Un premier cours consacré à la santé des personnes et communautés autochtones
- UdeMNouvelles
Le 29 septembre 2021
- Virginie Soffer
Un nouveau cours en matière de santé des personnes et des communautés autochtones est en ligne depuis cet automne.
Depuis cet automne, le certificat en santé publique: prévention et promotion de la santé de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal propose un nouveau cours consacré à l’intervention en santé et services sociaux auprès des personnes et des communautés autochtones. Il est donné par Pierre Picard, expert-conseil principal au Groupe de recherche et d’interventions psychosociales en milieu autochtone et membre de la nation huronne-wendate, ainsi que Samuel Blain, professeur à la Faculté de médecine, médecin de famille et médecin-conseil en santé publique. Nous nous sommes entretenus avec eux.
Pourquoi donner ce cours cet automne?
Pierre Picard: Ce cours s’inscrit dans la foulée des recommandations des rapports de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, de la commission Viens et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Nous espérons également répondre en partie aux demandes maintes fois rapportées par les Autochtones en matière de santé.
Il y a beaucoup à faire et nous souhaitons, à notre façon, contribuer à l’enseignement de cette matière selon une approche dénuée de préjugés.
Samuel Blain: Nous voulons répondre aux enjeux de nature biologique, psychologique et même sociale des Premières Nations pour qu’elles aient accès à des soins pertinents et sécurisants traditionnels, mais aussi pour que la relation entre les services publics et les organisations autochtones puisse être décolonisée, réconciliée et éventuellement autochtonisée.
C’est dans ce contexte que nous avons créé ce nouveau cours de 45 heures, qui s’adresse principalement aux intervenants en santé publique. Le cours a été pensé pour aider ces personnes à orienter les services et les soins de santé vers une cohésion plus affirmée avec la culture autochtone. Il y a beaucoup de pédagogie à faire auprès du personnel du milieu de la santé sur la réalité socioculturelle des Autochtones. Notre cours fournit des outils pour aider les intervenants à dissiper l’ignorance et les préjugés et pour faciliter l’accueil et le dialogue avec les Premiers Peuples en contexte médical.
Qui s’inscrit à votre cours?
Pierre Picard: Nous avons environ 80 étudiants et étudiantes aux profils diversifiés.
Samuel Blain: Ce sont principalement des intervenants du réseau de la santé publique: des médecins, des infirmiers et des infirmières, des travailleurs sociaux et des travailleuses sociales, des psychoéducateurs et des psychoéducatrices ainsi que des gestionnaires. La plupart de ces personnes ne possèdent pas d’expérience dans le milieu autochtone, mais sont désireuses d’en connaître davantage afin de répondre aux besoins exprimés par les Autochtones.
Y a-t-il un aspect de la matière que vous aimeriez souligner?
Pierre Picard: Au-delà de la transmission des connaissances sur les concepts des réalités historiques, ce qui est important pour nous, c’est de pouvoir donner une perspective de terrain. Nous souhaitons pouvoir outiller des professionnels avant tout. Ainsi, nous avons préparé de nombreux cas cliniques qu’ils pourront utiliser dans leur pratique.
Samuel Blain: Pour rendre ce cours en ligne plus interactif, nous avons produit cinq courts documentaires sur le thème des rencontres avec les Autochtones du Québec. Les sujets abordés dans ces capsules vidéos vont des plantes médicinales et du recours à l’art dans la guérison autochtone jusqu’à l’expérience des pensionnats en passant par les questions de dépendance et de santé mentale dans une optique socioculturelle et spirituelle autochtone.
Quel est votre sentiment à l’égard de ce cours?
Pierre Picard: Après toutes ces années de carrière auprès des Premiers Peuples, je suis ravi aujourd’hui de faire équipe avec Samuel Blain et qu'on puisse travailler ainsi main dans la main à offrir une perspective d’intervention qui soit respectueuse du savoir-faire et du savoir-être des Autochtones. Je suis très honoré de cette confiance et de ce partage d’expérience.
Samuel Blain: En tant qu’établissement d’enseignement, nous avons la responsabilité de donner des cours qui contribuent à une meilleure compréhension des enjeux sociaux actuels. C’est ici une belle démonstration que nous assumons notre responsabilité sociale.