Un professeur de l’Université de Montréal aux Jeux olympiques de Tokyo

Yves Rossier

Yves Rossier

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Le Dr Yves Rossier est nommé délégué technique vétérinaire et veillera, entre autres, au bien-être des chevaux.

Du 23 juillet au 8 août auront lieu les 32es Jeux olympiques d’été, à Tokyo. La Fédération équestre internationale et son comité vétérinaire ont nommé le Dr Yves Rossier, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, délégué technique vétérinaire. Il sera responsable des installations et des protocoles des épreuves équestres, en plus de s’assurer que les quelque 230 chevaux présents seront aptes à compétitionner.

S’envolant pour Tokyo le 10 juillet, il sera présent lors de l’arrivée des chevaux, attendus plus tôt que pour des compétions traditionnelles, soit de 7 à 10 jours avant, au lieu de 3 à 4 jours. Les premiers chevaux, provenant d’Australie, débarqueront ainsi le 13 juillet. En respectant les échéanciers relatifs au transport aérien, les équipes peuvent se conformer aux règlements du Comité international olympique, par exemple en ce qui a trait aux règles antidopages. Les animaux seront ensuite soumis à une procédure très précise. «Bien avant la COVID-19, nous faisions avec les chevaux qui participent à des compétitions internationales ce que nous faisons désormais avec les humains, note Yves Rossier. Dès leur arrivée, les animaux sont placés en quarantaine, soumis à un test PCR et à un examen physique et ils ne peuvent sortir de leur bulle.»

En tout, trois disciplines requerront la participation des chevaux, soit le dressage, le saut d’obstacles et le concours complet. Toutes trois comprennent des épreuves individuelles et d’équipe. Le rôle d’Yves Rossier sera de s’assurer, avec ses trois collègues de la Commission vétérinaire des Jeux olympiques, que les chevaux sont en santé et qu’ils peuvent y prendre part en toute sécurité. «Nous surveillerons les chevaux pendant les compétitions et autoriserons les traitements de soutien, tel que la physiothérapie, que les vétérinaires d’équipe planifieront pour aider à la récupération. Nous superviserons aussi les contrôles antidopages. Bref, mon mandat est de faire en sorte que les compétitions soient le plus sécuritaires possible pour les chevaux et que leur bien-être ne soit pas compromis.»

Un des plus grands défis qui l’attendent sera la température. Avec un mercure affichant plus de 30 °C et un taux d’humidité de 100 %, il devra s’assurer, avant chaque épreuve, que la vie des chevaux n’est pas en danger et qu’ils sont aptes à concourir. Un protocole à cet effet a été mis en place et l’utilisation de brumisateurs et d’eau pour les éponger est prévue afin d’éviter un stress thermique. «Les chevaux, peu importe la température, veulent continuer», précise-t-il. Pour minimiser les risques, les épreuves se dérouleront tôt en matinée ainsi qu’en soirée. S’il advenait toutefois qu’un cheval subisse un coup de chaleur, sa participation à l’épreuve pourrait être annulée, même en cours de route si cela s’avérait nécessaire. Il en va de même si les conditions climatiques se détérioraient et venaient à dépasser les limites acceptables de chaleur et d’humidité. Il reviendrait alors à Yves Rossier, aux membres de la Commission vétérinaire et à ceux du jury de terrain de décider si les compétitions doivent être remises ou encore modifiées.

Honoré par cette nomination, Yves Rossier s’est attelé à la tâche dès que l’annonce lui en a été faite, à la fin de 2018. Depuis, il s’est rendu à quatre reprises à Tokyo, pour des visites préparatoires ainsi que pour le Ready Steady Tokyo Test Event, une répétition générale ayant pour but de valider et d’améliorer les capacités opérationnelles de la compétition et d’assurer le bon fonctionnement des Jeux. Il était également important, en tant qu’officiel, qu’il maîtrise tous les règlements, pratiques et tendances en rapport avec les sports équestres. N’ayant pu participer à de grands évènements sportifs depuis mars 2020 en raison de la pandémie, il est toutefois prêt pour son mandat. «Il s’agit d’un grand honneur, mais aussi d’une grande responsabilité qu’il nous est possible d’assumer une seule fois dans notre carrière de délégué vétérinaire de la Fédération équestre internationale», conclut-il.