Prix du recteur 2021: une cérémonie virtuelle pour souligner l’excellence

Stéphanie Gagnon, Daniel Jutras, Anne-Sophie Thommeret-Carrière, Geneviève Bois, Nathalie Ouellette, Serge Quérin et Michel Poirier (Marie-Ève Bouthillier est absente de la photo).

Stéphanie Gagnon, Daniel Jutras, Anne-Sophie Thommeret-Carrière, Geneviève Bois, Nathalie Ouellette, Serge Quérin et Michel Poirier (Marie-Ève Bouthillier est absente de la photo).

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Pour une deuxième fois, les lauréats des Prix du recteur ont été honorés à distance.

C’est le mardi 8 juin à 16 h 30 que les six lauréats et lauréates de même que les coups de cœur des Prix du recteur 2021 ont été honorés. Ces prix viennent récompenser l’excellence et l’engagement de membres du corps professoral, d'étudiants et étudiantes et d'employés et employées de l’UdeM à la suite d’une autre année remplie de défis.

Catégorie Inspiration: Marie-Ève Bouthillier

Marie-Ève Bouthillier

Crédit : Amélie Philibert

Marie-Ève Bouthillier est professeure adjointe de clinique au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine depuis 2014. Spécialisée en bioéthique, elle est membre du Bureau de l’éthique clinique de l'UdeM, où elle a mis en place un programme unique de stages et des cours aux cycles supérieurs. Elle s’intéresse aux grands enjeux de société: processus de consultation en éthique, niveaux de soins et aide médicale à mourir. Elle dirige également le Centre d’éthique du Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval, souvent cité en exemple dans le réseau de la santé.

La dernière année n’a pas été de tout repos pour Mme Bouthillier, qui a été mandatée par la sous-ministre adjointe Lucie Opatrny pour créer et présider le Comité éthique COVID-19 du ministère de la Santé et des Services sociaux. «Ce fut une année difficile. Recevoir ce prix fait chaud au cœur», confie-t-elle. Elle y a présidé l’élaboration de directives cliniques et d’outils pour l’aide à la décision sur de nombreux aspects très chargés émotivement: triage aux unités de soins intensifs, priorisation des patients pour les chirurgies, etc. Les questions éthiques étaient particulièrement exacerbées durant cette année marquée par l’adversité. «C’était des questions de vie ou de mort, beaucoup de tragédies. Ce prix met un peu de baume sur cette période. La seule courbe qu’on réussissait à aplatir était celle du plaisir», déclare-t-elle.

Coup de cœur: Samuel Rainville, coordonnateur du Centre étudiant des Premiers Peuples des Services aux étudiants.

Catégorie Engagement: Michel Poirier

Michel Poirier

Crédit : Amélie Philibert

Employé de l’UdeM depuis 16 ans, Michel Poirier est conseiller aux relations avec les participants, professeurs comme employés, au Régime de retraite de l’Université depuis 13 ans. «J’aide les gens alors qu’ils se trouvent dans une phase décisionnelle importante de leur vie et se demandent s’ils auront assez d’argent pour leur retraite», explique M. Poirier.

Au fil de sa carrière, il aura rencontré de 2000 à 3000 personnes au rythme d’environ 250 retraités et futurs retraités par année. Grâce à sa grande maîtrise des dispositions du Régime et sa capacité de vulgarisation, Michel Poirier sait s’adapter à chaque rencontre avec empathie et patience, dans ce moment plutôt anxiogène. «On me demande souvent si je suis tanné de me répéter. Mais je me sens plutôt utile vis-à-vis de ceux et celles qui entendent ces informations pour la première fois», observe-t-il.

Remporter le prix Engagement vient avec son lot d’émotions ambivalentes: «Je suis très fier, je travaille fort depuis longtemps. Mais il y a toute une équipe derrière ça. Même si je suis à l’avant-scène, il y a 14 autres personnes qui m’aident à bien paraître!» s’exclame modestement M. Poirier, qui souhaite partager ce prix avec ses collègues.

Coups de cœur: Wissam E. Salem, technicien et formateur au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de la Faculté des arts et des sciences, et Kouwenhoven Willemieke, chercheuse postdoctorante à la Faculté de pharmacie.

