Plusieurs membres de la communauté de l’UdeM sont décorés de l’Ordre national du Québec

En 5 secondes

L’Ordre national du Québec souligne la contribution au développement et au rayonnement de la province de nombreux professeurs, diplômés et donateurs de l’Université de Montréal.

Plusieurs membres de la communauté de l’Université de Montréal seront décorés de l’Ordre national du Québec au cours d’une cérémonie virtuelle qui se tiendra le 22 juin prochain. Créée en 1984, cette distinction honore les personnes ayant participé à l’évolution et au rayonnement du Québec, que ce soit par leurs réalisations, leur engagement ou leurs idéaux, et qui ont laissé une empreinte dans l’imaginaire québécois.

Recommandées au premier ministre par le Conseil de l'Ordre national du Québec à la suite d’un appel de candidatures, les nominations ont été officialisées par décret gouvernemental le 11 mai. Les récipiendaires se verront remettre l’un des trois insignes de l’Ordre, soit grand officier, officier et chevalier, selon le degré et l’ampleur de leurs contributions.

«Si ces nouveaux membres de l’Ordre national du Québec sont honorés, c'est parce que le peuple québécois voit en eux la marque de l'excellence et qu'il reconnaît leur apport grandiose à notre société. Je les félicite pour leur cœur à l'ouvrage, leur engagement soutenu et leurs précieux talents. Leur lumière fait rayonner, encore et toujours, notre si belle province. Au nom des Québécoises et des Québécois, je les remercie de leur inspirante et colossale contribution», a souligné le premier ministre, François Legault.

Corps professoral

Guy Rocher

Insigne de grand officier

Guy Rocher est professeur émérite de la Faculté de droit et du Département de sociologie de la Faculté des arts et des sciences. Intellectuel engagé, il a participé à de nombreux projets marquants pour la société québécoise. Figurant dans Le Petit Larousse illustré pour son rôle décisif en matière de politique linguistique, culturelle et scientifique pour le Québec, il a été l’un des 12 membres de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, où il a contribué à la rédaction du rapport Parent, l’un des documents fondateurs du système éducatif québécois. Reconnu dans le milieu universitaire pour ses avancées dans le domaine de la sociologie du droit, il a été chercheur associé au Centre de recherche en droit public de 1979 à 2014 et en est depuis membre honoraire. Il a obtenu de nombreux prix tout au long de sa carrière, dont les médailles Sir John William Dawson et Pierre-Chauveau, en plus d’avoir été élu membre de l’Ordre du Canada en 1971 et de l’Ordre de l’excellence en éducation du Québec en 2018.

Insigne d’officier

Recteur de l’UdeM de 2010 à 2020, Guy Breton a fortement contribué à l’essor et à la reconnaissance à l’échelle internationale de l’établissement. Très actif dans le domaine de la philanthropie, il a réussi à établir un record dans le milieu universitaire grâce à la campagne de financement Campus Montréal, où 601 M$ ont été amassés de 2012 à 2017. Il a aussi été à la tête du projet d’aménagement du Complexe des sciences et du campus MIL, projet de développement de l’UdeM le plus important depuis la construction du campus de la montagne dans les années 40. Radiologiste de formation, il a joué un rôle déterminant dans la planification et l’édification du Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Reconnu comme un gestionnaire visionnaire et audacieux, il a occupé plusieurs postes de direction à l’UdeM, dont ceux de directeur du Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire, de vice-doyen à la Faculté de médecine et de vice-recteur exécutif. Il a également reçu de nombreux prix, tels que le prix Albert-Jutras de la Société de radiologie du Québec en 2009, le prix Personnalité SRQ/ARQ de ces deux sociétés (Société de radiologie du Québec et Association des radiologistes du Québec) en 2011 et le prix d’excellence pour une carrière éminente de l’Association canadienne des radiologistes en 2020.

Professeur honoraire à la Faculté de médecine, Renaldo Battista est un pionnier de l’évaluation des technologies de la santé. Durant sa carrière, il s’est spécialisé dans l'intégration des services préventifs à la pratique clinique, l’élaboration et l'implantation de lignes directrices en pratique clinique ainsi que l'évaluation des technologies de la santé. Titulaire d’une maîtrise en santé publique et d’un doctorat en politiques et gestion de la santé de l’Université Harvard, il a occupé de nombreux postes de direction. Il a agi à titre de directeur scientifique du Fonds de recherche du Québec – Santé de 2012 à 2017, a été président du Conseil d'évaluation des technologies de la santé du Québec de 1994 à 2000, puis président-directeur général de l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé de 2000 à 2004. Il est aujourd’hui directeur général de l’Oncopole, un pôle de recherche, de développement et d’investissement visant à accélérer la lutte contre le cancer, qu’il a également contribué à créer.

