Une prescription de nature pour réduire le stress et l’anxiété

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En ces temps pandémiques anxiogènes, la Sépaq a demandé à l’équipe de recherche du Dr Louis Bherer de réaliser une revue de la littérature sur les bienfaits de la nature sur la santé globale.

Louis Bherer

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Si les bienfaits d’un séjour en nature sur la santé sont évidents pour la plupart des gens – encore plus cette année, alors que beaucoup de Québécois oppressés par le confinement ont ressenti le besoin vital de se retrouver en nature pour marcher, pratiquer un sport ou simplement relaxer –, de nombreux chercheurs en santé se sont aussi intéressés au sujet, particulièrement dans les six dernières années, afin de vérifier si la science pouvait en fournir des preuves.

«Des bienfaits physiologiques et psychologiques ont été démontrés de manière éloquente par différentes études qui reposent sur des méthodologies scientifiquement éprouvées. J'ai été étonné par la solidité des résultats et j'en conclus que la médecine pourrait faire plus de place aux espaces verts dans ses méthodes de traitement et ses prescriptions», a déclaré Louis Bherer, professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et directeur adjoint scientifique de la prévention à l'Institut de cardiologie de Montréal. Il a été mandaté par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) pour passer en revue les études scientifiques menées sur la question dans les 30 dernières années afin d’en extraire les constats les plus importants.

Dans un rapport concis et rédigé de façon très accessible, le Dr Bherer et son équipe ont classé les bienfaits sur la santé physique et la santé psychologique que procurent les moments passés dans la nature en trois catégories, soit en fonction de la qualité des preuves scientifiques publiées à ce jour: preuve scientifique établie, présomption scientifique ou faible niveau de preuve scientifique.

Ainsi, grâce à l’analyse de 160 articles répertoriés dans la base de données en sciences biomédicales MEDLINE/PubMed, nous apprenons que la science a clairement établi qu’une activité pratiquée en nature entraîne une réduction de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, une diminution de l'activité nerveuse sympathique et des niveaux de cortisol (moins de stress), une augmentation de l'activité nerveuse parasympathique (meilleure relaxation) et une baisse de l'anxiété. Toutefois, l’amélioration du bien-être spirituel et le renforcement de la cohésion sociale ne sont pas des bienfaits pour lesquels les équipes de recherche ont fourni des preuves scientifiques très solides jusqu’à maintenant.

Quoi qu’il en soit, la lecture du rapport de recherche Les bienfaits de la nature sur la santé globale donne invariablement l’envie au lecteur d’aller faire une petite balade en forêt, bien que cette assertion n’ait pas encore été prouvée scientifiquement.

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