Innover dans un monde numérique

Les universités du monde entier doivent devenir des acteurs plus essentiels de l'innovation numérique et de l'intelligence artificielle et accroître leur capacité à soutenir le développement et l'utilisation «responsables» de ces technologies, indique un rapport produit sous la direction de l'UdeM.

Les universités du monde entier doivent devenir des acteurs plus essentiels de l'innovation numérique et de l'intelligence artificielle et accroître leur capacité à soutenir le développement et l'utilisation «responsables» de ces technologies, indique un rapport produit sous la direction de l'UdeM.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Selon un rapport de l'UdeM, les universités doivent exercer un leadership fort dans le développement des technologies numériques et de l'intelligence artificielle… et le faire de manière responsable.

Les universités du monde entier doivent devenir des acteurs plus essentiels de l'innovation numérique (IN) et de l'intelligence artificielle (IA) et accroître leur capacité à soutenir le développement et l'utilisation «responsables» de ces technologies, indique un rapport produit sous la direction de l'Université de Montréal.

Avec 12 autres universités, l'UdeM a travaillé à définir les occasions et les défis numériques dans le milieu universitaire.

Intitulé L'université innovante: renouveler le rôle des universités dans l'écosystème de l'innovation numérique et de l'intelligence artificielle, le rapport explore les différentes façons dont les établissements universitaires peuvent changer l'avenir de l'IN et de l'IA et comment celles-ci pourraient transformer le monde des universités en proposant des exemples concrets de pratiques universitaires innovantes et inspirantes en lien avec les principaux thèmes.

«Avec cette prise de position, nous espérons stimuler le dialogue international étant donné que les universités devront faire preuve de créativité et de dynamisme pour faire face à la vague numérique à venir», a déclaré Catherine Régis, coauteure du rapport, professeure de droit à l'UdeM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la culture collaborative en droit et politiques de la santé.

Le rapport est le fruit du premier sommet U7+, qui s'est tenu à Paris en marge de la rencontre du G7 de juillet 2019 et qui a réuni près de 50 dirigeants d'universités de 18 pays de tous les continents afin d'élaborer un programme commun d'action des universités pour relever les défis mondiaux.

Quatre approches et plusieurs recommandations

Catherine Régis

Crédit : Amélie Philibert

Les auteurs et auteures se penchent sur quatre questions:

  • comment les universités peuvent tirer profit de leur statut de «courtières en confiance» et s'engager avec la société civile et d'autres parties prenantes quant aux questions d'innovation responsable;
  • comment les processus régissant la recherche universitaire devraient être transformés pour renforcer les garanties et les normes à l'ère des données massives;
  • comment l'enseignement universitaire devrait être modernisé pour donner aux étudiants et étudiantes une plus grande compétence en matière d'innovation technologique;
  • et comment les universités peuvent utiliser elles-mêmes l'IN et l'IA pour repenser les processus actuels, développer l'apprentissage en ligne et concevoir de nouvelles stratégies de développement.

Le rapport recommande entre autres que

  • les universités élaborent une formation basée sur les compétences afin de favoriser les liens entre les stagiaires et les chercheurs et chercheuses en sciences sociales et humaines et en science, technologie, ingénierie et mathématiques, y compris dans l'industrie;
  • les universités et, plus largement, les centres de recherche publics se penchent sur une stratégie explicite pour exploiter le potentiel des données publiques et ouvertes pour la recherche sur l’IN et l’IA;
  • les universités collaborent pour concevoir des cours et des programmes innovants sur les campus et en ligne afin d'accroître la culture numérique, l'adaptabilité et la résilience dans les communautés étudiantes et chez les travailleurs et travailleuses;
  • les universités créent des forums d'échange de connaissances et des cours sur l'IN et l'IA adaptés aux différents acteurs universitaires (par exemple les chercheurs et chercheuses, les directions des systèmes d’information ou les employés et employées).

Enthousiasme et inquiétude

Jean-Louis Denis

Crédit : Production multimédia CHUM

«L’IN et l’IA suscitent l'enthousiasme et l'inquiétude dans toutes les universités, en fonction de leurs réalités spécifiques», a mentionné Mme Régis, qui a dirigé la rédaction du rapport avec Jean-Louis Denis, professeur de politique et de gestion de la santé à l'UdeM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le design et l'adaptation des systèmes de santé.

Selon Mme Régis, «il est clair que les universités doivent penser collectivement et agir. Il n'est pas question pour elles de rester immobiles face à la vague de l’IN et l’IA: la question n'est pas de savoir si les universités doivent s'adapter, mais comment elles vont s’adapter».

«Il y a une valeur ajoutée évidente à partager les meilleures pratiques universitaires sur une base continue pour permettre une action rapide et pour construire sur les forces existantes plutôt que de réinventer la roue chaque fois, et les universités sont enthousiastes à l'idée de collaborer de cette manière», a dit Mme Régis.

«Le réseau DI & AI Academic+ proposé dans notre document de positionnement ‒ une nouvelle entité destinée à promouvoir la coopération entre les universités, les organismes publics, les entreprises et les organisations de la société civile ‒ est une occasion de formaliser cette collaboration.»

À propos du rapport

Le rapport L'université innovante: renouveler le rôle des universités dans l'écosystème de l'innovation numérique et de l'intelligence artificielle, dirigé par Catherine Régis et Jean-Louis Denis, est disponible en anglais. Les autres auteurs et auteures de l'UdeM sont Réjean Roy, conseiller principal, Cécile Petitgand, postdoctorante, et Sébastien Roy, professeur agrégé au Département d'informatique et de recherche opérationnelle. Les 12 autres établissements universitaires ayant participé à la rédaction du rapport sont: au Canada, Polytechnique Montréal, affiliée à l'UdeM; en France, l'Université Paris-Saclay, HEC Paris, l'Université de Lyon, l'Université Grenoble Alpes, l'Université Côte d'Azur, l'Université de Bordeaux et Aix-Marseille Université; au Royaume-Uni, l'Imperial College London et la University College de Londres; en Inde, l'Indian Institute of Technology Bombay; et au Japon, l'Université d'Osaka.

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