Escale à l’Exposition des finissantes et finissants de la Faculté de l’aménagement

L'exposition 2025 des finissantes et finissants de la Faculté de l'aménagement de l'UdeM

L'exposition 2025 des finissantes et finissants de la Faculté de l'aménagement de l'UdeM

Crédit : Liv Mann Tremblay

En 5 secondes

Encore une fois, les quelque 300 finissants et finissantes de la Faculté de l’aménagement en ont mis plein la vue à l’occasion de leur exposition de fin de parcours.

Sur le thème de l’escale, l’Exposition des finissantes et finissants de la Faculté de l’aménagement (EFFA) 2025 de l’Université de Montréal a été l’occasion de prendre un pas de recul par rapport au chemin parcouru. Inaugurée le 8 mai, elle s’est déroulée jusqu’au 14 mai, soit quatre jours de plus que les années précédentes.

Parmi les nombreux projets de maîtrise ou d’atelier au baccalauréat, quelques-uns ont attiré notre attention.

Entre transition et temporalité

Entre transition et temporalité

Le projet Entre transition et temporalité a remporté le Prix d’excellence BC2-Jean-Marc Latreille, qui souligne l’excellence de l’intégration des potentiels et contraintes physiques d’un lieu.

Crédit : Hugues Bélanger

Comment reconfigurer un ancien dépotoir situé en plein cœur de Montréal et présentant de nombreux défis sociaux comme environnementaux? Marie-Laurence Blanchard, Florence Castonguay et Béatrice Girard, finissantes au baccalauréat en architecture de paysage, ont décidé de se pencher sur la création d’un corridor écologique pour faire le lien entre la rivière des Prairies et le fleuve Saint-Laurent.

À proximité de la future station de métro Anjou, leur projet propose de relier le parc du Boisé-Jean-Milot et le parc Félix-Leclerc pour en faire un grand parc urbain, intégrant des infrastructures vertes. «C’est un véritable écosystème urbain. Nous voulions augmenter les interactions entre l’humain et la nature pour renforcer ce lien», mentionne Marie-Laurence Blanchard. Pour répondre aux besoins définis au cours d’une consultation publique et s’adapter à l’évolution rapide du secteur, le projet a été divisé en trois phases qui demandent le moins d’entretien possible. «La consultation publique nous a sensibilisées à des questions que nous n’avions pas envisagées. C’était beau de voir les résidants allumés par nos idées», soulignent-elles.

Des référents pour inspirer

Des référents pour inspirer

Des référents pour inspirer

Crédit : Hugues Bélanger

«Ce projet nous a permis de faire de l’urbanisme, mais en prenant un pas de recul; notre vision n’était pas nécessairement la même parce que l’urbanisme, c’est une discipline occidentale», observe Simon Gervais, finissant au baccalauréat en urbanisme. Son équipe, composée de Tumaï Georges et de Geneviève Martin, a produit un guide de référents à la demande de la communauté mohawk de Kahnawake, qui elle aussi connaît une crise du logement.

Les 14 propositions exemplaires, qui pourront servir d’inspiration à la communauté, ont été sélectionnées en fonction de sept critères: la durabilité, l’intégration d’éléments culturels, la diversification de l’offre de logements, la création d’un esprit de communauté, l’accès à la nature, le contexte urbain analogue à Kahnawake, l’abordabilité et la conception par et pour les Autochtones. «La prise en compte de ces facteurs assure la création d’un projet culturellement pertinent», affirme Simon Gervais.

Perception

Perception

Perception

Crédit : Hugues Bélanger

Perception est un projet d’habitation conçu pour la famille d’un enfant atteint d’atrophie optique, une maladie qui entraîne une perte progressive de la vision. «J’ai vraiment été touchée par les témoignages de la Fondation des aveugles du Québec. J’ai appris que 75 % des adultes non voyants vivaient sous le seuil de la pauvreté», relate Roxanne Turcotte, finissante au baccalauréat en design d’intérieur.

