Marjorie Grégoire, diplômée en relations industrielles

Marjorie Grégoire

Marjorie Grégoire

Crédit : Richard Simpson

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En cette semaine des collations des grades de l’Université, Marjorie Grégoire nous parle de son passage à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal.

Au cours du dernier trimestre qui lui a permis de terminer son baccalauréat en relations industrielles, en avril dernier, Marjorie Grégoire a effectué un stage à la Centrale des syndicats du Québec. L’expérience a été tellement concluante qu’on lui a offert un poste au sein du Service des négociations et des relations de travail!

Retour sur le parcours de cette femme déterminée et aux multiples talents, elle qui est aussi entraîneuse chez Cardio Plein air, qui a été comédienne pendant 14 ans et qui est maman de deux fillettes!

Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir terminé vos études?

J'éprouve une grande fierté et une grande satisfaction d'avoir terminé mon baccalauréat en relations industrielles. Dans mon cas, il s'agissait d'un retour sur les bancs universitaires en vue de changer de carrière. C'est donc avec beaucoup de détermination que j'ai entrepris cette reconversion en relations industrielles. Je me sens sereine et suis confiante en mon avenir professionnel. Bien que je veuille acquérir de l'expérience sur le terrain, je ne mets pas une croix sur l'éventualité de poursuivre mes études aux cycles supérieurs dans le futur. J'encourage d'ailleurs fortement ceux et celles qui y songent à retourner aux études, peu importe leur âge, il n'est jamais trop tard!

Quel a été le principal défi auquel vous avez fait face pendant vos études?

Mon plus grand défi a été de concilier travail, études et vie de famille. Je suis maman de deux fillettes de quatre ans – oui, des jumelles! – et elles avaient un an quand j'ai entamé mon baccalauréat à temps plein.

Je travaillais aussi et j'ai donc dû optimiser ma gestion du temps et être stratégique. Dès le départ, j'ai refusé que ma réalité de mère de famille m’empêche d’atteindre l'excellence. Je me levais souvent à trois ou quatre heures du matin pour pouvoir étudier et rédiger mes travaux. Il va sans dire que je n'ai pas beaucoup dormi les dernières années!

J'ai travaillé sans relâche et fait le cheminement honor en troisième année du baccalauréat, soit un cours de maîtrise durant le bac.

Comme mon retour aux études s'est effectué durant la mi-trentaine, il était parfois plus difficile de «connecter» avec d'autres étudiants ou étudiantes plus jeunes dont le quotidien était très différent du mien. Cela dit, j'ai rencontré d'autres parents étudiants dans mon programme et on s'encourageait mutuellement dans les moments difficiles. Deux collègues méritent d'ailleurs une mention spéciale à cet effet: Jessyka Beaudoin et Danny Carozza! Il existe une page Facebook pour les parents étudiants de l'UdeM où j'ai trouvé toutes sortes de ressources intéressantes.

Toutefois, beaucoup de travail reste à faire auprès de la direction de l'Université de Montréal afin de prendre en compte la réalité des parents étudiants. La parentalité ne devrait pas constituer un obstacle à l'ambition de vouloir étudier. Je sais que la mise sur pied d'une association étudiante de l'UdeM par et pour les parents étudiants est en cours et j'espère que cette initiative permettra à davantage de parents de poursuivre leurs études. 

Que retenez-vous de votre passage à l’Université?

Les occasions de s'engager ne manquent pas à l'Université de Montréal. J'ai participé aux formations de Jeunes femmes leaders et me suis aussi impliquée afin de représenter l'Université de Montréal au Concours d'excellence en relations industrielles. Malheureusement, une semaine avant sa tenue, le concours a dû être annulé en raison de la pandémie, mais j'ai eu la chance de suivre des formations préparatoires extracurriculaires qui m'ont beaucoup appris.

Ce que je retiens le plus cependant, ce sont les histoires inspirantes d'autres étudiants qui persévéraient malgré l'adversité: un étudiant qui travaillait de nuit à temps plein et étudiait le jour aussi à temps plein, les étudiants étrangers qui n'avaient aucune famille avec eux, les étudiants en situation de handicap qui devait arriver une heure d'avance, car certains jours les rampes d'accès n'étaient pas déneigées! Ou encore les nouveaux arrivants qui devaient refaire leurs études lorsque leur diplôme n'était pas reconnu et bien sûr les parents étudiants! Il y a tellement de détermination chez les collègues que j'ai côtoyés, ce sont leurs histoires et leurs réalités que je retiens le plus de mon passage à l'Université!

Comment entrevoyez-vous les défis qui vous attendent?

Je suis actuellement conseillère en relations de travail à la Centrale des syndicats du Québec, où j'ai aussi fait mon stage de fin d'études. Je peux maintenant mettre les connaissances acquises au service de la défense des droits des travailleurs et travailleuses et c'est très satisfaisant. Je continue d'apprendre tous les jours et reste curieuse. J'aimerais beaucoup poursuivre ma carrière en relations de travail et devenir une négociatrice chevronnée.

Il y a beaucoup à faire afin d'améliorer les droits et les conditions de travail des personnes salariées. Ayant été travailleuse autonome durant de nombreuses années, j'ai moi-même vécu des iniquités, le manque de protection sociale pour les travailleurs atypiques et la précarité d'emploi. C'est en grande partie ce qui a suscité en moi l'envie d'étudier les relations industrielles et d’améliorer le sort des travailleurs et travailleuses. Je pense que, si je reste fidèle à mes valeurs, je pourrai relever n'importe quel défi.