Traitements dentaires: réduire l’anxiété et la peur grâce à la réalité virtuelle

La réalité virtuelle est de plus en plus utilisée dans divers hôpitaux et cliniques, notamment auprès des enfants.

La réalité virtuelle est de plus en plus utilisée dans divers hôpitaux et cliniques, notamment auprès des enfants.

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Dans un essai clinique mené au CHU Sainte-Justine, on mesure l’efficacité de la réalité virtuelle pour réduire l’anxiété et la peur des jeunes qui sont traités dans une clinique de médecine dentaire.

Sylvie LeMay

Sylvie LeMay

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

La réalité virtuelle offre un potentiel remarquable pour réduire la douleur et l’anxiété par rapport aux soins médicaux. Elle est d’ailleurs de plus en plus utilisée dans divers hôpitaux et cliniques, notamment auprès des enfants. Mais est-ce une solution efficace et acceptable pour l’ensemble des jeunes patients?

C’est la question à laquelle tente de répondre Sylvie Le May, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, avec les dentistes pédiatriques Wenjia Wu et Marie-Eve Asselin. Dans un essai clinique lancé en novembre, elle souhaite mesurer l’efficacité de la technologie Dreamdental© pour diminuer l’anxiété et la peur des jeunes qui sont traités à la clinique de médecine dentaire du CHU Sainte-Justine. À terme, la chercheuse espère que ces données permettront l’implantation de cette technologie en clinique afin d’adoucir l’expérience des traitements dentaires chez les enfants agités ou anxieux.

Un outil apprécié des enfants, des parents et du personnel soignant!

Déjà, les résultats de l’étude pilote réalisée en début d’année sont très positifs: la réalité virtuelle est largement appréciée par les parents et par le personnel soignant. De petite taille, le casque utilisé permet de naviguer sans bouger la tête, offrant ainsi une distraction sans nuire au traitement ni l’allonger.

La technologie est également bien acceptée par les trois quarts des enfants suivis à la clinique, dont les besoins relatifs à leur santé dentaire, physique et psychologique sont souvent complexes. «Pour un quart des enfants, on a constaté que la réalité virtuelle n’est pas une solution adaptée parce qu’ils ne supportent pas d’être touchés par exemple ou parce que le fait d’être coupé de la réalité provoque de la détresse. Mais c’est considéré comme une expérience très positive par 75 % des enfants, ce qui est encourageant pour la suite!» indique Sylvie Le May.

Des données probantes pour une implantation rigoureuse en clinique

L’essai clinique en cours vise à déterminer l’efficacité de la réalité virtuelle pour atténuer l’anxiété et la peur de l’enfant liées aux traitements dentaires, mais aussi celles de son parent. «Nous allons évaluer l’anxiété et le comportement des enfants et des parents à travers des échelles standardisées et validées, et également de manière objective grâce à l’analyse de la salive, pour mesurer le biomarqueur de stress qu’est l’alpha-amylase salivaire», dit la chercheuse.

Pour ce faire, au cours de l’année 2024, Sylvie Le May compte recruter une centaine de jeunes suivis à la clinique de médecine dentaire du CHU Sainte-Justine, dont une moitié recevra les traitements avec le casque de réalité virtuelle. L’objectif est de comparer l’efficacité de cette technologie avec celle d’un dessin animé muet sur une télévision murale, qui est la distraction actuellement utilisée à la clinique. Les résultats sont attendus au cours du printemps 2025.

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