L’étudiante a conçu une maison intergénérationnelle qui évoluerait avec la situation de l’enfant et ses besoins changeants. En jouant sur les textures, la volumétrie et les matériaux, elle a voulu donner des repères faisant appel à tous les autres sens: l’ouïe (les vastes aires communes s’opposent aux pièces privées, qui offriront une sonorité plus intime), le toucher (les détails de brique contrastants permettent de reconnaître les lieux avec ses mains) et l’odorat (l’ardoise, qui dégage une odeur caractéristique lorsqu’elle est mouillée, est utilisée dans la salle de bain). 

Karaï

Karaï

Le projet Karaï s’est vu attribuer le prix Membre de l’ADIQ, qui récompense l’excellence d'un projet de fin d’études. Tressy Tavernier a également reçu la Bourse d’excellence DCI Sani Marc pour l’excellence de son dossier.

Crédit : Hugues Bélanger

Depuis 2011, la Martinique est aux prises avec d’importantes quantités de sargasses, une espèce d’algue brune, qui envahissent ses côtes. «Ça cause de nombreux problèmes sur le territoire. J’ai souhaité y apporter une réponse en valorisant les algues», raconte Tressy Tavernier, finissante à la maîtrise en design, création et innovation, et elle-même martiniquaise. 

Après des recherches en laboratoire, elle a découvert que l’alginate extrait des algues pouvait servir à faire une membrane cutanée contre les coups de soleil. Ce matériau biocompatible et biodégradable apaise ainsi les coups de soleil et a l’avantage de protéger la peau contre le frottement des vêtements. La fabrication de ce produit permettrait de faire d’une pierre deux coups: une espèce nuisible serait utilisée comme ressource innovante et le développement économique local serait favorisé par la création d'emplois dans la transformation. 

AegisX

AegisX

L’équipe derrière AegisX a reçu le Prix de design: meilleure étude par prototypage et le prix Design et impact social, remis par l’École de design de l’UdeM.

Crédit : Hugues Bélanger

«Une femme n’est pas un petit homme!» remarque Alissia Lily Alacchi, finissante au baccalauréat en design industriel. C’est pourtant ce qu’elle et son équipe ont observé durant leurs recherches: «Partout dans le monde, plusieurs femmes témoignaient du fait que leur morphologie était complètement mise de côté», ajoute sa collègue Viviane Fontaine-Maltais. 

Plutôt que de travailler sur un uniforme de combat unisexe, elles se sont attachées à concevoir un prototype d’uniforme pour les femmes: ceinture tactique qui s’ajuste à leurs hanches et leurs mouvements, veste balistique plus petite, répartition du poids différente. «On a appris beaucoup sur les mouvements nécessaires, les différentes formes de corps et comment s’y adapter», conclut la troisième membre de l’équipe, Frédérique Mailloux.

Au fil de l’eau

Au fil de l’eau

Au fil de l’eau

Crédit : Hugues Bélanger

Sur le bord du canal de Lachine, le projet de Camille Brodeur, finissante à la maîtrise en architecture, vise à réconcilier l’ancien et le nouveau. «Dans un contexte de transition écologique, le projet tente de reconsidérer les friches urbaines témoignant du passé industriel comme des paysages créant un nouveau dialogue entre la communauté et le territoire», écrit-elle. Son travail lui a valu la Médaille étudiante de l’Institut royal d’architecture du Canada, remise au projet de mémoire le plus remarquable de sa promotion.

La vocation nouvelle d’axe culturel de même que le programme d’aquaponie proposée, qui nourrit la communauté tout en réduisant les déchets organiques, favorisent la réappropriation par la communauté laSalloise de cet espace mal-aimé.

DUAL-R

DUAL-R

DUAL-R

Crédit : Hugues Bélanger

La structure DUAL-R est le fruit d’un atelier numérique de première année du programme de maîtrise en architecture. «On combine l’utilisation d’outils numériques avec la réalité augmentée et le travail artisanal», explique Katherine Couture.

La structure réciproque en forme de croustille a été conçue à l’aide de l’application Grasshopper et construite par les étudiants et étudiantes dans l’atelier de bois de l’École d’architecture. Celle-ci a permis l’utilisation de matériaux imparfaits et usagés, assemblés en alvéoles. «En tant qu’architectes, nous devrions prendre en considération la difficulté d’accès de certains matériaux et leur impact sur l’environnement», estime l’étudiante.

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