Deux percées de l’UdeM parmi les 10 découvertes de l’année

Image réalisée grâce à la microscopie électronique à balayage montrant la libération de vésicules extracellulaires à la surface d’un parasite Leishmania.

Image réalisée grâce à la microscopie électronique à balayage montrant la libération de vésicules extracellulaires à la surface d’un parasite Leishmania.

Crédit : Québec Science

En 5 secondes

La résistance aux antimicrobiens et les inégalités intersectionnelles en science retiennent l’attention du magazine «Québec Science» dans son palmarès 2022 des découvertes de l'année.

L'année 2022 a été marquée par la maladie sur la planète entière, mais elle a aussi été une année de prise de conscience des communautés minoritaires marginalisées.

Ces deux réalités ont fait l’objet de recherches par des scientifiques de l'Université de Montréal qui ont été saluées dans la 30e édition des 10 découvertes de l'année du magazine Québec Science.

Christopher Fernandez Prada, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire, et Vincent Larivière, professeur à l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information, figurent dans ce palmarès.

Ils ont publié leurs travaux dans de réputées revues scientifiques: Cell Reports et Proceedings of the National Academy of Sciences, respectivement. La découverte de l’année sera annoncée dans le numéro d’avril-mai de Québec Science.

Voici un survol des découvertes fascinantes de ces deux professeurs-chercheurs d’exception.

La résistance aux antimicrobiens

Christopher Fernandez Prada

Christopher Fernandez Prada

Crédit : Université de Montréal

La résistance aux antimicrobiens est un problème majeur auquel fait face la société dans le cas d’infections bactériennes.

Contrairement aux cellules dites eucaryotes, les bactéries n’ont pas de noyau pour contenir leur code génétique et sont connues pour être capables d’échanger des gènes. Le développement rapide de la résistance aux traitements est également problématique chez les eucaryotes, tout comme les cancers ou les maladies causées par des parasites unicellulaires tels que Leishmania.

Mais comment la résistance aux antimicrobiens se propage-t-elle chez les eucaryotes? Cela demeurait un mystère, jusqu’à ce que Christopher Fernandez Prada, qui enseigne à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, et Martin Olivier, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’Université McGill, et d’autres collègues joignent leurs expertises et découvrent un nouveau mécanisme d’échange d’information génétique.

Leur découverte majeure, publiée dans la revue Cell Reports en juillet 2022, révèle que les parasites Leishmania échangent l’ADN codant de leurs gènes de résistance aux antibiotiques par l’entremise de cargos nanométriques, appelés «vésicules extracellulaires». Les parasites recevant ces vésicules deviennent résistants à leur tour, amplifiant rapidement le problème.

Négligés en raison de leur distribution traditionnellement tropicale, les parasites causant la leishmaniose – neuvième maladie infectieuse en importance dans le monde – sont devenus résistants aux quelques traitements existants, ce qui a eu des conséquences dévastatrices chez les patients humains et canins. Étant donné cette situation critique, plusieurs pays ont cessé l’utilisation des molécules en cause, mais la résistance se propage malgré tout.

La découverte de l’équipe des professeurs Fernandez Prada et Olivier permettra d’élaborer des médicaments inhibant la formation de vésicules pour ainsi ralentir la propagation de la résistance aux antimicrobiens et attaquer les cellules parasitaires et cancéreuses plus efficacement.  

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Des inégalités intersectionnelles en science

Vincent Larivière

Vincent Larivière

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

Aux États-Unis, un manque de diversité en science – c’est-à-dire de chercheuses et de chercheurs non blancs – a comme conséquence de limiter historiquement l’avancement des connaissances scientifiques.

De fait, si la répartition des auteurs américains de travaux de recherche au cours des 40 dernières années avait correspondu au recensement de 2010, il y aurait eu 29 % plus d'articles en santé publique, 26 % plus sur la violence sexiste, 25 % plus en gynécologie et en gérontologie, 20 % plus sur les migrants et les minorités et 18 % plus en santé mentale.

Telle est l’une des conclusions d’une étude à grande échelle effectuée par une équipe internationale composée de membres issus de la diversité et menée par Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’UdeM.

Il a collaboré avec Diego Kozlowski, doctorant à la Faculté des sciences de l’Université du Luxembourg, et deux collègues de l’État de Géorgie aux États-Unis: Cassidy R. Sugimoto, professeure à la School of Public Policy du Georgia Institute of Technology, et Thema Monroe-White, professeure au Berry College.

L’étude montre que dans des millions d’articles scientifiques américains:

  • les femmes noires, latino-américaines et blanches sont fortement sous-représentées en physique, mathématiques et ingénierie et surreprésentées en santé, en psychologie et dans les arts;
  • les femmes asiatiques suivent un modèle différent, avec une sous-représentation dans les arts, les sciences humaines et les sciences sociales et une surreprésentation dans la recherche biomédicale, la chimie et la médecine clinique;
  • les hommes noirs, latino-américains, asiatiques et blancs sont sous-représentés en psychologie et en santé;
  • les hommes asiatiques sont également sous-représentés en sciences humaines et sociales et surreprésentés en physique, ingénierie, mathématiques et chimie.

L’accueil fait aux travaux scientifiques est aussi influencé par le genre et l’appartenance à un groupe marginalisé. On observe un fossé de genre pour ce qui est des citations à travers l’ensemble des groupes racisés. Ce fossé s’explique en partie par le fait que ces groupes s’intéressent à des thèmes qui, eux-mêmes, sont marginalisés.

Pour arriver à ces conclusions, Vincent Larivière et ses collègues ont analysé plus de 5,4 millions d’articles parus aux États-Unis entre 2008 et 2019 et indexés dans la base de données Web of Science.

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Votez pour la découverte de votre choix

L'UdeM invite les membres de sa communauté à prendre connaissance des découvertes de ses chercheurs et chercheuses et à voter pour celle qui les inspire le plus sur le site Web de Québec Science. Le vote prend fin le 16 février 2023 à 23 h 59 et la découverte de l’année 2022 sera annoncée dans le numéro d’avril-mai de la revue.