utiliser la chloroquine comme remède contre la COVID-19? (Rassim)

NG: Des essais cliniques d’envergure ont été lancés à travers le monde pour déterminer si la chloroquine ou l’hydroxychloroquine a un effet bénéfique dans le traitement de la COVID-19. Des centres hospitaliers au Canada participent à ces essais. Les résultats de ces études contrôlées nous donneront la réponse tant attendue.

Est-il possible de savoir combien de temps durera cette pandémie? Je comprends que cela dépend de plusieurs facteurs, mais si l'évolution continue dans le même sens, a-t-on une idée de ce qui va se passer à moyen terme? (Julie, Services auxiliaires)

CB: Il est trop tôt pour le savoir. Nous devons suivre la courbe des infections jusqu’à la fin du mois d’avril en espérant que le pic sera passé au Québec. La collaboration de tous est nécessaire pour raccourcir cette période.

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