Catégorie Initiative: Nathalie Ouellette

Nathalie Ouellette

Crédit : Amélie Philibert

Coordonnatrice de l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx) depuis à peine trois ans, Nathalie Ouellette est rapidement devenue le visage public de celui-ci. Des opérations quotidiennes et administratives à l’encadrement des étudiants et des ressources humaines, au recrutement des stagiaires, étudiants et postdoctorants en passant par le volet éducation et vulgarisation scientifique, Nathalie Ouellette contribue à faire rayonner l’iREx. 

Le prix Initiative, qui récompense l’imagination, le dynamisme et la créativité d’un ou d'une membre de la communauté de l’Université de Montréal, est une belle surprise pour Mme Ouellette: «Il y a tellement de personnes à l’UdeM qui font un beau travail et depuis plus longtemps que moi!» assure-t-elle. Celle qui consacre toute son énergie à son travail est toutefois heureuse de voir que celui-ci a des retombées.

L’esprit d’initiative est une des grandes qualités de Nathalie Ouellette, qui est engagée dans de multiples projets. Coordonnatrice scientifique pour la mission spatiale du télescope James-Webb en collaboration avec l’Agence spatiale canadienne, coordonnatrice du Groupe d’astronomie et d’astrophysique de l’Université, elle donne régulièrement des conférences grand public et est présente dans les médias. L’astrophysicienne aimerait aussi, éventuellement, travailler sur ses propres projets. «J’ai la chance d’avoir beaucoup de flexibilité dans mes fonctions. J’ai la liberté de tester des idées et des programmes et de faire preuve d’initiative», remarque Mme Ouellette.

Coup de cœur: Gilles Leclerc, technopédagogue et conseiller en évaluation à la Faculté de pharmacie.

Catégorie Diversité: Anne-Sophie Thommeret-Carrière et Geneviève Bois

Anne-Sophie Thommeret-Carrière et Geneviève Bois

Crédit : Amélie Philibert

Le prix Diversité a été remis cette année à l’équipe formée d’Anne-Sophie Thommeret-Carrière et de Geneviève Bois, professeures adjointes de clinique au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine. Les lauréates sont aussi conseillères pédagogiques au Programme des facultés de médecine pour les Premières Nations et les Inuits au Québec (PFMPNIQ), administré conjointement par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador et les quatre facultés de médecine du Québec. «C’est une grande fierté qu’on reconnaisse notre travail», affirme la Dre Thommeret-Carrière, médecin de famille au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal auprès des populations en situation de vulnérabilité. La Dre Bois pratique pour sa part dans la région d’Eeyou Itschee, dans la communauté crie de Whapmagoostui, et à Montréal.

En tant que conseillères pédagogiques au PFMPNIQ, elles offrent entre autres du mentorat aux étudiantes et étudiants autochtones inscrits au programme d’études médicales de premier cycle et aux programmes de résidence en médecine. Elles ont milité dès leur entrée en fonction pour qu’un plus grand nombre de places soient réservées aux personnes autochtones au sein du Programme.

Les deux médecins de famille sont également responsables du cursus longitudinal en santé autochtone. Elles ont ainsi créé un cours abordant l’histoire moderne des Autochtones et la Commission de vérité et réconciliation du Canada pour tous les étudiants de première année. Le cours inclut le témoignage d’un aîné attikamek sur son séjour dans un pensionnat. «Il y a des choses que les étudiants et étudiantes doivent connaître avant d’entrer en relation avec les Autochtones pour la première fois. On veut rendre le tout plus éthique et culturellement sécuritaire», estime la Dre Thommeret-Carrière.

Les professeures souhaitent aujourd’hui partager ce prix avec leurs collègues autochtones, les membres du comité facultaire en santé autochtone, les étudiantes et étudiants autochtones mentorés de même que leurs patients et patientes. «Ce prix démontre l’importance qu’on donne et qu’on va donner aux relations avec les Autochtones», dit la Dre Bois.

Catégorie Valorisation de la langue française: Serge Quérin

Serge Quérin

Crédit : Amélie Philibert

Serge Quérin s’intéresse depuis longtemps à la valorisation de la langue française. L’intérêt pour la langue lui est venu durant son année de résidence à Paris. «Ça m’avait frappé: les cours étaient très clairs, le mot était toujours juste. J’avais l’impression de mieux comprendre», se rappelle le professeur titulaire du Département de médecine de la Faculté de médecine.

