Sasha Luccioni, de Mila, reçoit la bourse Antidote

Sasha Luccioni

Sasha Luccioni

Crédit : Mila

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Supervisée par le professeur Yoshua Bengio, de l’UdeM, la postdoctorante polyglotte est la lauréate 2021 de la bourse Antidote, financée par la société montréalaise de logiciels Druide informatique.

Sasha Luccioni, postdoctorante à Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, a reçu la bourse Antidote, d’une valeur de 20 000 $, de la société montréalaise de logiciels Druide informatique, conceptrice du populaire outil d’aide à la rédaction Antidote en français et en anglais.

Cette bourse est financée par le Fonds Druide pour la recherche en analyse de texte. Doté d’un budget de un million de dollars, le Fonds a été créé en 2016 pour le laboratoire Mila du professeur Yoshua Bengio, du Département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’Université de Montréal, où travaille Mme Luccioni.

La jeune femme de 31 ans dirige des projets d’apprentissage automatique à vocation sociale dans des domaines comme le changement climatique, l’éducation et l’éthique. Titulaire d’un doctorat de l’Université du Québec à Montréal et ayant passé deux années en recherche industrielle, Mme Luccioni s’est jointe à Mila en 2019.

Affilié à l’Université de Montréal, Mila compte près de 700 chercheurs du monde entier et constitue l’un des principaux centres de recherche en intelligence artificielle (IA).

Sasha Luccioni répond à nos questions sur l’obtention de sa bourse et les travaux qu’elle mène.

Que signifie pour vous l’obtention de la bourse Antidote?

Cela signifie que les projets d’IA au bénéfice de la société sur lesquels j’ai travaillé si dur sont reconnus par la collectivité élargie, ce qui est très positif!

Depuis plus d’un an maintenant, vous collaborez avec des scientifiques de l’initiative Global Pulse des Nations Unies pour déterminer comment l’IA peut aider à stopper la pandémie de COVID-19. Comment cela se passe-t-il?

Nous avons presque terminé la création d’un tableau de bord d’analyse radio que nous partagerons avec les équipes de divers pays membres de l’Organisation mondiale de la santé [OMS] afin qu’elles puissent glaner des informations sur ce qui se passe dans le monde, ce qui inquiète les gens, ce qui manque et ce qui peut être fait. Cela signifie qu’un agent de terrain de l’OMS dans un pays comme le Mali ou Madagascar pourra savoir si les gens se font vacciner, s’ils utilisent des remèdes artisanaux qui font plus de mal que de bien, ce genre de choses.

Vous êtes arrivée à Mila début 2019 pour diriger un projet intitulé Visualiser le changement climatique, sous la supervision de Yoshua Bengio. Pouvez-vous résumer ce que vous avez appris jusqu’à présent?

J’ai beaucoup appris sur la science du climat, sur la durabilité et sur le rôle que l’IA peut jouer dans la lutte contre le changement climatique. Nous ne représentons qu’une partie de l’équation, et il est important de travailler main dans la main avec des experts dans des domaines tels que l’écologie et la climatologie pour faire avancer les choses ensemble. D’un côté, je suis donc très optimiste, mais de l’autre, nous avons du pain sur la planche !

Sur le plan personnel, en tant que polyglotte – née en Russie, élevée à Toronto, formée à Paris et à Montréal, et ayant séjourné en Corée du Sud et en Argentine –, quels sont vos projets?

Élever mes deux jeunes filles et leur apprendre à être curieuses et empathiques, et à accorder une grande importance à notre planète ainsi qu’à tous ses habitants.