Plan d’action pour l’excellence en recherche: trois questions à Yves Joanette

Yves Joanette

Yves Joanette

Crédit : Benjamin Seropian

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Le vice-recteur adjoint à la recherche, Yves Joanette, répond à trois questions sur le plan d’action de l’UdeM en matière d’excellence en recherche, présenté le 18 mars par Marie-Josée Hébert.

Présenté le 18 mars par la vice-rectrice Marie-Josée Hébert, le plan d’action de l’Université de Montréal en matière de recherche, de découverte, de création et d’innovation priorise 10 secteurs d’excellence reposant sur les grandes forces de la diversité disciplinaire qu’incarnent les 13 facultés et écoles de l’UdeM et ses 465 unités de recherche.

Ce plan quinquennal mise sur les trois priorités que sont la collaboration, la promotion de la responsabilité en recherche et la maximisation de l’excellence.

Ce plan sera mis en œuvre par l’ensemble de l’équipe du Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation ainsi que ses unités.

Yves Joanette, vice-recteur adjoint à la recherche, apporte ici certaines précisions quant à sa portée concrète.

En quoi le plan modifie-t-il la façon de travailler des chercheuses et des chercheurs de l’UdeM?

Le plan ne modifie justement pas la façon dont travaillent nos équipes de recherche. Au contraire, il reconnaît la diversité et la richesse des façons de penser: la liberté universitaire demeure une valeur fondamentale qui garantit aux chercheuses et chercheurs qu’ils sont les maîtres d’œuvre de leurs idées!

Le plan d’action vise plutôt à offrir un appui et des outils qui facilitent le parcours en recherche, de l’idée jusqu’à sa valorisation – qu’il s’agisse de publication, de commercialisation, de développement technologique, de mobilisation sociale ou de transfert de connaissances.

En plus de rendre plus visibles et accessibles les éléments structurants de la recherche, dont les installations existantes et celles en cours d’élaboration –, le plan vient concrétiser l’importance de certains aspects de la recherche, dont la sécurité et le développement durable.

La collaboration existe déjà au sein de la communauté de recherche de l’UdeM. En quoi le plan d’action vient-il l’accentuer?

Le plan met à la disposition de la communauté des appuis structuraux et différentes mesures pour répondre aux exigences des grands organismes subventionnaires sur le plan collaboratif.

Par exemple, nous exigeons désormais que les demandes de financement incluent un plan de gestion des données de recherche, qui prévoit la façon dont celles-ci seront stockées et protégées, dans un contexte de science ouverte. Nous avons donc créé une nouvelle page sur le site du vice-rectorat, qui contient certains éléments pour guider les chercheuses et chercheurs à cet égard. Cette page est encore embryonnaire et elle sera bonifiée prochainement par d’autres outils, comme le prévoit la stratégie numérique en recherche et en enseignement de l’Université, dont je suis responsable.

Dans la même veine, le plan d’action nous mènera à élaborer une stratégie pour renforcer la sécurité des données de recherche afin de respecter à la fois les règles des organismes subventionnaires liées à la sécurité nationale et les impératifs associés à la collaboration avec d’autres organisations de recherche à l’étranger.

Par ailleurs, le plan d’action apporte un soutien à la conduite responsable en recherche, notamment en matière de développement durable ainsi qu’au regard de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.

Par quels moyens le plan prévoit-il favoriser l’émergence de nouvelles collaborations?

L’Université de Montréal doit continuer à favoriser des occasions de rencontre entre professeurs et chercheurs de différentes disciplines et même de divers secteurs, qui feront émerger de nouvelles collaborations et des approches innovantes en recherche et en création.

Un mécanisme clé pour réaliser cet objectif correspond au Laboratoire d’innovation, qui permet, tel un creuset autrefois dans le domaine pharmaceutique, de faire interagir différents «ingrédients» pour créer des synergies entre les matières!

Le Laboratoire d’innovation n’est pas un centre de recherche, mais bien un lieu de propulsion de nouvelles collaborations entre des personnes de différents horizons ayant des sujets en commun encore inexplorés d’un point de vue interdisciplinaire et même, surtout, intersectoriel. Il vise à offrir un appui stratégique et opérationnel tant aux équipes de recherche qu’aux directions des facultés afin de lancer de nouvelles initiatives visant à répondre à des enjeux de société majeurs. D’ailleurs, le Consortium Santé numérique est le fruit de collaborations qui ont pris naissance au sein de ce laboratoire, tout comme l’initiative Une seule santé, qui réunit des experts en développement durable, en architecture et aménagement ainsi qu’en santé publique, pour n’en nommer que quelques-unes.

Ce type d’occasions de rencontre doit être promu à un échelon supérieur pour offrir l’occasion à la communauté de recherche de faire plus que ce qu’elle fait déjà très bien, en s’engageant dans des dimensions qui dépassent la recherche elle-même pour rejoindre par exemple la formation ou le communautaire.

Et ces occasions de rencontre concernent toutes les personnes qui font partie des équipes de recherche – étudiantes et étudiants, chercheuses et chercheurs, professionnelles et professionnels de recherche –, qu’elles soient issues de disciplines connexes ou de secteurs pouvant s’apparenter.

À l’instar de la biodiversité, qui s’avère importante pour l’avenir de notre planète, la diversité des disciplines, des approches et, en somme, des idées – qui constitue la marque de commerce de notre université – joue un rôle tout aussi nécessaire pour l’avenir de la pensée humaine et de la société dans son ensemble!