L’Université du Québec à Montréal décerne un doctorat honorifique à Marie Mc Andrew

Marie Mc Andrew

Marie Mc Andrew

Crédit : Amélie Philibert

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La professeure émérite de l’UdeM sera honorée pour sa contribution remarquable à l’avancement des connaissances en matière d’immigration et d’intégration des personnes d’origines diverses au Québec.

La professeure émérite du Département d’administration et fondements de l’éducation de l’Université de Montréal Marie Mc Andrew figure parmi les trois récipiendaires d’un doctorat honoris causa remis par l’Université du Québec à Montréal cette année. Elle recevra cette distinction, la plus haute de la sphère universitaire, au cours d’une cérémonie qui se tiendra le 26 octobre au Cœur des sciences.

Pionnière dans le domaine de l’éducation interculturelle et pluriculturelle, Marie Mc Andrew a une feuille de route notable. Ayant commencé sa carrière en tant qu’enseignante, son intérêt pour l’éducation comparée l’amène à effectuer un échange en France, où elle enseignera dans le milieu de l’enfance inadaptée, avant d’aller enseigner le français en Louisiane. À une époque où le Québec prend un virage majeur à la suite de l’adoption de la loi 101, ces expériences la motiveront à entreprendre une maîtrise sur le rôle de l’école quant aux langues minoritaires aux États-Unis. Elle se tournera ensuite vers le Québec et fera un doctorat en éducation comparée et en fondements de l’éducation, où elle s’intéressera aux réactions à l’égard de la nouvelle réalité pluriethnique et de ses effets.

Tout au long de sa carrière, elle a mené de nombreux projets visant l’amélioration des politiques et la conception de programmes éducatifs en ce qui concerne la diversité et l’inclusion, la plupart en partenariat avec les milieux gouvernementaux, scolaires ou communautaires. À titre de conseillère au Bureau des sous-ministres du ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec, elle a participé à l’élaboration et à la mise en œuvre, en 1990, de l’énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration Au Québec pour bâtir ensemble, qui définissait les orientations normatives et pratiques du Québec au moment où il élargissait significativement ses compétences dans ce champ partagé avec le gouvernement fédéral. Au cours de son passage à la tête du Centre de recherche interuniversitaire de Montréal sur l’immigration, l’intégration et la dynamique urbaine, elle a coordonné plus de 60 projets de recherche sur les enjeux liés à l’immigration. Pendant plus de 10 ans, elle a dirigé le Groupe de recherche sur l’ethnicité et l’adaptation au pluralisme en éducation, où elle s’est penchée sur le rôle de l'école dans l’intégration des immigrants, l’adaptation du système scolaire québécois à la diversité et l'éducation à la citoyenneté. Ces travaux ont mené d’ailleurs à son premier livre, Immigration et diversité à l’école: le cas québécois dans une perspective comparative, publié en 2002 et lauréat du prix Donner du meilleur livre canadien sur les politiques publiques. Elle en signera deux autres par la suite, soit Les majorités fragiles et l’éducation: Belgique, Catalogne, Irlande du Nord, Québec, finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général dans la catégorie Essais, présentant les conclusions du réseau sur l’éducation dans les sociétés divisées, puis La réussite éducative des élèves issus de l’immigration: dix ans de recherche et d’intervention au Québec, faisant la synthèse des travaux de son plus récent groupe de recherche: Immigration, équité et scolarisation.  

Retour à l’Université de Montréal

En 2018, alors que Marie Mc Andrew a pris sa retraite, le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, fait appel à elle pour un mandat à titre de conseillère spéciale du recteur en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Elle sera alors amenée à coordonner la mise en place du plan d’action triennal de l’UdeM, déposé en mai 2020. Il faisait suite à un énoncé de vision diffusé au printemps 2019, qui traçait les grands principes et principaux engagements de l’Université, et à un vaste diagnostic qui désignait les acquis et les défis relativement à cette question. Cette expérience n’est pas sans rappeler ses débuts professionnels, par son aspect horizontal et la multiplicité des partenaires concernés. Elle qualifiera d’ailleurs ce mandat de véritable coup de jeunesse.

Aujourd’hui, elle continue d’agir comme consultante dans divers projets, mais elle est surtout engagée auprès de la relève en offrant du mentorat. Sommité dans sa discipline, elle est fière d’avoir dirigé ou contribué à former un grand nombre de chercheurs et chercheuses des universités québécoises et canadiennes actifs aujourd’hui dans le domaine de la diversité. «J’ai pleinement confiance en la nouvelle génération, fait-elle valoir. J’ai fait ma marque et je laisse les jeunes continuer le travail.»