Marcel Boyer

Insigne de chevalier

Professeur émérite du Département de sciences économiques, Marcel Boyer a été nommé membre de la Société royale du Canada en 1992, puis officier de l’Ordre du Canada en 2015. Économiste, il a permis une meilleure compréhension de plusieurs phénomènes économiques et sociaux. Cofondateur du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, il est reconnu pour ses propositions en faveur d’une social-démocratie de concurrence, basée sur un recours systématique aux mécanismes de marché dans la production des biens et des services publics et sociaux. Appelé à agir à titre d’économiste expert auprès de plusieurs organismes et entreprises au Canada et à l’étranger, il a donné plus de 200 conférences et séminaires scientifiques à travers le monde, il a touché à de nombreux sujets tels que l’économie industrielle, l’économie du droit d’auteur, l’émergence de la règlementation incitative, l’évaluation des investissements publics et privés, l’analyse des cartels et des pratiques anticoncurrentielles et les politiques en santé, en éducation et en infrastructures.

Louise Caouette-Laberge

Crédit : Amélie Philibert

Louise Caouette-Laberge est chirurgienne plasticienne pédiatrique au CHU Sainte-Justine et professeure émérite du Département de chirurgie. Engagée dans la communauté, elle a participé à 39 missions humanitaires en tant que chirurgienne bénévole. Elle a également cofondé, en 2006, Mission sourires d’Afrique, un organisme humanitaire composé d’une quarantaine de bénévoles permettant d’opérer gratuitement des enfants nés avec une fente labiopalatine et d’enseigner les techniques chirurgicales pour les corriger à travers le monde. Reconnue au Canada et à l’échelle internationale, elle a reçu de nombreux prix autant pour ses réalisations éducatives que pour son engagement social auprès des enfants d’ici et d’ailleurs. Auteure de plus de 200 communications et publications scientifiques dans le domaine de la chirurgie plastique chez l’enfant, elle a été invitée à plusieurs reprises au Canada et à l’étranger pour donner des conférences sur ce thème.

Diplômés

Insigne d’officier

Jean-Pierre Ménard (droit 1983) est un grand défenseur des usagers du système québécois de santé. Au cours de sa carrière, il a apporté d’importantes améliorations aux recours qui s’offrent aux personnes victimes de fautes médicales ou de mauvais traitements sociosanitaires. Les causes qu’il a défendues, en matière de droit de la santé, ont eu une incidence sur l’accessibilité, la qualité et la sécurité des soins dans les milieux hospitalier et extrahospitalier. Par son enseignement universitaire ciblé ainsi que ses actions militantes orientées vers divers intervenants, Jean-Pierre Ménard a renforcé la protection des personnes vulnérables sur le plan de la santé et des services sociaux.

Serge Ménard (droit 1965) a connu un double parcours politique, au provincial et au fédéral, après avoir mené une carrière d’avocat-criminaliste de 1968 à 1994 et à la suite d’un mandat de bâtonnier du Québec en 1986 et 1987. Au sein du gouvernement du Québec, il a été ministre de la Justice, de la Métropole, des Transports et de la Sécurité publique, où il a lutté contre les organisations criminelles et réformé les services policiers, la sécurité incendie et la sécurité civile. Député du Bloc québécois de 2004 à 2011, il a travaillé à améliorer les relations du gouvernement avec les communautés autochtones.

Insigne de chevalier

Cinéaste, scénariste et producteur, Jean-Marc Vallée (études cinématographiques 1984 et 1986) a écrit et réalisé de nombreux films et séries télévisées, qui ont été primés à travers le monde. C.R.A.Z.Y., Café de Flore, Dallas Buyers Club, Wild, Demolition, Big Little Lies et Sharp Objects: tous se démarquent par la touche inimitable qu’il sait insuffler à ses réalisations. Ses films, mettant en scène des personnages souvent déchirés et en quête d’un bonheur qui n’est jamais simple, sont empreints d’une grande humanité et portés par une trame musicale prégnante. En abordant des sujets graves et complexes, Jean-Marc Vallée a bâti une œuvre à la fois puissante et intime, qui a su conquérir tant la critique que le grand public.

