Ben Marc Diendéré à la tête du Conseil des arts de Montréal

Ben Marc Diendéré

Ben Marc Diendéré

Crédit : Normand Huberdeau

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Ben Marc Diendéré, membre du conseil d’administration de l’UdeM, devient le 11e président du Conseil des arts de Montréal et le premier Noir à occuper ce poste.

Ce n’est pas la première fois que Ben Marc Diendéré s’engage auprès de l’organisme, puisqu’il a siégé au conseil d’administration et dirigé le comité des communications du Conseil des arts de Montréal (CAM) de 2012 à 2019. N’empêche, lorsqu’on l’a appelé pour savoir s’il voulait succéder à Jan-Fryderyk Pleszczynski à la tête de l’organisation qui a pour mandat de soutenir la création, la production, la diffusion de l’art et la mise en œuvre d’activités artistiques, il a été sous le choc: «Ensuite je me suis dit “Ah bon”, suivi de “Bien oui”, puis de “Pourquoi pas”», énumère en riant M. Diendéré en entrevue téléphonique.

Le chef des affaires publiques et des communications chez VIA Rail Canada depuis 2020 a l’impression que la proposition arrive au bon moment: «Pendant mon mandat au CAM, j’ai connu trois présidents, dont Louise Roy et Jan-Fryderyk Pleszczynski, qui a fait beaucoup en matière de positionnement d’avenir et de diversité. Il a travaillé à joindre des clientèles auxquelles on ne pensait même pas, comme les Premières Nations et les communautés autochtones. Il a augmenté le financement du CAM, ce qui n’est pas peu dire considérant la période d’austérité dans laquelle on se trouvait», précise-t-il avant d’ajouter: «Ils viennent me chercher pour la diversité, pour l’expérience acquise dans le milieu des affaires qu’il faut mettre à profit en temps de pandémie et pour retravailler le mouvement philanthropique autour de la culture et des arts. J’ai l’expérience, le réseau, je connais l’organisation, j’ai le bon âge», estime le natif de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso.

M. Diendéré est fier d’être le premier Noir à la tête du Conseil des arts de Montréal et il est encore plus fier qu’il en soit question dans le communiqué publié par le CAM pour annoncer son entrée en fonction le 1er septembre: «Ça représente beaucoup, car je me suis toujours battu pour la représentation des gens d’autres cultures. Je pense à tous ces musiciens de jazz à Montréal, qui étaient de la même couleur que moi. Je pense à tous ces artistes qui excellent. D’avoir de la diversité, pas seulement dans la création, mais aussi dans l’idéation, d’avoir un conseil d’administration diversifié montre que Montréal change, que le Québec change. J’ose croire qu’en regardant mon profil, en voyant ma trajectoire on se dira: “C’est le bon président au bon moment.”»

Le profil de l’emploi

Ben Marc Diendéré est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’information et des communications de l’Université de Ouagadougou, d’un DESS en communication et administration de la Sorbonne à Paris et d’un diplôme de deuxième cycle en gestion et administration des organismes culturels de HEC Montréal. Dès qu’il s’est installé dans la métropole, à l’âge de 25 ans, il a commencé à lire et à écouter ce qui se faisait ici, de sorte que, lorsqu’il a obtenu son premier emploi à la SODEC, la Société de développement des entreprises culturelles, en 1996, il était déjà imprégné de culture québécoise.  

D’ailleurs, les arts et la culture ont toujours occupé une place majeure dans sa vie. Issu d’un milieu modeste, il a découvert très jeune qu’un livre, une musique, c’est un lieu d’évasion: «Dans les pays pauvres comme celui d’où je viens, le Burkina Faso, il y a beaucoup d’art et de création, mais l’art institutionnalisé n’existe pas tant que ça, alors quand vous avez des centres culturels qui mettent dans un même lieu des tambours, des livres, des films, c’est extraordinaire! Ça a changé ma vie!» M. Diendéré garde un excellent souvenir du surveillant de la bibliothèque qui a contribué à nourrir sa passion pour l’art et la culture: «Je n’avais pas d’argent pour m’abonner [à la bibliothèque], je n’avais pas d’argent pour quoi que ce soit. S’il n’avait pas vu mon intérêt [pour la culture] et n’avait pas décidé de l’entretenir, j’aurais lâché.»

Donner au suivant

En observant le parcours professionnel de Ben Marc Diendéré, qui a assumé des postes de haute direction chez Sollio Groupe coopératif (La Coop fédérée), Québecor et Partenariat international, on remarque sa participation à de nombreux conseils d’administration, dont ceux de l’UdeM, des Petits Frères et du Groupe 3737. Il ne voit rien d’exceptionnel à cela. En fait, l’essor de la philanthropie sera l’une des quatre priorités de son mandat à la présidence du CAM, avec la relance des arts après la pandémie pour consolider le cœur créatif de Montréal, la diversité et l’inclusion ainsi que le développement durable.

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