L’Observatoire Ivanhoé Cambridge lance une veille en aménagement urbain en temps de pandémie

  • Forum
  • Le 27 novembre 2020

  • Martin LaSalle
Dans les premières semaines de la pandémie, le Quartier des spectacles de Montréal a été transformé en clinique sans rendez-vous où étaient offerts des services de dépistage.

Dans les premières semaines de la pandémie, le Quartier des spectacles de Montréal a été transformé en clinique sans rendez-vous où étaient offerts des services de dépistage.

Crédit : Manny Fortin

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Afin de répertorier les projets pouvant contribuer à l’enseignement et être adaptés en contexte québécois, le professeur Sébastien Lord lance une veille en aménagement urbain en temps de pandémie.

Comment les grandes villes du monde ont-elles réaménagé leurs lieux publics au regard de la pandémie? Quels sont les projets novateurs qui pourraient être adaptés à la réalité québécoise?

C’est ce que cherche à documenter le professeur Sébastien Lord, de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, par l’entremise de l’Observatoire Ivanhoé Cambridge (OIC) du développement urbain et immobilier, qu’il dirige.

L’été dernier, l’OIC a mis en place une veille internationale en aménagement en temps de pandémie pour répertorier les projets d’aménagement et d’adaptation réalisés par différentes villes du monde en réponse à la pandémie et les initiatives lancées par les organisations privées ou communautaires pour faire face aux conséquences des mesures de santé publique.

«Les dispositions prises par les autorités de santé publique et les gouvernements nous ont amenés à changer nos habitudes de vie et ont contraint les villes à s’adapter rapidement, explique Sébastien Lord. Plusieurs projets multidisciplinaires sont apparus hors des cadres règlementaires et nous voulons les documenter de façon ciblée.»

Des ponts entre la théorie et la pratique

Sébastien Lord

Selon le professeur, la crise sanitaire modifiera le rapport que nous avons avec l’aménagement des lieux publics. «Nous traversons une époque où il se produit des changements rapides et globaux, et nous avons la chance de pouvoir aller voir ce qui se fait ailleurs», ajoute-t-il.

Une fois les projets répertoriés, ils seront regroupés selon différents thèmes, puis soumis à des experts et à des professionnels qui contribueront à la réflexion quant aux pratiques d’aménagement et de mobilité pour l’avenir.

«Ces projets seront ensuite étudiés dans nos classes d’urbanisme, d’aménagement, de design et d’architecture, poursuit Sébastien Lord. Le matériel recueilli servira à organiser des ateliers, des webinaires, des tables rondes et des balados.»

En somme, la veille de l’OIC en aménagement urbain en temps de pandémie permettra aux étudiants et chercheurs de disposer d’exemples concrets de tests et de prototypes qui alimenteront la théorie, qu’il s’agisse de la piétonnisation de certaines artères, de l’aménagement de pistes cyclables ou d’améliorations de l’accès aux espaces verts qui pourraient être adaptés ici de façon permanente.

«Les projets pilotes in situ, qui comportent des essais et des erreurs, ont une valeur très importante pour faire avancer les connaissances et accroître notre résilience face aux changements imposés par la pandémie», insiste Sébastien Lord.

Pour le directeur de l’Observatoire, la pandémie de COVID-19 «va améliorer les pratiques d’aménagement du territoire et la façon dont on les conçoit dans tous leurs aspects, incluant le financement, la règlementation et les rapports sociaux dans les lieux aménagés».

Une invitation à contribuer à la veille de l’OIC

L’Observatoire Ivanhoé Cambridge invite tous les spécialistes et professionnels de l’aménagement à contribuer à la veille en aménagement urbain en temps de pandémie, en lui soumettant des projets dans les disciplines de l’aménagement, soit le design, les design d’intérieur, l’architecture, l’urbanisme et l’architecture de paysage.

Les projets peuvent être aussi simples que le prolongement des heures d’ouverture d’installations publiques ou l’occupation temporaire des trottoirs par des commerces ou être plus importants, comme l’installation d’équipements et de mobilier urbain, voire la transformation et la reconfiguration des voies de circulation d’un quartier. Dans tous les cas, les initiatives doivent être en lien avec la COVID-19.

Les projets soumis devront avoir des dimensions d’innovation dans le domaine de l’aménagement et permettre, par exemple, de s’interroger sur les pratiques actuelles, de proposer de nouvelles modalités relatives à l’aménagement ou d’aller au-delà des cadres règlementaires en place.

Pour plus d’information, communiquer avec l’OIC: observatoire-ivanhoe-cambridge(at)umontreal.ca.

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