Médecin vétérinaire dans l’univers de la pharmaceutique animale, Johanne Elsener (médecine vétérinaire 1983, sciences vétérinaires 2000) milite pour l’amélioration de la vie sociale, culturelle et environnementale dans une perspective avant tout humaniste. Organisatrice talentueuse et coordonnatrice énergique, elle a su rallier de multiples partenaires autour de Ça marche Doc!, une initiative lancée en 2016 et mise sur pied avec des ressources professionnelles de la santé, qui vise à sensibiliser les gens et les décideurs aux avantages d’un aménagement urbain orienté vers la prévention. Citadine soucieuse de son propre milieu, elle a participé à la mission de reverdissement urbain de Ça marche Doc! avant même que cette dernière soit définie, en présidant les organismes Héritage Québec et Québec Arbres de même que, plus tard, Santé Urbanité.

Michèle Ouimet (histoire 1976) a pratiqué le journalisme avec une forte volonté de suivre au plus près l’actualité internationale et de la vulgariser. Elle a intégré l’équipe de La Presse en 1989, où elle a été successivement journaliste, éditorialiste, cadre responsable du cahier principal du quotidien et chroniqueuse. Parallèlement, de 1992 à 2019, elle a été grande reporter, couvrant une multitude de zones dangereuses, tourmentées et dévastées à travers le monde. En 2020, avec deux romans et deux récits à son actif, Michèle Ouimet a pris sa retraite du milieu journalistique pour se consacrer à l’écriture de livres.

Titulaire d’un baccalauréat en psychologie (1985) et d’un certificat en journalisme de l’Université de Montréal, Sophie Thibault est entrée à la salle d’information de Télé-Métropole en 1988. En mai 2002, elle est devenue la première femme en Amérique du Nord à être nommée chef d’antenne solo d’un bulletin national, soit Le TVA Nouvelles 22 h. Elle a reçu l’Ordre du mérite de la radiodiffusion, a gagné neuf trophées Artis et un prix Gémeaux hommage, puis a été décorée de l’insigne de chevalier de l’Ordre de la pléiade de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Sophie Thibault a longtemps été active auprès de la Société canadienne de la sclérose en plaques. La protection de la biodiversité lui tient aussi à cœur; sa passion pour la photographie animalière en témoigne. Elle a signé un livre photos ainsi qu'un livre témoignage sur sa relation avec sa mère, atteinte de sclérose en plaques pendant 50 ans.

Philanthropes

Insigne d’officier

Brian Bronfman (Fondation de la famille Brian Bronfman) est issu d’une illustre famille qui témoigne d’une longue tradition philanthropique. Il consacre tout son temps au secteur caritatif. En 2006, il a créé sa propre fondation, dont le mandat est l’édification d’une société pacifique et inclusive. En 2009, il a cofondé le Réseau pour la paix et l’harmonie sociale, un organisme qui travaille sur la diversité et l’inclusion, la prévention de la violence et la promotion de la paix. Il est engagé dans d’autres initiatives telles que les Médailles de la paix des YMCA du Québec. Il croit au pouvoir de la collaboration. Médiateur de formation et de nature, il sait rassembler des gens pour créer et renforcer les actions en faveur d’une société plus juste et harmonieuse.

Tout au long de sa carrière, Suzanne Sauvage (donatrice à la Faculté de musique) a défendu, avec énergie et conviction, le rôle et l’importance des créateurs tout comme ceux des femmes dans les entreprises. Sur le plan professionnel, cette gestionnaire chevronnée a travaillé dans de grandes sociétés avant de prendre, à partir de 2010, les commandes du Musée McCord, qu’elle a su fusionner avec deux autres établissements muséaux pour conquérir un public métissé, rajeuni et toujours plus nombreux. Sur le plan personnel, elle s’est engagée dans plusieurs organisations, telles que le Théâtre de Quat’Sous, l’Orchestre Métropolitain, le Ballet national du Canada, la Compagnie Marie Chouinard, O Vertigo et l’Université Concordia.

Insigne de chevalier

Très présente sur la scène socioéconomique montréalaise, Anne-Marie Hubert a rapidement gravi les échelons au sein d’EY, où elle a, entre autres, mis en place des pratiques émergentes et siégé au comité directeur de la firme canadienne ainsi qu’à son conseil international. Elle est reconnue pour remettre en question le statu quo et créer un environnement menant au succès de l’ensemble des parties prenantes. Par son soutien constant, elle exerce une influence positive sur l’économie et les collectivités. Priorisant l’inclusion et la diversité culturelle, elle mène les individus et les organisations à la réalisation de leur plein potentiel. Elle a notamment collaboré avec l’Institut des administrateurs de sociétés, le Forum des politiques publiques et Centraide du Grand Montréal.

