Deux lauréates de «La preuve par l’image» à l’UdeM

«Lumière sur les feux» et «Désertification au Yukon»

«Lumière sur les feux» et «Désertification au Yukon»

Crédit : Maude Perrault-Hébert et Marie-Pierre Bastien-Thibault

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Maude Perrault-Hébert et Marie-Pierre Bastien-Thibault sont lauréates du concours «La preuve par l’image».

Maude Perrault-Hébert, chargée de cours au Département de géographie de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, et Marie-Pierre Bastien-Thibault, étudiante à ce même département, font partie des lauréats du 12e concours La preuve par l’image.

Ce concours organisé par l’Acfas, en collaboration avec Radio-Canada et le Festival Eurêka!, récompense les meilleures images issues de la recherche scientifique.

Lumière sur les feux

  • Lumière sur les feux

    «Lumière sur les feux»

    Crédit : Maude Perrault-Hébert

La chargée de cours Maude Perrault-Hébert remporte le prix spécial du jury Humain-Nature ainsi que le prix du public pour sa photo Lumière sur les feux.

«Je suis très contente. Je ne m’attendais pas à recevoir ces marques de reconnaissance pour cette photo, que j’ai prise avec mon cellulaire», dit-elle.

Celle qui étudie les incendies de forêt dans son doctorat est partie l’an passé dans le parc national de la Mauricie observer le déroulement d’un feu de forêt dirigé. «Pour mes recherches, j’évalue, derrière mon écran d’ordinateur, l’effet de la réduction de l’épaisseur des matières organiques feu après feu. Voir ce processus en temps réel a été pour moi extrêmement enrichissant.»

En regardant la photo de Maude Perrault-Hébert, on croirait qu’elle a été prise au petit matin, au moment où le soleil se lève et où une fine brume s’élève autour du lac. Pourtant, cette photo a été réalisée en fin de journée, quelques instants après que les flammes sont passées. Cette brume fantomatique est en fait de la fumée. Sous elle, des tisons vont continuer à consumer la matière organique au sol pendant plusieurs jours. Des graines de plantes vont alors recoloniser le terrain et avoir accès plus facilement au sol minéral. Les espèces dont la stratégie de reproduction est adaptée au feu contribuent alors au peuplement forestier.

«Souvent, les gens voient négativement les incendies de forêt, qui font de plus en plus la manchette ces dernières années à cause des changements climatiques. Avec cette photo, je voulais les présenter sous un angle différent en révélant leur beauté et en dévoilant leurs conséquences positives. Ce qu’on voit, c’est la nature qui renaît de ses cendres», déclare-t-elle.

Désertification au Yukon

  • Désertification au Yukon

    «Désertification au Yukon»

    Crédit : Marie-Pierre Bastien-Thibault et James King

L’étudiante Marie-Pierre Bastien-Thibault a gagné le prix du jury pour la photo Désertification au Yukon, qu’elle a soumise avec son superviseur de recherche James King, professeur au Département de géographie de l’UdeM. «J’étais ravie quand j’ai appris que cette photo avait obtenu le prix du jury», indique-t-elle.

En mai 2019, Marie-Pierre Bastien-Thibault est partie en stage de recherche au Yukon. Au moment où la photo a été prise, son équipe venait d’installer une station météorologique dans la vallée d’A’ąy Chù pour étudier les incidences sur l’environnement des émissions de poussière minérale. Sur la photo, on voit l’un des chercheurs revenir dans une tempête de poussière.

Cette photographie présente le lit asséché de la rivière A’ąy Chù, appelée également Slims. En 2016, le retrait du glacier Kaskawulsh a amené les eaux de fonte à changer de bassin versant, privant ainsi l’A’ąy Chù de son principal affluent. Les répercussions environnementales sont énormes, tant par la hausse des températures et l’assèchement presque complet de la rivière que par la diminution du niveau du lac Kluane (on parle de deux mètres de moins par endroit) et les fortes émissions de poussière quasi quotidiennes. En outre, les cycles migratoires de certaines espèces ont été modifiés et la répartition des espèces sur le territoire a également changé.

Les communautés de la région sont maintenant fréquemment confrontées à des tempêtes de poussière et les effets de l’inhalation de cette poussière ne sont pas encore tout à fait quantifiés. De surcroît, il s’agit de communautés autochtones, où la pratique de la chasse et de la pêche est très importante, si bien que ces changements environnementaux les affectent aussi culturellement. 

«Cette photo est un exemple concret des changements climatiques et de leurs effets ici, au Canada. Participer à ce concours, c’était donc pour nous une façon simple et efficace de montrer au grand public ce que peuvent être les enjeux environnementaux et sociaux associés aux changements climatiques», explique Marie-Pierre Bastien-Thibault.

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