L’implication sur les bancs d'école

Wolf Thyma
Quand aider est un devoir citoyen
Médecin résident en psychiatrie

Les causes qui lui tiennent à cœur: accessibilité aux études supérieures dans le domaine de la santé pour les jeunes des communautés noires, santé physique et mentale des populations vulnérables et marginalisées

«Parce que je suis né en Haïti – un pays où les droits et libertés sont quotidiennement bafoués –, j’ai senti très tôt une volonté de lutter contre les injustices. En arrivant au Québec, mes parents nous rappelaient bien souvent le privilège que nous avions d’être ici, mais également notre devoir de redonner à cette communauté qui nous a accueillis. À travers les années, mon sens de l’engagement m’a permis d’acquérir des compétences qui me permettent aujourd’hui d’être un bien meilleur médecin.»

Rayene Bouzitoun
S’engager, c’est grandir
Étudiante en common law nord-américaine

Les causes qui lui tiennent à cœur: accessibilité à la justice, capacité de plaider de la jeunesse nord-africaine, santé et droits des femmes et des enfants

«Alors que mes parents ont semé la graine de l’engagement dans mon esprit, c’est vraiment la communauté de Saint-Michel qui a donné forme à mon sens de l’engagement. Les habitants de Saint-Michel ne manquent aucune occasion de se regrouper et de se retrousser les manches pour améliorer le sort des membres de leur communauté élargie. Foncièrement généreux, ils aident ceux et celles qui viennent à leur rencontre sans considération de leur statut social, leur religion, leur identité de genre ou leur appartenance ethnique.

«Pour moi, qui suis originaire d’Algérie, l’engagement a été mon véhicule d’intégration à la société québécoise et à la société canadienne. J’ai ainsi développé mon sentiment d’appartenance à ce pays qui n’est pas celui de mes ancêtres, mais qui sera celui de ma descendance. J’ai développé mon empathie, mon ouverture d’esprit et appris à voir la beauté de la diversité sous toutes ses formes. L’engagement n’est pas une activité en soi, mais plutôt un rapport au monde, un mode de vie.»

Samuel Girard
Aller à la rencontre de l’autre
Étudiant de maîtrise en psychologie

Les causes qui lui tiennent à cœur: amélioration des conditions des populations marginalisées, notamment celles issues des milieux carcéraux

«Ayant travaillé dans le milieu communautaire à Montréal-Nord, mon sens de l’engagement provient, d’une part, de la grande solidarité et de la confiance du milieu et, d’autre part, de la reconnaissance de chaque acteur et de la valeur des petits gestes comme vecteurs de changement. L’engagement a transformé ma vie dans la mesure où il teinte mes interactions personnelles et professionnelles de sensibilité, de gentillesse et d’écoute.»

Camille Maltais
Le bonheur des autres comme carburant
Étudiante au baccalauréat en travail social

Les causes qui lui tiennent à cœur: enjeux de justice sociale, de santé mentale et de préservation de l’environnement

«L’engagement a grandement contribué à construire mon identité. Qu’il soit scolaire ou communautaire, il me permet d’ouvrir les yeux sur des réalités différentes de la mienne et de remettre constamment la vie en perspective afin de chercher des façons de réduire les inégalités sociales vécues dans le monde.

«Par exemple, pendant la pandémie, j’ai mis sur pied avec des collègues une initiative communautaire afin de briser l’isolement des résidantes et résidants des CHSLD participants. Grâce à un programme d’échange de lettres, nous avons été en mesure de mettre en contact de nombreuses personnes. Puis un jour, à la pharmacie, la caissière m’a demandé si j’étais coresponsable de cette initiative. Elle m’a alors confié qu’elle correspondait depuis plusieurs semaines avec une dame âgée d’un CHSLD qui n’avait pas de famille. J’ai fondu en larmes dans le stationnement, puisque le vrai bonheur, c’est celui qu’on peut créer chez les autres.»

Oleksandr Kyyanytsya
Le Terry Fox ukrainien
Étudiant en traduction de l’anglais au français

Les causes qui lui tiennent à cœur: amasser des fonds pour acheter de l’équipement médical destiné à la population ukrainienne

«Ukrainien d’origine, j’habite au Québec depuis plus de 17 ans. En février 2022, quand les Russes ont envahi l’Ukraine, j’ai commencé à réfléchir à la façon dont je pouvais aider mon pays. Un jour, j’ai eu une idée: marcher de Montréal à Ottawa afin de recueillir des fonds pour acheter de l’équipement médical. J’ai marché pendant deux semaines [le jeune homme est atteint de paralysie cérébrale].

«À mon arrivée à Ottawa, beaucoup de gens m’attendaient pour me féliciter, dont près de 75 Ukrainiens et Ukrainiennes. Ç’a été un sentiment de bonheur et d’accomplissement complet. La marche m’a permis d’amasser 24 000 $. J’ai envoyé cet argent à différents hôpitaux de Kiyv, où de l’équipement médical et des instruments chirurgicaux ont été achetés.»