Aller à la rencontre des aînés pour favoriser leur santé cognitive

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Un atelier de recherche a convié des personnes âgées du quartier Côte-des-Neiges à réfléchir ensemble à des façons d’améliorer leur cognition et leur qualité de vie.

Autour d’une grande table baignée par un soleil anormalement chaud pour le mois d’octobre se trouvent une variété de personnes: des chercheuses universitaires, des employés de services publics et des résidants du quartier Côte-des-Neiges.

Nous sommes au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), où se tient un atelier visant à concevoir des solutions avec et pour les gens âgés en vue d’assurer le maintien de leur santé cognitive.

L’activité est l’une des initiatives du Quartier innovant, un projet de laboratoire vivant axé sur la coconstruction de services et de programmes destinés à rendre ce quartier de Montréal plus inclusif pour ses aînés.

Tablant sur la mobilité, la communication et la cognition, ce vaste projet est piloté par les professeures de l’Université de Montréal Nathalie Bier (École de réadaptation) et Ana Inés Ansaldo (École d’orthophonie et d’audiologie). Il valorise la diversité des savoirs, la capacité d’action des communautés et la cocréation.

Collaborer pour vivre mieux

Les personnes âgées participantes partagent leurs savoirs.

Les personnes âgées participantes partagent leurs savoirs.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Le volet de la cognition est dirigé par Sylvie Belleville, professeure au Département de psychologie de l’UdeM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuroscience cognitive du vieillissement et plasticité cérébrale, avec les chercheuses Nouha Ben Gaied, directrice de la Fondation Berthiaume-Du Tremblay, et Patricia Belchior, professeure à l’Université McGill.

Elles font équipe avec des représentants de la bibliothèque de Côte-des-Neiges et de la maison de la culture de Côte-des-Neiges ainsi qu'avec des personnes âgées du quartier pour promouvoir leur santé cognitive.

«C’est une façon différente de faire de la recherche, en s’adressant directement à la communauté concernée et où tous les participants sont égaux – tant l’équipe de recherche que les partenaires communautaires et les usagers. Pour favoriser la santé du cerveau des gens âgés, c’est parfois plus facile et durable de procéder ainsi», note Sylvie Belleville.

L’atelier du CRIUGM visait donc à mieux comprendre les besoins, les préoccupations et les intérêts des aînés en matière de cognition afin d’ultimement mettre sur pied des activités plus adaptées.

Des retombées concrètes

Sylvie Belleville, à l'écoute.

Sylvie Belleville, à l'écoute

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

La rencontre s’est ouverte sur une présentation de Sylvie Belleville à propos des troubles neurocognitifs et de leurs facteurs de risque (tabagisme, sédentarité, abus d’alcool, isolement social, perte auditive, etc.).

En tenant compte de cette information, les personnes âgées devaient ensuite communiquer les activités qui leur plairaient et qui préserveraient leur santé cognitive. À l’unanimité, elles ont partagé le désir d’avoir accès à plus d’activités sociales qui leur permettraient de discuter, de débattre. Par exemple, elles aimeraient regarder ensemble un documentaire, mais surtout avoir une période pour en parler après.

Aussi, comme le quartier Côte-des-Neiges est réputé pour sa diversité ethnoculturelle, les participants ont dit vouloir en apprendre davantage sur les autres cultures, notamment en acquérant les bases d’une autre langue ou en échangeant des recettes traditionnelles.

«Ce sont toutes des activités qui permettent de créer des liens et qui stimulent intellectuellement. C’est ce que j’appelle des “compte double”, des activités qui agissent sur plus d’un facteur de risque», souligne Sylvie Belleville.

À terme, cette rencontre aura des répercussions tangibles sur les habitants de Côte-des-Neiges. Attentifs à leurs demandes, les partenaires communautaires prévoient concevoir une nouvelle programmation ou modifier celle existante pour refléter davantage les réalités des membres interrogés.

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