Sarah Brisson-Legault: la science au service du sport

Sarah Brisson-Legault, consultante en performance mentale, remporte le Prix du jeune professionnel de l’Association canadienne de psychologie du sport pour l’excellence de sa jeune carrière.

Sarah Brisson-Legault, consultante en performance mentale, remporte le Prix du jeune professionnel de l’Association canadienne de psychologie du sport pour l’excellence de sa jeune carrière.

Crédit : Université de Montréal

En 5 secondes

La consultante en performance mentale Sarah Brisson-Legault remporte le Prix du jeune professionnel de l’Association canadienne de psychologie du sport pour l’excellence de sa jeune carrière.

Depuis trois ans, Sarah Brisson-Legault est consultante en performance mentale chez les Carabins de l'Université de Montréal. Ce fut d’abord auprès des footballeurs et des golfeurs, puis son mandat s’est étendu à toutes les équipes sportives de l’Université. Elle est ainsi devenue responsable du volet performance mentale et bien-être, une première à l’UdeM. «C’est Manon Simard qui a créé ce poste. J’ai une chance incroyable de l’occuper à temps plein», souligne-t-elle.

Préparer son esprit comme son corps

Sarah Brisson-Legault, responsable du volet performance mentale et bien-être toutes les équipes sportives de l’Université de Montréal

Crédit : Carabins de l'Université de Montréal

Après un baccalauréat en kinésiologie, la jeune femme a été préparatrice physique quelques années, majoritairement chez les footballeurs. «Mais j’ai réalisé que ce que j’aimais vraiment, c’était le lien avec l’athlète», raconte-t-elle. Elle est alors retournée aux études pour faire une maîtrise en psychologie du sport appliquée.

Elle a ensuite été recrutée par l’UdeM pour mettre sur pied un véritable volet consacré à la préparation mentale, une spécialisation dont on réalise de plus en plus l’importance, au même titre que la préparation physique et la nutrition. «On met l’accent sur des habiletés, attitudes, perspectives et procédés mentaux et émotionnels dans le but d’optimiser les performances bien sûr, mais aussi le bien-être», décrit Sarah Brisson-Legault.

Son travail vient d’être reconnu par l’Association canadienne de psychologie du sport (ACPS), qui lui a décerné le Prix du jeune professionnel, remis à un consultant en santé mentale en début de carrière influent dans son domaine. «Je suis très fière, mais aussi surprise. Comme beaucoup de gens, je suis critique envers moi-même et je cherche toujours à m’améliorer. Cela étant dit, je suis remplie de gratitude en pensant à cette marque de reconnaissance», insiste Sarah Brisson-Legault, qui mentionne également l’importance du travail d’équipe. En effet, elle travaille avec quatre autres consultants et trois stagiaires à la maîtrise et au doctorat. «Sans oublier les nombreuses personnes qui m’ont aidée dans cette nouvelle carrière», dit-elle.

Une approche basée sur la science

Le travail de préparateur mental se base sur la science. «On s’appuie sur la recherche, on n’a pas le droit d’émettre des opinions», remarque Sarah Brisson-Legault. Le rôle des stagiaires à cette étape est d’ailleurs primordial. La conception d’un atelier sur la confiance en soi, par exemple, débutera par une revue de la littérature pour s’assurer de se fonder sur les données probantes. Les stagiaires accompagnent les préparateurs dans leurs séances, ce qui leur permet d’accumuler des heures afin de pouvoir intégrer l’ACPS.

Sarah Brisson-Legault et son équipe brossent d’abord un portrait mental de chaque équipe en début d’année. Un plan de travail est ensuite établi avec l’entraîneur-chef et différents ateliers de groupe sont organisés. Les athlètes peuvent également bénéficier de séances individuelles en préparation mentale sur une base volontaire. «C’est un travail d’équipe et l’entraîneur reste le chef d’orchestre», précise-t-elle.

Chaque sport demande une approche différente, explique par ailleurs Sarah Brisson-Legault. En golf, par exemple, l’athlète est seul avec sa balle sur le terrain durant des heures. «Le joueur ou la joueuse doit faire preuve de patience, être dans un flow, sans activation mentale trop élevée», observe-t-elle. Dans d’autres sports, il faut tenir compte des adversaires ou des coéquipiers et prendre des décisions rapidement.

Une meilleure reconnaissance

À long terme, Sarah Brisson-Legault aimerait avoir une équipe vouée à la performance mentale encore plus élargie. «Dans un monde idéal, les équipes engageraient chacune des stagiaires», rêve-t-elle. Alors qu’on parle de plus en plus de santé mentale chez les sportifs, elle souhaite que le travail du préparateur mental soit considéré comme aussi important que celui du physiothérapeute ou du préparateur physique. «Il faut rendre la santé mentale moins taboue», croit-elle. L’intégration d’une telle préoccupation dans le sport universitaire, et de plus en plus au secondaire et au cégep, est une bonne nouvelle en ce sens. «Je note une ouverture depuis quelques années. Que l’UdeM ait engagé une ressource à temps plein dans ce domaine est très avant-gardiste et c’est tout à son honneur de valoriser le bien-être de ses athlètes», ajoute-t-elle.

Désireuse de briser des mythes, elle espère continuer à améliorer le bien-être et la performance des jeunes sportifs. «L’un ne va pas sans l’autre. Les athlètes doivent réaliser qu’elles et ils ne sont pas obligés de souffrir pour performer, c’est même le contraire!» conclut-elle.

Relations avec les médias

  • Renaud St-Laurent
    Carabins de l’Université de Montréal
    Tél: 514-913-5166 (cellulaire)