Les livres des PUM, plus accessibles que jamais!

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Les Presses de l’Université de Montréal soufflent leur 60e bougie en ayant le vent en poupe. Elles rendent plus accessible la recherche francophone au Québec et sur la scène internationale.

Les Presses de l’Université de Montréal (PUM) fêtent cet automne leurs 60 ans. Leur fonds compte plus d’un millier de titres. Nombre d’entre eux ont été primés, comme le roman Les soleils de l’indépendance, d’Ahmadou Kourouma, paru en 1968, le recueil de poésie L’homme rapaillé, de Gaston Miron, en 1970 ou encore le très récent essai L’école du racisme, de l’historienne Catherine Larochelle. Et au Salon du livre de Montréal qui vient de se terminer, Maylis de Kerengal s’est vu décerner le Prix de la revue Études françaises pour Un archipel.

Alors qu’il y a quelques années les PUM publiaient moins d’une quarantaine de livres par an, aujourd’hui, elles en éditent près de 55 annuellement, ce qui rend plus largement présente la recherche francophone sur la scène internationale.

Rendre le livre accessible à toutes sortes de publics

«Les Presses de l'Université de Montréal ont toujours mis un point d'honneur à offrir des livres en français traitant d’enjeux de société importants pouvant être lus au-delà de la communauté universitaire, pas seulement par des enseignants et des étudiants», affirme Laurence Monnais, directrice scientifique des PUM et professeure titulaire au Département d’histoire de l’Université de Montréal.

Les ouvrages des PUM ont pour thèmes les minorités, la migration, la religion ou encore l’état de l'espace public. Pensons, par exemple, au livre Un monde désenchanté: essai sur la crise sociale et politique, de Gérard Boismenu.

D’autres portent sur les communautés autochtones, qu’il s’agisse de livres d'histoire de l'art, comme La musique qui vient du froid: arts, chants et danses des Inuit, de l’ethnomusicologue Jean-Jacques Nattiez, ou bien de manuels de langue. Ainsi, un manuel d’apprentissage de l’innu, produit en collaboration avec le Centre de langues de la Faculté des arts et des sciences, pourrait voir prochainement le jour et entrer dans la collection Linguatech.

Pour informer et faire réfléchir des lectorats variés, les PUM sont également en train de créer une collection de bandes dessinées qui parlera autrement de la recherche universitaire, notamment de questions de vulnérabilité et d’inégalités sociales.

De plus en plus de livres disponibles en libre accès

Plusieurs livres des PUM sont déjà en libre accès. Près d’un demi-millier d’ouvrages des PUM sont ainsi accessibles sur la plateforme OpenEdition Books. Toute la collection Bibliothèque du Nouveau Monde, proposant des éditions critiques d’œuvres littéraires québécoises, est accessible numériquement à partir du site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Quant à la collection Parcours numériques, qui approfondit des réflexions sur le numérique, elle offre une version numérique enrichie de ses titres sur le site des PUM.

Dans les mois à venir, les PUM vont déposer en libre accès de façon accélérée des livres qui datent de plusieurs années. «Il pourrait s’agir de plusieurs dizaines d'ouvrages par mois. Cela permettrait de donner une deuxième vie à des livres de grande qualité qui ne sont plus vendus dans les librairies», déclare Laurence Monnais.

Toutefois, toutes les collections des PUM ne seront pas accessibles demain en libre accès! Le libre accès pose de nombreux défis en termes financiers et structurels. Il implique également de dialoguer avec les auteurs, de mettre sur papier des ententes institutionnelles afin de s’assurer d’une accessibilité numérique adaptée aux attentes et équitable.

Les PUM et la francophonie

Des livres des PUM, en l’occurrence en version papier pour l’instant, dont des manuels de médecine, se trouvent dans certaines universités d’Afrique du Nord et surtout subsahariennes depuis les derniers mois. Si des considérations d’accessibilité sont évidemment au cœur de cette entente, il s’agit aussi pour les PUM de s’inscrire dans une francophonie du savoir scientifique en plein essor. Pour cela, elles ont travaillé en étroite collaboration avec l’Agence universitaire de la Francophonie et le Vice-rectorat aux partenariats communautaires et internationaux.

Les PUM songent à distribuer certains livres en libre accès sur le continent africain. De nombreuses questions se posent: lesquels choisir? Selon quel modèle? Avec quel partenaire?

Pour les prochaines années, le Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur, qui possède une politique de libre accès bien définie pour promouvoir des livres, des manuels, des outils d'enseignement supérieur en français, sera fort probablement un partenaire privilégié des PUM.

Une grande place pour les livres en 2022

«Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, on n'a jamais autant publié et vendu de livres que durant la pandémie. ll n'est pas question de faire d'une crise extrêmement pénible et traumatique un évènement réjouissant. Reste que c'est intéressant de se rendre compte que dans des moments difficiles le livre en français est un refuge», dit la directrice scientifique des PUM.

«Dans de nombreuses disciplines, on a tendance à faire croire que le livre a désormais beaucoup moins de valeur, qu'il faut produire plutôt des articles scientifiques plus rapidement lus, plus facilement remarqués. Je pense qu'on se trompe et la vitalité des Presses de l'Université de Montréal le montre. Les livres ont encore un très bel avenir devant eux, en versions électronique et papier», conclut-elle.

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