Une équipe de l’UdeM cause la surprise en remportant le Championnat d'échecs universitaire canadien

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Devant les représentants de 24 universités du pays, l’Université de Montréal a remporté le Championnat d’échecs universitaire canadien 2021.

À sa première participation au Championnat d'échecs universitaire canadien, qui s’est tenu les 16 et 17 janvier, une équipe de l’Université de Montréal a remporté la première place. Pas moins de 350 joueurs et joueuses de 24 équipes représentant autant d’universités du pays avaient pris part à cette compétition virtuelle. «Je ressens une grande fierté, bien entendu, mais je ne vous cacherai pas que nous sommes aussi un peu surpris d’avoir battu des équipes bien établies au Canada, je pense à celles des universités de Toronto, McGill ou Queen’s», commente le président du club d’échecs de l’UdeM, Arnaud Pelletier.

Pas moins de 20 joueurs du club de l’UdeM ont entamé le tournoi. Six d’entre eux se sont hissés parmi les finalistes. Il s’agit de Sai Krishna, Zongyang Yu, Seymour Gelet, Jonathan Turcotte, Hong Rui Zhu et Olivier Lalonde. Avec une fiche de 17 victoires, 3 défaites et 3 parties nulles, Sai Krishna a été couronné meilleur joueur du tournoi.

Il n’y avait pas de bourses pour les gagnants en raison de la pandémie, qui a forcé la tenue d’un tournoi en visioconférence (habituellement, les rencontres ont lieu dans une université de l’Ontario), mais cette victoire revêt un caractère symbolique très fort pour Arnaud Pelletier, compte tenu du fait que le club d’échecs a été fondé il y a quelques années à peine. C’est à sa première année du baccalauréat en philosophie qu’il en est devenu président, à l’automne 2018.

Intérêt croissant

Le club d’échecs compte environ 200 membres sur Facebook, dont une vingtaine qui participent aux activités hebdomadaires: ateliers, conférences, tournois. La pandémie a stoppé l’élan du club, qui prenait un rythme de croisière le printemps dernier. Il a fallu convertir les projets à l’agenda en activités à distance. «Heureusement, les échecs sont un jeu qui se joue facilement en ligne. Nous nous sommes orientés dans cette direction», dit M. Pelletier.

Pour de nombreux étudiants, les échecs représentent le loisir idéal, car on peut s’y adonner à toute heure du jour et de la nuit; il ne nécessite aucun investissement (l’adhésion au club de l’UdeM est gratuite) et convient à tous. À chaque début de trimestre, les ateliers d’initiation incluent par exemple les règles de base pour ceux et celles qui ignorent comment se déplacent le chevalier ou la reine.

Arnaud Pelletier, qui y a beaucoup joué enfant, a retrouvé le plaisir des échecs après une pause de plusieurs années, alors qu’il étudiait au Collège de Bois-de-Boulogne. Les échecs enseignent la rigueur et la stratégie, mais également la camaraderie, souligne le président fondateur du club.

Il note une recrudescence de l’intérêt pour le jeu depuis le succès populaire d’une série sur Netflix basée sur les échecs, Le jeu de la dame, en 2020. Mais il déplore que peu de femmes soient naturellement attirées par les échecs; un phénomène qui n’est pas propre à la réalité montréalaise ou québécoise, mais qui semble universelle. «Je n’ai aucune hypothèse à formuler pour expliquer la surreprésentation masculine – dans notre cas à 90 % environ. Tout ce que je souhaite, c’est que plus de femmes participent à nos activités. Elles sont les bienvenues», lance-t-il à l’endroit de celles qui seraient tentées par l’aventure.