Néphrologue, le Dr Quérin est d’abord clinicien. Dans le cadre de ses activités de recherche, il travaille depuis une vingtaine d’années sur la langue médicale en général. En 1993, alors qu’il était responsable de cours, il conçoit un glossaire relatif à l’urologie et à la néphrologie, qui comprend des commentaires et des anglicismes à éviter. Cultivant sa passion pour le mot juste, il a rédigé le Dictionnaire des difficultés du français médical, puis codirigé la rédaction d’un manuel de néphrologie et d’urologie en français. «Les étudiants en médecine de l’UdeM suivent leurs cours en français, mais les manuels sont pour la plupart en anglais et ceux de France ne sont pas toujours adaptés», mentionne-t-il.

Serge Quérin a récemment répondu à l’appel du Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie, qui avait reçu des demandes de révision et de traduction de matériel pédagogique. Le Dr Quérin revoit la terminologie médicale après qu’un ou une étudiante du Département de linguistique et de traduction a traduit le matériel. «On annote le document pour que ce soit formateur pour l’utilisateur tout en étant utile pour le professeur et ses étudiants, un peu à la manière de notes de cours», explique le Dr Quérin.

Même s’il a déjà gagné des prix pour les mêmes raisons, Serge Quérin accueille cette récompense avec bonheur: «C’est une belle reconnaissance de la part de mon alma mater, où je suis professeur depuis bientôt 30 ans, et de mes pairs.»

Coup de cœur: Benoît Melançon, professeur titulaire au Département des littératures de langue française de la Faculté des arts et des sciences.

Catégorie Collaboration: l’équipe des bibliothèques de l’UdeM

Stéphanie Gagnon

Crédit : Amélie Philibert

L’année 2020-2021 s’annonçait à priori costaude pour l’équipe des bibliothèques de l’UdeM: elle se lançait en effet dans l’implantation de la plateforme de service partagée avec 17 autres bibliothèques universitaires du Québec. «Ce sont des prises de décision à 18 et cela implique pour nos équipes énormément de changements», confie Stéphanie Gagnon, directrice générale des bibliothèques.

À ces défis s’est ajoutée la pandémie, qui a exigé une grande réorganisation des bibliothèques de l’Université. «Dès le 16 mars 2020, on a collaboré avec le Centre de pédagogie universitaire pour mettre en place une offre de service en ligne», raconte Mme Gagnon. L’équipe a donc travaillé à rendre accessibles en ligne la documentation et les logiciels, organisé le prêt sans contact et le prêt postal, intensifié la numérisation, augmenté les plages horaires de la référence virtuelle et de la formation à distance, le tout pour faciliter la transition pour tous les membres de la communauté universitaire vers le travail en ligne, et ce, à travers l’évolution constante de la situation et des contraintes.

La directrice générale souligne le travail inlassable de son équipe: «J’ai une équipe généreuse et, pour moi, c’est ça qui est extraordinaire. L’obtention de ce prix de la collaboration est le moment où je peux dire toute l’admiration et la reconnaissance que j’ai pour mon équipe.»

L’équipe des bibliothèques de l’UdeM, ce sont 250 employés dans 14 bibliothèques réparties sur 4 campus (campus principal, d’Outremont, de Laval et de Saint-Hyacinthe). Si la majorité de l’équipe a travaillé à distance cette année, une partie était sur place pour permettre aux membres de la communauté de venir dans les bibliothèques en toute sécurité.

Malgré le contexte, l’équipe des bibliothèques a poursuivi certaines améliorations qui seront visibles au courant de la prochaine rentrée universitaire. «Nous avons également réussi à améliorer nos locaux. En septembre, nous pourrons offrir des aires de relaxation et des stations de travail actif. Les usagers pourront aussi découvrir de beaux réaménagements dans quelques bibliothèques et la mise en service de nos futurs lieux de création numériques», indique Mme Gagnon.

Ce prix est donc le point d’orgue d’une année marquée par la collaboration intraéquipe, mais également avec les usagers, les bibliothèques universitaires et les autres unités de l’UdeM. «On a été comme un phare dans la tempête», résume fièrement Mme Gagnon.

Coup de cœur: l’équipe des techniciens et techniciennes des Technologies de l’information (responsables de l’équipe: Benoit Provencher, Michel Santkin et Richard Ponton).