Favoriser le recours à la géothermie dans les écoles du Québec
- UdeMNouvelles
Le 18 novembre 2020
Un projet novateur en géothermie permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer l’efficacité énergétique des écoles du Québec.
L’Université de Montréal s’associe avec Polytechnique Montréal, Hydro-Québec, les centres de services scolaires de Montréal, de la Seigneurie-des-Mille-Îles et des Samares, le centre de recherche CanmetÉNERGIE de Ressources naturelles Canada, les entreprises Versaprofiles et Marmott Énergies ainsi que le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) dans un projet qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.
Les partenaires lancent aujourd’hui les activités de ce projet sur l’utilisation des puits à colonne permanente (PCP) en géothermie pour électrifier les secteurs institutionnel et commercial.
Ce projet Alliance bénéficiera de 1 M$ provenant d’Hydro-Québec et de 1,7 M$ du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Le MEQ se chargera pour sa part des coûts associés à la construction des systèmes géothermiques, tandis que les autres partenaires fourniront une contribution équivalente à 1,1 M$ en temps de leur personnel.
Philippe Pasquier, professeur à Polytechnique Montréal et titulaire de la Chaire de recherche en géothermie sur l’intégration des PCP dans les bâtiments institutionnels, pilotera les travaux de recherche d’une équipe qui regroupe 10 chercheurs, dont Erick Lachapelle, professeur au Département de science politique de la Faculté des arts et des sciences et membre du Centre de recherche sur les politiques et le développement social, du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie et du Centre d'études et de recherches internationales de l’UdeM.
Démontrer l’efficacité des puits à colonne permanente
Le secteur des bâtiments vient au troisième rang des plus grandes sources d’émissions de gaz à effet de serre au Canada en raison principalement de l’utilisation des énergies fossiles. Pour améliorer ce bilan, plusieurs solutions ont été mises de l’avant, notamment le recours à des systèmes géothermiques classiques. Cette approche s’avère toutefois difficile à adopter en raison d’un coût de construction élevé et de la densité des bâtiments en milieu urbain. En s’enfonçant dans le sol jusqu’à 500 mètres de profondeur et en utilisant directement l’eau souterraine, les puits à colonne permanente permettent d’éviter cette contrainte d’espace.
L’adoption de cette technologie est toutefois lente au Canada en raison de sa complexité, mais aussi de l’absence de projets de démonstration, du manque de personnel qualifié dans l’industrie et de la crainte que la qualité des eaux souterraines soit altérée par l’exploitation de puits à colonne permanente. Le projet Alliance veillera à lever chacune de ces barrières.
«Les PCP sont utilisés depuis une trentaine d’années dans le nord-est des États-Unis. Leur force réside dans la grande puissance thermique qu’ils peuvent fournir, ce qui en fait une approche plus économique que celle employée en géothermie jusqu’à présent. L’absence de projets de démonstration et de personnel expérimenté au Canada constituait jusqu’ici un frein à son essor. Nous avons bon espoir que le projet Alliance permettra de changer la donne et de confirmer du même coup la sécurité des PCP quant à la qualité de l’eau souterraine», affirme Philippe Pasquier.