Natalia Lanucha, l’athlète résiliente

Natalia Lanucha souhaite partager ses épreuves, mais, surtout, ses succès. Quand elle était malade, les histoires des autres l’ont beaucoup aidée, lui ont permis de voir qu’elle n’était pas seule.

Natalia Lanucha souhaite partager ses épreuves, mais, surtout, ses succès. Quand elle était malade, les histoires des autres l’ont beaucoup aidée, lui ont permis de voir qu’elle n’était pas seule.

Crédit : Courtoisie

En 5 secondes

Une étudiante de l’UdeM est en voie de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris. Sa discipline: le tennis en fauteuil roulant. Rencontre avec une femme qui peut tout accomplir.

À l’âge de sept ans, Natalia Lanucha reçoit un diagnostic de cancer des os avec métastases aux poumons. On annonce alors à ses parents que son taux de survie ne dépasse pas un pour cent. Or, quatre ans de traitements, plus de 20 interventions chirurgicales et un optimisme inébranlable ont fini par venir à bout de la maladie.

Aujourd’hui, l’étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’Université de Montréal tente de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris.

L’optimisme comme remède

Originaire de Pologne, Natalia Lanucha a toujours rêvé d’être athlète. Son diagnostic précoce de cancer lui met alors du plomb dans l’aile et ses espoirs semblent anéantis. Pendant quatre ans, elle reçoit des traitements de chimiothérapie et devient cette image typique de l’enfant malade: chétive, blême et chauve.

Par chance, les traitements oncologiques semblent fonctionner. Mais, selon les médecins, un ingrédient supplémentaire favorise son rétablissement: sa personnalité pétillante et sa détermination à toute épreuve.

«Quand je suis rentrée en oncologie, j’ai tout de suite accepté mon sort, je savais que je deviendrais comme les autres enfants malades, mais je n’ai jamais cessé d’être optimiste», se rappelle en souriant Natalia Lanucha.

L’enthousiasme d’une passionnée

Natalia Lanucha

Natalia Lanucha

Crédit : Courtoisie

La fin du combat contre le cancer de Natalia Lanucha coïncide avec son arrivée au Québec. C’est ici qu’elle découvre le tennis en fauteuil roulant. «La maladie a réduit la mobilité de mes jambes, mais je peux marcher, je n’utilise pas de fauteuil au quotidien. Je ne pensais donc pas que c’était possible pour moi de pratiquer ce sport», confie-t-elle.

Pourtant, grâce à Parasports Québec, l’étudiante s’y initie et la piqûre est presque instantanée. Dès le match terminé, elle s’empresse d’aller s’acheter une raquette. «Jouer au tennis en fauteuil est un énorme défi. En plus de devoir apprendre les rudiments du tennis, il faut apprendre à se déplacer – et vite!» dit-elle.

Malgré son manque d’expérience, à peine deux ans plus tard, la joueuse remporte contre toute attente l’or en double et l’argent en simple aux championnats canadiens.

Accomplie sur tous les terrains

Le goût de vivre et l’énergie de Natalia Lanucha sont sans équivoque et se déploient dans toutes les sphères de sa vie. Armée de son sourire contagieux, elle compétitionne aux quatre coins du globe et est parvenue à faire deux baccalauréats à l’Université de Montréal, l'un en psychologie et l’autre en psychoéducation.

«À cause de la maladie, j’ai perdu beaucoup d’années d’études. Je n’ai jamais vraiment terminé mon primaire. Avant d’arriver au Canada, je n’avais pratiquement jamais été à l’école, je ne parlais ni français ni anglais. Même le polonais, c’était compliqué!» se souvient-elle en riant.

Quelle n’est pas sa fierté «incroyable» d’avoir été admise à l’UdeM, mais de plus d’y avoir obtenu deux diplômes et d’étudier actuellement aux cycles supérieurs.

Une envie d’inspirer

Membre de Tennis Canada et de l’Équipe paralympique canadienne, Natalia Lanucha est présentement classée 42e au monde et 1re au Canada. L’année dernière, elle a participé aux Jeux parapanaméricains, un avant-goût de l’effervescence des Jeux paralympiques et de son rêve de représenter le Canada dans une compétition mondiale.

Elle souhaite partager ses épreuves, mais, surtout, ses succès. Quand elle était malade, les histoires des autres l’ont beaucoup aidée, lui ont permis de voir qu’elle n’était pas seule.

«J’espère pouvoir aider les autres, ceux qui ne savent pas s’ils vont réussir. Il ne faut jamais abandonner. J’ai toujours voulu être une athlète, je suis tombée malade, je pensais que tout était fini, mais me voilà aujourd’hui. J’ai presque 31 ans et je commence le tennis. Il n’est jamais trop tard! Ni pour le sport ni pour les études, peu importe le handicap. Si vous avez un rêve, essayez, foncez et il va se réaliser», lance-t-elle joyeusement.