Sous peu 390 nouveaux infirmiers et infirmières en renfort dans le réseau de la santé

  • Forum
  • Le 21 avril 2020

  • Benjamin Augereau
Les finissantes et finissants de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal sont invités à aller prêter main-forte au réseau de la santé, très fragilisé par la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Les finissantes et finissants de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal sont invités à aller prêter main-forte au réseau de la santé, très fragilisé par la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Crédit : Getty

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En écourtant la session, sans perdre qualité ni rigueur, la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM permettra sous peu à près de 400 nouveaux diplômés de prêter main-forte au réseau de la santé.

Francine Ducharme

Les finissantes et finissants de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal sont invités à aller prêter main-forte au réseau de la santé, très fragilisé par la lutte contre la pandémie de COVID-19. La faculté n’a pas tardé à réagir. C’est ce qu’explique sa doyenne, Francine Ducharme.

Comment la faculté a-t-elle répondu à l’appel du gouvernement?

Parce que nous pensons que nos diplômés sont bien formés et doivent aller le plus vite possible renforcer «les troupes», nous avons décidé de raccourcir notre dernière session d’un mois, sans diminuer la qualité ni la rigueur. Ainsi, le 8 mai prochain, soit dans environ deux semaines, 390 nouveaux infirmiers et infirmières pourront aller aider le personnel soignant dans le réseau. C’est considérable!

Pourquoi attendre deux semaines alors que les besoins sont si importants maintenant?

Bien sûr, nous sommes ouverts à ce que nos étudiants et étudiantes qui le souhaitent se portent volontaires dès maintenant. Nous avons aussi bien entendu l’appel du gouvernement et avons mis en place des mesures pour accélérer les choses. Avec leur diplôme, nos finissantes et finissants pourront bientôt avoir le statut de candidat à l’exercice de la profession infirmière, travailler dans l’établissement où ils ont une promesse d’embauche et se présenter à leur examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour obtenir leur permis d’exercice permanent. Ils n’auront pas ainsi à revenir cet automne pour compléter les apprentissages requis et cela évitera aussi toute la procédure qui serait autrement nécessaire pour leur donner un permis temporaire.

Quelles sont les autres réponses apportées à la crise par la faculté?

Je ne peux m’empêcher de penser à nos externes en soins infirmiers qui pourront aller travailler plusieurs mois dans le réseau de la santé dès le début du mois de juin, et cela, pour tout l’été. Cela représente un potentiel de plus de 650 étudiants et étudiantes. Au total, c’est donc plus de 1000 étudiants et étudiantes et personnes diplômées de la faculté qui pourraient arriver en renfort dans le réseau prochainement, ce qui pourra permettre au personnel en place, épuisé, de prendre une pause ou d’être épaulé.  

Récemment, nous avons aussi répondu positivement à l’appel du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui demandait l’aide de nos étudiants et étudiantes pour réaliser des tests de dépistage. Une quinzaine d’entre eux du programme DEC-BAC se sont portés volontaires et ont été engagés par cet établissement. Cette expérience de travail leur permettra de faire une demande d’exemption pour la portion du stage «Pratique infirmière populationnelle».

Que répondez-vous à celles et ceux qui pourraient craindre que la valeur de leur diplôme soit diminuée par cette crise?

Je ne pense pas que cette cohorte sera une génération sacrifiée. Elle sera juste différente, notamment parce que ces étudiants et étudiantes n’auront pas effectué, à leur dernière session, tous les apprentissages habituels. Nous travaillons d’ailleurs étroitement avec les directions des soins infirmiers de nos 14 établissements affiliés du Réseau universitaire intégré de santé et de services sociaux de l’Université de Montréal pour les sensibiliser à ce fait. En recevant ces diplômés, les milieux de soins devront leur offrir une intégration différente afin entre autres que soit compensé le dernier stage qui n’aura pu être complètement réalisé.  

Mais nos jeunes diplômés auront acquis de l’expérience et d'autres compétences grâce aux mesures compensatoires très créatives que les membres du corps enseignant ont mises en place avec l’aide d’un technopédagogue, du Centre de pédagogie universitaire et de l’équipe du premier cycle, incluant notre centre de simulation. Ils auront appris à s’adapter au contexte changeant, à approfondir leurs recherches et à réfléchir sur leur pratique de manière réflexive, dont la pratique infirmière en situation de pandémie. Nous soulignons constamment à nos étudiants et étudiantes que compte tenu de la vitesse grand V à laquelle se développent les connaissances, ce qui importe est bien sûr d’apprendre à apprendre, c’est la rigueur scientifique de même que le jugement clinique que chaque infirmier ou infirmière doit exercer. C’est dans ce sens que nous formons nos nombreux diplômés et je suis convaincue qu’ils seront au rendez-vous pour offrir des soins de qualité à la population très bientôt.

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