Quand deux chefs de la diplomatie se rencontrent

Daniel Jutras, recteur de l'Université de Montréal, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, et Laurence Deschamps-Laporte, directrice scientifique du CÉRIUM, entourés de la quinzaine d’étudiantes et d’étudiants invités par le CÉRIUM qui ont pu assister à l'échange entre la ministre et le secrétaire d'État lors de leur passage à Montréal.

Daniel Jutras, recteur de l'Université de Montréal, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, et Laurence Deschamps-Laporte, directrice scientifique du CÉRIUM, entourés de la quinzaine d’étudiantes et d’étudiants invités par le CÉRIUM qui ont pu assister à l'échange entre la ministre et le secrétaire d'État lors de leur passage à Montréal.

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Une quinzaine d’étudiants et d’étudiantes du CÉRIUM ont pu assister à un échange entre la ministre Mélanie Joly et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lors de leur passage à Montréal.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, était de passage à Montréal pour une première visite au Canada depuis qu’il est responsable de la diplomatie américaine dans le gouvernement de Joe Biden. Son homologue canadienne, la ministre des Affaires étrangères et diplômée de l’Université de Montréal, Mélanie Joly, lui a fait découvrir les plus beaux attraits de la métropole. Parmi eux, l’ancien pavillon américain de l’Expo 67, devenu depuis la Biosphère. C’est à cet endroit que les deux chefs de la diplomatie ont discuté devant des étudiantes et des étudiants réunis par le Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM). La discussion, en français, était animée par Martine St-Victor, directrice générale de la firme Edelman à Montréal.

Antony Blinken est un témoin privilégié de la politique étrangère américaine. Avant d’être nommé à la tête du département d’État en 2021, il a occupé plusieurs postes stratégiques sous les présidents Bill Clinton et Barack Obama. Il a vécu de l’intérieur des épisodes comme les opérations militaires en Afghanistan et en Irak, la crise en Syrie, les négociations sur le programme nucléaire iranien et l’annexion de la Crimée par la Russie.

«Comme secrétaire d’État d’un pays dont la politique étrangère a des répercussions sur le reste de la planète, Antony Blinken est au centre des grands courants qui agitent et façonnent l’histoire. Ses perspectives sur le monde qui émergera de la pandémie de COVID-19 et du conflit en Ukraine sont donc d’une grande valeur pour les étudiantes et les étudiants qui étaient présents à cet échange ainsi que pour notre communauté, qui a pu écouter en direct la discussion, a dit le recteur de l’UdeM, Daniel Jutras. En partageant son savoir avec nous, il nous a rappelé les mots qu’avait adressés à notre population étudiante en 1953 un autre visiteur notoire des États-Unis, le sénateur John F. Kennedy: “La fonction d’une université est la recherche continuelle de la vérité, pour la vérité en soi, mais aussi parce qu’elle seule peut apporter la paix et la liberté.”»

L’échange entre les deux politiciens a été l’occasion de discuter de la relation historique du Canada et des États-Unis, des grands enjeux de géopolitique tels que la guerre en Ukraine et la crise politique et humanitaire en Haïti et de la lutte contre les changements climatiques. «La relation entre nos deux pays est incontournable. Nous avons besoin du Canada. Que ce soit sur les questions de climat, de santé globale ou d’environnement, on ne peut faire avancer les choses seuls. On doit faire cela ensemble et le travail débute avec ceux et celles qui partagent nos valeurs, comme le Canada», a mentionné Antony Blinken.

«La communauté étudiante au CÉRIUM est particulièrement mobilisée sur les questions de géopolitique internationale. Cette visite est une chance historique pour elle de discuter des solutions à ces grands enjeux qui concernent directement sa génération», a expliqué Laurence Deschamps-Laporte, directrice du CÉRIUM.

Deux étudiantes en science politique de l’UdeM, la première à la maîtrise, la seconde au doctorat, avaient été sélectionnées pour poser chacune une question à Mélanie Joly et à Antony Blinken. Quelles sont les priorités des États-Unis et du Canada en Arctique? Peuvent-ils se priver d’une coopération avec la Russie, qui agresse l’Ukraine, mais qui possède aussi la plus large côte arctique du monde? Voilà ce qu’a demandé Satcha De Henning Michaelis. Alors que Marion Zahar a voulu savoir comment on pouvait maintenir la paix au regard des défis que rencontre l’ordre mondial libéral. Mélanie Joly a répondu à cette question en soulignant que le multilatéralisme fonctionne, mais que les pays doivent respecter les règles du jeu. Plus l’ordre établi est contesté, plus il y a d’instabilité. Et ce n’est pas ce qui est souhaité. Le secrétaire d’État a indiqué pour sa part que l’ordre établi devait aussi refléter la réalité actuelle. Tous ont besoin de se sentir parties prenantes de cet ordre pour ainsi le préserver.

«C’était un honneur de rencontrer deux décideurs aussi importants. D’avoir accès à leur expertise. Les réponses reçues aujourd’hui vont m’aider dans la poursuite de mes recherches dans le cadre de ma maîtrise», a déclaré Satcha De Henning Michaelis.

Marion Zahar est originaire du Liban. Dans son doctorat, elle se penche sur les mouvements de contestation au Proche-Orient et au Moyen-Orient, précisément au Liban, où elle étudie la thawra et ce que ce mouvement a changé par rapport à l’ordre politique libanais. «Ç’a été un privilège d’assister à cette rencontre et de pouvoir poser ma question aux deux politiciens», a-t-elle conclu.

  • Amélie Philibert | Université de Montréal

    Les étudiantes et étudiants invités par le CÉRIUM qui ont pu assister à un échange entre la ministre Mélanie Joly et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

    Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal