Objectif entrepreneuriat: créer l’un des meilleurs programmes de soutien

Crédit : Amélie Philibert

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L’équipe de Millénium Québecor récemment formée travaille à créer un programme distinctif de soutien à l’entrepreneuriat.

Les différentes forces vives de l’Université de Montréal commencent à se rallier pour créer le programme Millénium Québecor, destiné à mieux soutenir l’entrepreneuriat. Le programme se voit allouer la moitié des 40 M$ que Québecor et la Fondation Chopin-Péladeau ont donnés à l’UdeM en février dernier. L’autre moitié ira à la construction du Centre d’innovation, qui abritera Millénium Québecor.

Le programme soutiendra l’entrepreneuriat dans la communauté étudiante, le grand bassin de personnes diplômées, le personnel enseignant et les professionnels et professionnelles de l’UdeM. Mais il pourra aussi appuyer des projets qui proviendront de l’extérieur.

Marie-Claude Lemire

Marie-Claude Lemire

Crédit : Amélie Philibert

Millénium Québecor comprendra trois grands volets. Le premier sera consacré à la sensibilisation. «On veut allumer la flamme de l’entrepreneuriat et l’on réalise qu’elle est présente chez bien des gens», affirme Marie-Claude Lemire, directrice principale du Centre d’innovation et du programme Millénium Québecor.

D’ailleurs, à la réunion de démarrage du programme tenue le 20 mai, on a dévoilé les résultats d’un sondage éclair réalisé auprès de la population étudiante en mars. Ainsi, 46 % avait l’intention de se lancer en affaires. Si ce résultat est probablement surévalué parce que les personnes sondées étaient de facto intéressées par l’entrepreneuriat, les enquêtes précédentes menées en 2019 et 2020 révélaient que de 25 à 30 % des étudiants et étudiantes de l’UdeM avaient envie de devenir entrepreneurs.

«Chez les jeunes, il est naturel d’avoir cette volonté de créer quelque chose en joignant différentes expertises. Ils veulent ainsi améliorer leurs conditions de vie, devenir leur propre patron, indique Marie-Claude Lemire. Il faut leur donner les moyens de réaliser leurs projets.»

Le volet de la sensibilisation à l’entrepreneuriat rayonnera aussi au-delà de la communauté étudiante. «Il y a énormément d’occasions liées à l’entrepreneuriat autour des projets de recherche, mais ce ne sont pas tous les chercheurs et chercheuses qui ont les outils et les partenaires pour commercialiser leurs recherches, remarque-t-elle. Le maillage entre des personnes avec la capacité de fonder une entreprise et des équipes de recherche est donc aussi très important pour créer les meilleures retombées possibles.»

Formation et accompagnement

Le programme Millénium Québecor proposera des cours crédités et de la formation non créditée pour acquérir les connaissances nécessaires dans le domaine de l’entrepreneuriat afin qu’un maximum de projets puisse se réaliser.

Un volet accompagnement sera aussi mis en place, avec un incubateur et un accélérateur.

«Avec le Centre d’entrepreneuriat de l'UdeM, nous avons déjà des cohortes et du mentorat. Par contre, les services actuellement offerts ne sont pas suffisants pour accompagner tous ceux et celles qui souhaitent se lancer en affaires. Le programme Millénium Québecor viendra accroître ces services, notamment en créant un fonds de démarrage pour les entrepreneurs», dit Marie-Claude Lemire.

Ainsi, toutes les étapes de l’entrepreneuriat seront soutenues. «Nous voulons devenir le guichet unique pour les personnes qui veulent se lancer en affaires, ajoute-t-elle. Nous souhaitons aussi que l’entrepreneuriat soit si présent dans nos murs qu’il amène par exemple le personnel de l’UdeM à adopter une attitude intrapreneuriale dans le cadre de son travail. Il faut renforcer cette capacité à développer un œil d’entrepreneur au quotidien.»

Connaître les besoins

Pour instaurer des services qui répondront aux besoins sur le terrain, l’UdeM a réuni, au démarrage du programme le 20 mai, quatre personnes expérimentées dans le domaine de l’entrepreneuriat: Frantz Saintellemy, chancelier de l’UdeM, à la source de plusieurs brevets, innovations et jeunes pousses et cofondateur de l’incubateur Groupe 3737; Alain Bélanger, président du conseil d’administration du Centre d’entrepreneuriat de l’UdeM et pdg de Verdant Environmental Technologies; Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool, fondatrice d’Intelligence illuxi et confondatrice d’Amplio Stratégie; et Alexia Bhéreur-Lagounaris, fondatrice d’AblBlaLab.

Ils ont discuté des défis à relever sur le chemin de l’entrepreneuriat, qui s’avèrent assez semblables à ceux que rencontrent les chercheurs et les chercheuses. Les profils de compétences nécessaires dans les deux champs d’activité ont également beaucoup de similitudes, dont la créativité et la résilience, la capacité de convaincre, de travailler seul et en équipe, de même que des habiletés en gestion et en communication.

Pour définir plus précisément les besoins de la communauté de l’UdeM en matière d’entrepreneuriat, cet automne l’équipe du programme Millénium Québecor réalisera une enquête auprès des différentes facultés. «Nous bâtirons le programme en fonction des réponses, pour nous assurer que nos services seront adaptés aux différentes clientèles», précise Marie-Claude Lemire.

Un appel à tous sera aussi lancé pour constituer une banque d’experts et d’expertes qui souhaitent contribuer au développement du programme Millénium Québecor.

Autoévaluation entrepreneuriale

Il y a tout de même déjà des bases solides sur lesquelles peut s’appuyer l’équipe de Millénium Québecor pour développer son programme et sa vision. L’Organisation de coopération et de développement économiques propose en effet l’autoévaluation HEInnovate pour savoir où les établissements d’enseignement supérieur se situent quant aux services relatifs à l’entrepreneuriat.

«Nous sommes au début du processus, mais cet exercice nous a permis de réaliser que des éléments essentiels de la culture entrepreneuriale et innovante sont présents à l’UdeM, conclut Marie-Claude Lemire. Par exemple, le recteur et la haute direction sont très enthousiastes par rapport à l’entrepreneuriat et sont convaincus de l’importance de mieux le soutenir. Le financement est aussi déjà présent et il nous permettra de réaliser des initiatives intéressantes et pérennes.»