L’Université de Montréal rencontre le Parlement

De gauche à droite: Mireille Schnitzer, Audrey Laventure, Miriam Beauchamp (première rangée), Shalini Lal et Antoine Boivin (deuxième rangée)

De gauche à droite: Mireille Schnitzer, Audrey Laventure, Miriam Beauchamp (première rangée), Shalini Lal et Antoine Boivin (deuxième rangée)

Crédit : Amélie Philibiert | Université de Montréal, CHU Sainte-Justine

En 5 secondes

Cinq professeurs de l’UdeM feront partie de la délégation réunie par le programme annuel La science rencontre le Parlement.

Pour une troisième année, le Centre d’études sur la politique scientifique canadienne et le Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada ont invité des chercheurs et chercheuses à participer à leur programme La science rencontre le Parlement. Cinq membres de l’Université de Montréal figurent parmi la délégation des 38 personnes de cette nouvelle édition. Shalini Lal, Miriam Beauchamp et Mireille Schnitzer ont été sélectionnées dans la catégorie Instituts de recherche en santé du Canada – Chaires de recherche du Canada de niveau II, alors qu’Audrey Laventure a été nommée dans la catégorie Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada – Chaires de recherche du Canada de niveau II. Le professeur du Département de médecine de famille et de médecine d'urgence Antoine Boivin siégera quant à lui en tant que délégué 2022 dont le mandat se termine cette année.

Inspirée du programme australien Science Meets Parliament, mis sur pied en 1999, cette initiative canadienne vise à renforcer les liens entre les communautés scientifique et politique, à permettre un dialogue bidirectionnel et à promouvoir une compréhension mutuelle par la participation à l’élaboration de diverses politiques fédérales. «En tant que chercheurs, notre rôle sera d’apprendre comment il est possible d’aider les acteurs politiques à aborder une problématique par le prisme de la science pour que, lors de la formulation des politiques, des considérations scientifiques, légales, économiques, sociales ou diplomatiques soient prises en compte», explique Audrey Laventure, professeure au Département de chimie et membre du premier conseil jeunesse de la conseillère scientifique en chef, Mona Nemer, créé en 2020.

Les délégués prendront part à plusieurs rencontres, dont une séance d'orientation comprenant des informations sur les travaux du Parlement et une séance d’observation des réunions des commissions de la Chambre ou du Sénat. Ils assisteront également à la période des questions au Parlement ainsi qu’à divers ateliers virtuels sur des sujets tels que la prise de décision fondée sur des données probantes, la communication scientifique en lien avec les médias et l'élaboration de politiques au Parlement. «Les scientifiques et les décideurs sont souvent confrontés à des réalités différentes, avoue la professeure du Département de psychologie Miriam Beauchamp. Je crois que ce programme est essentiel pour former une génération de chercheuses et chercheurs qui seront à la fois intéressés par le dialogue avec les membres du gouvernement, informés des limites et des défis liés à l'élaboration des politiques, mais aussi compétents pour naviguer entre les conclusions empiriques et l'action.»

Faire avancer la science, une politique à la fois

Depuis sa mise sur pied, le programme canadien a accueilli plus d’une centaine de chercheuses et chercheurs émergents. Selon la professeure de l’École de réadaptation Shalini Lal, cette inclusion de la communauté scientifique dans l’élaboration de politiques gouvernementales peut être bénéfique non seulement pour les décideurs, mais également pour la population en général. Elle précise que son apport peut être varié, qu’il s’agisse de fournir de l’information objective et basée sur des preuves tangibles ou encore d’aider à vulgariser des résultats de recherches et des données scientifiques. «En tant que chercheurs, nous recevons généralement peu de formation sur le rôle de la science dans le milieu politique et sur la manière de communiquer avec les décideurs, mentionne-t-elle. C’est formidable que ce programme cible les chercheurs et chercheuses en début de carrière. Cela ne peut être qu’avantageux pour la société canadienne.»

Mireille Schnitzer, professeure à la Faculté de pharmacie, abonde dans le même sens. À son avis, si cette initiative permet aux scientifiques de s’engager dans les différentes sphères politiques, elle leur permet aussi d’avoir une meilleure vue d’ensemble des sujets d’intérêt et des enjeux sociétaux, en plus de mieux comprendre la prise de décision des instances gouvernementales. «Les connaissances que nous avons acquises en tant que scientifiques peuvent être d’une réelle valeur pour les décideurs politiques. Une collaboration entre décideurs, experts et communauté scientifique est profitable pour tous», dit-elle.

Les membres de la délégation annuelle réunie par le programme se rencontreront les 1er et 2 mai à Ottawa.