Andrew Molson (Fondation Molson) s’inscrit dans les actions commerciales et philanthropiques qui font la renommée de la mythique lignée familiale implantée à Montréal depuis sept générations. Il fait preuve d’un engagement multiple envers la collectivité tout en participant de manière marquée à l’essor économique du Québec. Président des conseils d’administration d’Avenir Global et de Molson Coors Beverage Company, il siège également aux conseils de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, de la Fondation de l’Université Concordia, de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal, d’Affaires/Arts, de la Fondation Evenko et de la Fondation de l’Orchestre symphonique de Montréal. L’ont aussi eu comme administrateur la Fondation Montréal inc., le Forum des politiques publiques, l’Institut Mallet, la Fondation CHU Sainte-Justine, Pointe-à-Callière et bien d’autres organisations.

Architecte de profession à la tête de l’une des plus importantes firmes du Québec, Claude Provencher (donateur à l’École d’architecture) partage depuis plusieurs décennies sa vision d’une intervention responsable en faveur de l’aménagement de lieux urbains et de vie générateurs de beauté et de mieux-être collectif. Entouré d’une équipe multidisciplinaire en architecture, urbanisme et design urbain et d’intérieur, Claude Provencher a toujours considéré l’architecture dans une perspective beaucoup plus large que la simple production de bâtiments. Reconnu autant pour la qualité de ses réalisations que pour son engagement dans la communauté, il est sensible à son environnement et désireux de créer des ensembles à la fois contemporains et respectueux de leur identité profonde.

Avec sa formation d’historienne, Jennifer Stoddart s’est démarquée dès 1982 en publiant, avec le collectif Clio, le livre L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. Dans la décennie 2000, elle a su recadrer le droit au respect de la vie privée, ayant été présidente de la Commission d’accès à l’information du Québec, puis commissaire à la protection de la vie privée du Canada. À partir de 2014, elle a été coprésidente de plusieurs comités de travail de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Elle est membre du conseil d’administration de Génome Québec.

Des récipiendaires des années précédentes seront aussi présents

À la cérémonie du 22 juin, l’Ordre national du Québec remettra également des insignes à huit récipiendaires n’ayant pas eu l’occasion de la recevoir dans les années précédentes, dont trois de la communauté de l’UdeM.  

Insigne de grand officier (2019)

Philanthrope estimé et homme d’affaires talentueux, Pierre Lassonde (Polytechnique 1971) s’est illustré dans le secteur de la production de l’or. Malgré une carrière menée à l’extérieur du pays, il n’a jamais oublié le Québec et a été l’un des premiers à investir dans les Laboratoires Æterna, une société biopharmaceutique prometteuse. Ses deux alma mater, le collège Antoine-Girouard et Polytechnique Montréal, ont profité de sa générosité. Le Musée national des beaux-arts du Québec, où l’on trouve un pavillon à son nom, a aussi bénéficié de substantiels dons en argent, d’une datation de toiles majeures ainsi que de ses compétences de gestionnaire, soit comme président du conseil d'administration de 2005 à 2017 et coprésident de la campagne de financement de 2013 à 2017. Le Centre des arts Juliette-Lassonde a vu le jour, à Saint-Hyacinthe, en partie grâce à Pierre Lassonde et à ses deux frères.

Insigne d’officier (2015)

En 2015, en plus d'occuper la présidence de Médecins sans frontières, Joanne Liu était pédiatre urgentiste au CHU Sainte-Justine et professeure au Département de pédiatrie. Pendant la vingtaine d'années où elle a travaillé pour Médecins sans frontières, elle a participé à une vingtaine de missions en zones de conflit, de désastre ou d’épidémie. Dynamique porte-parole des populations les plus fragiles du globe, elle a joué un rôle de précurseur dans plusieurs initiatives, par exemple la mise en place d’un important réseau de télémédecine dans des pays en proie à des conflits ou à une désertification sanitaire.

Insigne de chevalier (2019)

Geoffrey E. Molson (Fondation Molson) appartient à la septième génération d’une illustre famille montréalaise. En 2009, il a intégré le conseil d’administration de Molson Coors, ne tardant pas à se porter acquéreur des Canadiens de Montréal. En 2011, il est devenu président et chef de la direction du Groupe CH et, dans la foulée, du Club de hockey Canadien, du Centre Bell et d’Evenko, une société qui a fusionné avec l’équipe Spectra deux ans plus tard. À l’aube de la décennie 2020, il continue de s’engager envers la collectivité, faisant partie de nombreux comités de collecte de fonds et apportant son concours à la fondation philanthropique familiale.