Quatre étudiantes ukrainiennes arrivent à l’UdeM

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L’Université de Montréal accueille avec émotion ses premières étudiantes ukrainiennes.

La fébrilité était palpable à l’aéroport Montréal-Trudeau, en cet après-midi printanier, alors que Martin Carrier et Magdalena Dembinska, tous deux enseignants de science politique à l'Université de Montréal, accompagnés d’Anastasiya Kalyuzhna, étudiante du programme d’économie et politique, attendaient impatiemment que passent les portes des arrivées internationales quatre étudiantes ukrainiennes tout juste débarquées d’un avion en provenance de France.

Il fallait voir les quatre jeunes filles âgées de 18 et 19 ans se jeter dans les bras de celui et de celles qui préparaient leur venue à l’Université depuis trois semaines déjà. Sourire aux lèvres, regard soulagé, comme si un poids venait de leur être enlevé, elles n’avaient que de bons mots à formuler à l’égard de l’équipe qui les a menées en sol québécois. Maryna, Anastasia, Yelyzaveta et Anastasia ont fui la guerre et quitté leurs proches pour venir étudier à l’UdeM. Elles intégreront le programme de communication et politique du Département de science politique.

Leur soulagement d’être enfin arrivées était visible sur leur visage. On ne pouvait qu’admirer leur force et leur détermination, leur vulnérabilité aussi. Maryna, dans un assez bon français, se faisant la porte-parole du groupe, a exprimé toute la reconnaissance de se retrouver à Montréal. Puis, une ombre est passée furtivement sur son visage quand elle a parlé de la maison de sa grand-mère détruite par la guerre et des membres de sa famille restés derrière. Du même souffle, elle a évoqué l’espoir de trouver ici du soutien, des amis, une vie d’étudiante de son âge. Elles ont choisi Montréal parce qu’on y parle français et que la ville semble si cool, plus qu’aucune autre au Canada. Maryna souhaite faire un bout de chemin ici, au moins pour les prochains mois, la prochaine année peut-être, mais ne peut s’empêcher de penser qu’elle retournera en Ukraine quand ce sera possible «parce que c’est mon pays».

Ce jour-là, sous un ciel bleu comme sur les cartes postales, elles ont quitté l’aéroport en direction du campus de l’UdeM. Elles seront hébergées aux Résidences, profiteront de quelques jours de repos, rencontreront des conseillers du Bureau des étudiants internationaux et des autres services à la vie étudiante, entameront d’autres démarches administratives avant de commencer des cours de français.

On les a regardées s’éloigner, les yeux un peu embués, mais assurée que ces quatre jeunes femmes iront loin.

À la découverte

La rencontre s’est poursuivie deux jours plus tard, par un après-midi pluvieux d’avril. Les jeunes femmes avaient pu se déposer et se reposer quelques heures avant de participer à des rencontres qui les ont menées à ouvrir leur premier compte en banque en sol québécois, à faire une première épicerie, quelques courses entre autres pour acheter des cartes SIM pour leur cellulaire, cet objet précieux qui les garde en contact avec leurs proches, mais qui leur montre aussi tous les jours les images atroces de ce qui se déroule chez elles. D’ailleurs, bien qu’elle parle à ses parents quotidiennement, Maryna est catégorique, elle ne regarde pas les nouvelles pour en apprendre sur la guerre. Parce que c’est trop difficile.

Les semaines qui suivront seront parsemées d’autres rencontres, de cours de francisation qu’elles ont hâte de commencer, de découvertes, celles du quartier et de Montréal. Mais les semaines à venir seront aussi celles où elles devront faire le deuil de l’Ukraine telle qu’elles l’ont connue. Derrière leurs sourires, elles en sont trop bien conscientes.

  • Crédit : Benjamin Seropian
  • Crédit : Benjamin Seropian
  • Crédit : Benjamin Seropian
  • Crédit : Benjamin Seropian

Fonds d’aide aux communautés universitaires en situation de crise humanitaire

L’Université de Montréal a créé un nouveau fonds pour pouvoir se doter rapidement des moyens de soutenir les étudiants et les étudiantes ainsi que les collègues directement touchés par la guerre en Ukraine certes, mais aussi pour ouvrir ses portes aux personnes qui, contraintes de fuir leur pays en raison d’une crise humanitaire, aspirent à poursuivre leurs activités de recherche ou d’enseignement ou encore leurs études à Montréal, au sein de notre communauté.

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