La vision de Sarah Dufour

Sarah Dufour n’a pas peur des changements. Au contraire, elle les crée. Très engagée dans la vie pédagogique de son département, la professeure de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal est à l’origine du passage à l’approche par compétences dans les parcours de formation de l’unité, qui avait jusqu'alors privilégié l'approche par objectifs. À la tête de cette réforme depuis 2015, elle tenait à ce que l’apport de tout un chacun soit pris en compte dans le processus conduisant au changement. Elle a ainsi mobilisé le corps professoral et plusieurs membres du personnel dans ce projet qui a mené à la conception, à l’adoption, puis à la modification majeure des programmes, finalement mise en œuvre en 2020. «Je me suis assurée que les formateurs et formatrices ont eu voix au chapitre dès le début tout en modulant les attentes selon une gestion progressive du changement, explique-t-elle. La démarche participative a permis à tous et à toutes de se prononcer sur la conceptualisation du projet à divers moments clés, notamment au cours d’activités pédagogiques.»

Cet aspect pratique de l’enseignement se trouvait dans la pédagogie de Sarah Dufour bien avant qu’il soit adopté par l’école. La professeure a conçu, en 2010, un cours préparatoire aux stages offert dès la première année du baccalauréat. Reposant sur un concept novateur d’ateliers où professeurs et praticiens coenseignent, des travaux réflexifs et des jeux de rôle pour les étudiants et étudiantes y sont entre autres proposés, ce qui les sensibilise à des apprentissages complexes. Aux cycles supérieurs, elle a adapté son séminaire sur la violence à l’égard des enfants afin de le différencier de celui donné au premier cycle. Elle a ainsi élaboré, en collaboration avec une conseillère pédagogique, une approche centrée sur les débats, permettant un développement des compétences en lien avec la pratique professionnelle. Encline à partager son savoir à ce sujet, elle est également l’auteure de plusieurs publications sur des thèmes liés à l’enseignement universitaire.

Paul Gendreau, directeur de l’École de psychoéducation, souligne sans hésiter son approche pédagogique et son engagement à l’égard de son unité. «Son enseignement est stimulant, interactif et collaboratif. Elle fait participer les étudiants et les étudiantes à des débats et des jeux de rôle qui favorisent la pensée critique et le développement du savoir-être professionnel. Quand je pense à son influence sur nos programmes de formation et à sa bienveillance envers la communauté étudiante, je constate que l’École de psychoéducation n’aurait pas évolué aussi promptement et aussi favorablement sans elle.»