Guillaume Sutre nommé professeur agrégé de violon à la Faculté de musique

Guillaume Sutre

Guillaume Sutre

Crédit : Courtoisie

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Le professeur invité voit sa nomination comme une chance de pouvoir intervenir sur la vie de la Faculté de musique de l'UdeM et dans les programmes en interprétation du violon aux trois cycles.

Guillaume Sutre est professeur invité de violon à la Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis 2021. Il souligne que sa promotion à titre de professeur agrégé changera peu de choses pour ses étudiantes et étudiants. «Ce qui sera différent, c’est mon engagement au sein de l’équipe professorale. Je participerai aux assemblées statutaires, où l’on décide entre autres des curriculums et de la vie facultaire. Pour l’avoir déjà fait quand je travaillais aux États-Unis, je peux dire que c’est quelque chose qui me plaît beaucoup», dit celui qui a enseigné à la UCLA Herb Alpert School of Music de Los Angeles de 2008 à 2019.

Baigner dans la musique

Le fondateur du célèbre Trio Wanderer et membre du Quatuor Ysaÿe avait sept ans lorsqu’il a commencé à jouer du violon. «Mes parents étaient mélomanes et la pratique d’un instrument de musique était prise très au sérieux à la maison. J’ai un frère aîné qui a joué du violon et deux sœurs qui ont joué de la harpe. Je pense que cela a naturellement influencé mon parcours, raconte Guillaume Sutre. La différence par rapport à eux, c’est que j’étais peut-être moins bon à l’école et que j’ai vite compris que la musique était une voie qui m’allait bien.»

À 14 ans, le musicien originaire de Douai, dans les Hauts-de-France, est admis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans les classes de Gérard Poulet et Jean-Claude Pennetier. C’est à cette époque qu’il tombe amoureux de la musique de chambre et entreprend de découvrir son répertoire en fondant le Trio Wanderer avec des copains. Ils poursuivent ensemble leur exploration en partant se perfectionner à l’Université de l’Indiana, aux États-Unis, auprès de Janos Starker et Franco Gulli notamment. Le violoniste étudie ensuite à Cologne, en Allemagne, avec les membres du Quatuor Amadeus.

Salles de classe et salles de concert

L’enseignement est arrivé tôt dans la carrière de Guillaume Sutre: «Quand je me suis joint au Quatuor Ysaÿe, en 1995, il était en résidence au Conservatoire à rayonnement régional de Paris et j’y ai tout de suite pris un poste de professeur.» Le violoniste se souvient qu’il n’était pas toujours évident de mener de front les deux activités. «Dans l’après-midi d’un concert, j’essayais de régler les horaires du prochain cours et de répondre aux questions des élèves, puis, de retour au Conservatoire, il fallait choisir le programme du concert à venir, organiser le voyage, etc. Très vite, je me suis dit que l’idéal serait de pouvoir compartimenter les deux champs comme le faisaient les professeurs à l’Université de l’Indiana. Quand ils enseignaient, ils se consacraient entièrement à cette activité et, lorsqu’ils partaient en tournée, ils ne s’occupaient que de leurs récitals», mentionne-t-il.

Le musicien a pu appliquer cette façon de conjuguer ses rôles d’enseignant et d’interprète quand il est devenu professeur à la UCLA Herb Alpert School of Music. D’ailleurs, à ses yeux, les deux sont indissociables. «Quand on enseigne, on a besoin d’être nourri par l’expérience de la scène, qui fait en quelque sorte partie de la recherche en tant qu’universitaire. Que ce soit par le biais de la scène ou d’enregistrements, on a besoin de garder ce contact, cette passion», affirme celui qui a été membre de la première équipe de professeurs de la Tianjin Juilliard School en Chine avant d’arriver à la Faculté de musique de l’UdeM.

Le partage des connaissances

Une chose est certaine, Guillaume Sutre aime son rôle de professeur, qui lui permet de partager ses connaissances et ses expériences avec ses étudiantes et étudiants. «J’aime ce moment où l’on arrive à trouver ce que j’appelle la clé de la serrure virtuelle dans leur jeu. C’est l’instant où ils réalisent quelque chose qu’ils ne s’imaginaient pas pouvoir faire, où ils sont surpris par ce qu’ils ressentent avec leur instrument. Quand cela se produit, on est sur un nuage pour la journée», confie-t-il.

Il lui arrive aussi de faire de la musique de chambre avec ses étudiants et ses étudiantes ou de les rejoindre dans les rangs de l’Orchestre de l’Université de Montréal, car cela lui permet de mettre des mots sur ce qu’il attend, sur ce qu’il veut faire passer. «Il y a des choses qui ne s’expliquent pas par la parole, qui passent plutôt par le contact sonore. Jouer avec eux contribue à démontrer ce qu’on a enseigné», explique le musicien, qui souhaite que les violonistes qui suivent ses cours repartent avec suffisamment de bagage pour ne jamais se sentir démunis dans leur vie professionnelle.