Le baccalauréat en droit renouvelé

Crédit : Amélie Philibert

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La Faculté de droit remanie son baccalauréat en droit pour davantage tenir compte des réalités d’aujourd’hui.

Pierre larouche, vice-doyen Faculté de droit de l'UdeM

Pierre larouche, vice-doyen Faculté de droit de l'UdeM

Crédit : Gracieuseté de la Faculté de droit de l'Université de Montréal

Fruit de nombreuses années de travail, le nouveau baccalauréat en droit a accueilli ses premiers étudiants et étudiantes à la rentrée cet automne. «C’est un dépoussiérage, une remise à jour du programme, qui n’avait pas été touché depuis les années 1990», raconte Pierre Larouche, vice-doyen de la Faculté de droit de l'Université de Montréal.

Même si le programme est reconnu et que les titulaires du diplôme trouvent facilement un emploi, «il ne faut pas nous endormir sur nos lauriers; notre programme avait besoin d’être actualisé», souligne M. Larouche. La faculté espère ainsi mieux répondre aux demandes des étudiantes et des étudiants et des milieux de travail, refléter les réalités d’aujourd’hui et suivre l’évolution générale du droit.

Une approche globale

Un des principaux changements apportés est l’introduction d’une «approche programme» afin d'établir des liens entre les différentes composantes du programme et d’instaurer une démarche collaborative dans l’enseignement. Pour ce faire, «nous avons défini une série de cibles d’apprentissage pour l’ensemble du programme», explique le vice-doyen (voir l’encadré plus bas).

Ce qui faisait la force du baccalauréat en droit de l’Université de Montréal, soit la connaissance des éléments fondamentaux du droit, devient la première cible d’apprentissage. S’y greffent cinq autres cibles pour l’acquisition d’habiletés essentielles en vue de réussir dans tous les domaines, même les moins traditionnels. «On veut que les étudiants et les étudiantes puissent mettre leurs connaissances en pratique pour, par exemple, être capables de proposer des solutions juridiques dans différents contextes, avec plusieurs parties et intérêts en jeu», suggère M. Larouche. Une fois la solution trouvée, elle doit aussi pouvoir être bien communiquée, expliquée et transmise. Les deux dernières cibles sont des cibles transversales et visent une meilleure compréhension des rapports entre le droit et la société ainsi que les savoir-être du juriste.

Modifications dans les cours

Ces cibles d’apprentissage seront reflétées dans l’ensemble des cours. «Cela crée une espèce de mosaïque. Chaque cours touche à un petit morceau des apprentissages», soutient Pierre Larouche. Certaines notions, comme les liens entre le droit et la société, seront abordées partout dans le programme.

Ces nouvelles cibles ont par ailleurs entraîné des modifications et des ajouts de cours. Il y aura ainsi plus de rédaction et d’analyse dans des cours relatifs aux habiletés qui sont renforcés par rapport aux cours actuels. Parmi les nouveautés, on note l’ajout du cours Interdisciplinarité et interculturalité, axé sur la communication et le savoir-être pour interagir avec des collègues d’autres disciplines ou dans des situations interculturelles. Le cours d’interprétation des lois comprendra un volet sur le raisonnement juridique. De plus, dès la session d’hiver, tous les étudiants et étudiantes de première année devront obligatoirement suivre un nouveau cours sur les droits des Premiers Peuples. «Je pense que nous serons les premiers au Québec à donner un tel cours, qui mettra en évidence les réalités passées, présentes et futures des Premiers Peuples», avance M. Larouche.

Des changements progressifs

Ces modifications sont le fruit de plus de 10 ans de travail et de réflexion de la part de l’ensemble de la Faculté de droit: formation de groupes de travail, consultation de l’association étudiante, participation du corps professoral à la conception de nouveaux cours, embauches pour refléter les nouveaux besoins, etc. «J’ai chapeauté tout ça, mais en fait je continue le travail des vice-doyennes précédentes», constate Pierre Larouche.

La cohorte de première année inaugurera donc ce nouveau programme. Tout le monde est déjà à pied d’œuvre pour mettre en place les changements apportés à la deuxième année, qui est modifiée de fond en comble (la moitié des cours sera changée). À la troisième année du baccalauréat, c’est la partie pratique qui sera poussée plus loin avec des mises en situation réalistes grâce à des services juridiques, des tribunaux-écoles, des simulations de négociations et autres.

Ainsi, le nouveau baccalauréat en droit veut former les étudiants et les étudiantes de façon plus complète. «Au lieu de se concentrer sur les connaissances, la formation est maintenant axée sur l’ensemble des habiletés dont ils ont besoin pour amorcer leur carrière juridique et celles qui leur permettront de gérer le changement tout au long de leur carrière», résume M. Larouche.

 

Les six cibles d’apprentissage

  1. Apprendre les éléments fondamentaux du droit
  2. Être capable de faire une analyse juridique à partir d’une situation
  3. Être capable de proposer des solutions juridiques
  4. Savoir communiquer en droit
  5. Bien comprendre le rapport entre le droit et la société
  6. Avoir une approche éthique et réflexive en tant que juriste