Réfléchir en français sur les enjeux actuels de sécurité internationale

En 5 secondes

Du 3 au 7 mai, le Forum St-Laurent abordera la sécurité dans ses diverses dimensions, dont les rivalités géopolitiques et stratégiques entre États.

Le Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal organise, du 3 au 7 mai, le Forum St-Laurent sur la sécurité internationale. Fruit d’une collaboration avec la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM et l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval, le 6e Forum St-Laurent (FSL), qui se déroulera en ligne et gratuitement, portera sur le défi de la coopération mondiale. Entrevue avec Marie-Joelle Zahar, directrice scientifique du FSL et directrice du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix de l’UdeM.

Quelle est l’ambition principale du Forum St-Laurent?

En un mot: devenir le rendez-vous incontournable de l’expertise francophone sur les grands enjeux de sécurité internationale. Et ainsi faire du Québec un pôle de la réflexion en français sur ces enjeux.  

Comme dans le cas de bien des sujets de recherche et enjeux de portée internationale, l’anglais tend à s’imposer. Il ne manque pas de forums de ce genre en langue anglaise. On n’a qu’à penser à la Munich Security Conference, au Global Strategic Review de Londres, à l’International Security Forum d’Halifax ou encore au Paris Peace Forum, qui se déroule pour l’essentiel en anglais.

Or, il existe une approche riche et originale des relations internationales en langue française qu’il faut développer et mettre en valeur. C’est ce que fait depuis 2015 le Forum St-Laurent, qui se tient chaque année soit à Québec, soit à Montréal.

Sous quels angles est abordée la sécurité internationale?

La définition classique de la sécurité internationale se limite aux rivalités géopolitiques et stratégiques entre États. Cette définition est bien sûr abordée au FSL. Mais comme son champ d’études, nous l’élargissons pour inclure les dimensions humaine, environnementale et économique. C’est fondamentalement multidisciplinaire.

Nous tenons aussi à regrouper des intervenants de divers milieux afin d’avoir des perspectives et approches complémentaires. À chaque forum, ce sont donc décideurs publics, universitaires, chercheurs, membres de la communauté des affaires, journalistes et représentants de la société civile qui échangent sur des thèmes communs.

Quel sera le thème central de la rencontre cette année?

En plus d’imposer un forum entièrement en ligne, la COVID-19 s’invitera forcément dans les échanges. Mais elle ne chambarde pas pour autant le programme. Avant même que l’état de pandémie soit déclaré en mars 2020, nous voulions réfléchir au défi de la coopération internationale: dans un monde de plus en plus multipolaire, tenté par le nationalisme et le protectionnisme, comment assurer la coopération internationale? La COVID-19 ne fait que rendre ce questionnement plus pertinent.

Élément important: tout en analysant les causes et les conséquences de ces phénomènes, nous tenons à ce que les intervenants dégagent des pistes de solution quant au problème bien réel de la coopération internationale. Ce sera, nous l’espérons, une contribution bien tangible du FSL 2021.