Prix Acfas: cinq membres de l’Université de Montréal récompensés

L’Université de Montréal a récolté 4 des 10 prix de l’Acfas destinés aux chercheurs et chercheuses et remis à son gala annuel, tenu le 8 novembre. Un candidat au doctorat a également obtenu l’un des prix accordés à la relève.

Sylvie Belleville est lauréate du prix Léo-Pariseau

La neuropsychologue Sylvie Belleville obtient le prix Léo-Pariseau pour les sciences biologiques et de la santé. Professeure au Département de psychologie, elle est une sommité dans les domaines du vieillissement et des maladies neurodégénératives. Ses recherches sur la caractérisation cognitive de la maladie d’Alzheimer et sur la caractérisation du trouble cognitif léger sont reconnues internationalement. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuroscience cognitive du vieillissement et plasticité cérébrale, elle travaille à élaborer des programmes visant à réduire le risque de déclin cognitif et de démence. Ses travaux ont d’ailleurs démontré que des exercices cognitifs, lorsqu’ils sont effectués à un stade précoce de la maladie d’Alzheimer, réussissaient à activer des zones cérébrales qui prenaient le relais des aires de la mémoire détériorées.

Elle était, jusqu’à tout récemment, directrice du Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, étant ainsi l’une des premières psychologues à diriger un centre de recherche hospitalier québécois.

Céline Bellot remporte le prix Pierre-Dansereau

Céline Bellot est lauréate du prix Pierre-Dansereau pour l’engagement social. Formée en droit et en criminologie, cette professeure de l’École de travail social tente d’analyser et de mettre au jour, depuis plus de 20 ans, les politiques et pratiques institutionnelles qui concourent à la stigmatisation et à la répression des personnes les plus vulnérables de la société. Elle porte un intérêt particulier à la compréhension des expériences de déviance des jeunes et aux logiques d’intervention à leur égard. Ses recherches ont notamment porté sur la judiciarisation des populations itinérantes et des populations canadiennes en situation de pauvreté.

Elle est membre du Centre international de criminologie comparée et de la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec. Elle dirige également l'Observatoire des profilages, une coalition des milieux universitaire, communautaire et institutionnel s’intéressant au profilage dans divers secteurs tels que les services de police, la protection de la jeunesse ou encore le réseau de la santé et des services sociaux.

Jacques Brodeur obtient le prix Michel-Jurdant

L’écologiste Jacques Brodeur reçoit le prix Michel-Jurdant pour les sciences environnementales. Professeur au Département de sciences biologiques, il est directeur de l’Institut de recherche en biologie végétale et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biocontrôle. Expert dans le domaine de la lutte biologique, il étudie la biologie et l’écologie de divers champignons, bactéries, parasites ou prédateurs, ces ennemis naturels pouvant réduire ou détruire les populations d’organismes indésirables. Il mène ses recherches autant du côté des champs agricoles que de celui des espaces verts urbains, lieux caractérisés par la présence de populations animales et végétales instables et vulnérables en raison d’un manque de diversité.

Chercheur prolifique, il est membre du Centre de la science de la biodiversité du Québec et du Centre SÈVE, un regroupement interinstitutionnel visant à accroître la productivité végétale du secteur agricole québécois. Il est également l’un des quatre coresponsables du Réseau québécois de recherche en agriculture durable, financé par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Émile Lévy est lauréat du prix Adrien-Pouliot

Émile Lévy remporte le prix Adrien-Pouliot pour la coopération scientifique avec la France. Ce professeur des départements de nutrition et de pédiatrie est reconnu internationalement pour ses travaux sur la digestion, l’absorption et le métabolisme des lipides et les maladies qui leur sont associées, telles que l’athérosclérose, la résistance à l'insuline, l’obésité et le diabète. Ses recherches font avancer les connaissances sur le système gastro-intestinal, notamment en ce qui a trait à ses interactions avec l’alimentation et le système cardiovasculaire.

Tout au long de sa carrière, il a travaillé au maintien et à la création de collaborations dans son domaine au Canada et à l’étranger. Il a entre autres fondé le Réseau international EPODE, visant à prévenir et à contrer l’obésité chez les enfants. Il a également contribué, avec des scientifiques de la France, à la mise en place d’un réseau international de centres hospitaliers universitaires francophones ainsi qu’à la création d’équipes française et québécoise centrées sur la santé des mères et des enfants.

Alexis Pinsonnault-Skvarenina reçoit le prix Relève IRSST ‒ Doctorat, santé et sécurité au travail

Le doctorant Alexis Pinsonnault-Skvarenina est lauréat du prix Relève IRSST, santé et sécurité au travail. Sous la direction du professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie Tony Leroux, l’audiologiste a mené l’une des rares recherches à s’intéresser aux effets du bruit sur le système auditif des travailleurs et travailleuses, qui vise à mettre en place une approche de prévention et de sécurité de l’audition en milieu de travail. L’étudiant en sciences biomédicales a ainsi étudié la synaptopathie auditive, une atteinte du système auditif qui se caractérise par une destruction des synapses des cellules sensorielles de l’oreille interne et de certaines fibres du nerf auditif. Cette détérioration, indétectable par les outils cliniques habituels, serait un précurseur de la surdité.

Déjà reconnu dans son domaine, il a reçu, en avril dernier, la bourse Raymond-Hétu de l'Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec pour sa participation au 13^th ICBEN Congress on Noise as a Public Health Problem en Suède, l’un des plus importants congrès internationaux portant sur le bruit en tant qu’enjeu de santé publique.