Nagano orchestrera les évaluations éthiques à l’UdeM

  • Forum
  • Le 12 mars 2021

  • Mathieu-Robert Sauvé
Pas moins de 750 projets de recherche sont lancés chaque année par des membres de la communauté universitaire et l’on compte quelque 3000 projets en cours.

Pas moins de 750 projets de recherche sont lancés chaque année par des membres de la communauté universitaire et l’on compte quelque 3000 projets en cours.

En 5 secondes

Le Bureau de la conduite responsable en recherche annonce l’implantation graduelle de la plateforme Nagano pour l’évaluation éthique des projets de recherche.

À partir du 15 mars, la plateforme Nagano sera l’outil numérique par lequel le Comité d’éthique de la recherche clinique (CERC) procédera aux évaluations éthiques des projets de recherche. «Il s’agit de la première étape de l’implantation de Nagano à l’Université de Montréal, indique Ghislaine Cleret de Langavant, directrice du Bureau de la conduite responsable en recherche (BCRR). La plateforme sera progressivement mise à la disposition des six autres comités d’éthique de la recherche d’ici 2022.» Nagano, c’est le nom que l’entreprise québécoise SEMi Solutions médicales a donné à son outil de gestion de l’évaluation éthique des travaux de recherche, qui s’est imposé depuis une dizaine d’années au Québec. Tant pour la recherche auprès de participants humains que pour l’enseignement ou les études qui recourent aux animaux, l’évaluation éthique relève d’un processus complexe comprenant plusieurs étapes. Avec 25 établissements qui l’ont adoptée (dont l’Université de Sherbrooke et l’Université Laval) et quelque 50 000 utilisateurs, la plateforme Nagano a fait ses preuves.

«Depuis 2017, nous avons tenté d’améliorer nos processus d’évaluation éthique et nous assurons aujourd’hui l’étude des dossiers menant à l’approbation à l’intérieur d’une période de quatre à six semaines. Mais tout se fait encore par échanges de courriels. Nous croyons que la nouvelle plateforme permettra aux chercheurs et chercheuses de gagner en efficacité», résume la bioéthicienne entrée en fonction au moment de la création du BCRR, en 2017. Relevant du Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation, le BCRR a consolidé ses bases et standardisé ses façons de faire pour en assurer la conformité, passant de sept employés à une vingtaine quatre ans plus tard.

Impatience et incertitude

Pas moins de 750 projets de recherche sont lancés chaque année par des membres de la communauté universitaire et l’on compte quelque 3000 projets en cours. Certains s’étirent sur plusieurs années, voire des décennies. Il est essentiel pour les personnes engagées dans l’éthique de la recherche d’effectuer un suivi sur une base annuelle pour la durée de vie des projets. Nagano rendra cette tâche plus facile au BCRR.

Pour les chercheurs et chercheuses dans le domaine de la santé, dont une bonne partie sont déjà familiarisés avec Nagano puisque c’est l’outil privilégié des hôpitaux affiliés, son utilisation à l'UdeM est attendue avec impatience. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des plateformes électroniques et qui peuvent avoir certaines appréhensions, on a prévu des mesures facilitant la transition. C’est en équipe que la transition numérique sera assurée par le BCRR.

L’implantation de Nagano se fait en collaboration avec les Technologies de l’information, la Direction des ressources humaines, le Bureau Recherche-Développement-Valorisation et de nombreux représentants de la communauté de recherche. «C’est la somme de ces efforts qui nous permet aujourd’hui de proposer une solution bâtie sur mesure pour notre réalité», indique Ghislaine Cleret de Langavant.

Le coordonnateur du système de gestion de l’évaluation éthique au BCRR, Jonathan Reeves-Latour, mentionne que tout a été mis en place afin de soutenir au mieux la communauté de recherche de l’UdeM. Des guides et des capsules vidéos ont été réalisés pour informer les chercheurs et chercheuses du modus operandi. Un système d’aide en ligne ainsi qu’une ligne téléphonique directe seront également à la disposition des utilisateurs. «Nous souhaitons être en mesure de répondre aux questions en 24 à 48 heures», affirme le coordonnateur de Nagano.

Parfois perçue comme une formalité bureaucratique par les chercheurs et chercheuses, l’évaluation éthique s’appuie sur des notions d’humanisme et le respect des droits de la personne et du bien-être des animaux, rappelle Mme Cleret de Langavant. Elle souhaite changer la perception parfois négative de cette étape incontournable de la méthode scientifique. De plus, l’approbation éthique est une exigence de tous les organismes subventionnaires.

Après le CERC, ce sera au tour du Comité d’éthique de la recherche en sciences et en santé de passer à Nagano d’ici l’été. Les autres comités d’éthique de la recherche suivront.